CHAPITRE 1 : Bon retour !

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Après de longues et interminables heures, je passais le panneau d'entrée de la ville : Harper Sea, 1058 habitants. Cette dernière était partagé entre la mer et les collines. Les habitants aux villas en bords de mers étaient les plus aisés. Des villas secondaires essentiellement occupé de juin à septembre. Et les gens vivants dans les collines étaient les habitants permanents, les pêcheurs, les commerçants et les artisans. Nous vivions de ce côté avec ma mère autrefois. Le centre-ville lui par contre était vivant toute l'année surtout en ce mois de juillet. Les touristes pullulaient. Le soleil était à son zénith et la rue bouché par d'innombrables voitures. Il me fallu plusieurs minutes pour atteindre le dernier feu rouge de l'avenue principale. Pour dire vraie je détestais l'été à Harper Sea. Trop de monde, trop de bruit, trop de soleil pour ma peau trop blanche et trop d'imbéciles qui frimaient avec leurs bolides.

J'attendais patiemment que le feu passe au vert. Les fenêtres grandes ouverte, mon pick-up n'étant pas équipé de cette merveille technologique qu'on appelait climatisation. C'est là que j'aperçue un profil familier dans la voiture voisine à la mienne. J'eus la chaire de poule. Je tentais de remonter la vitre du côté passager avant qu'elle ne m'aperçoit mais il était trop tard. La conductrice du véhicule repeint en violet fluo me reconnu tourna son regard vers moi et ses yeux s'écarquillèrent:

- A-DA-LI-NE, mon dieu ! Ca fait une éternité. Tu te souviens de nous, Erin et Kara, les jumelles Woods ? S'écria l'une d'elle dont j'étais incapable d'identifier le prénom.

Les mains serrées à en faire blanchir mes phalanges, je leur fis un sourire crispé en espérant que le feu passe au vert rapidement.

- Oh mais oui, comment allez-vous les filles ?
- Super, on a failli pas te reconnaître sans ton appareil dentaire immonde. Se moqua-t-elle.

Inutile de souligner que nous n'avons jamais été amies.

- Je me suis dis exactement la même chose en voyant tes nouvelles prothèses mammaires.

Enfin c'est ce que j'aurais dis si le feu n'était pas passé au vert à ce moment-là et que je n'avais pas appuyé sur l'accélérateur. Je pouvais être certaine que la nouvelle de mon retour se chuchotait déjà sur toutes les lèvres...

Je roulais encore sur plusieurs mètres dans les collines avant d'apercevoir le portail de mon ancienne maison. Je sors de la voiture après l'avoir garé sur le bas côté et extrais d'une de mes poches la clé pour l'ouvrir. Lorsque j'enfonce cette dernière dans la serrure je me rends compte qu'elle n'est pas verrouillé... Étrange. Je reprends la voiture et roule prudemment sur le chemin de terre qui mène à la maison. Même si les habitants de cette ville craignaient, j'ai toujours aimé son environnement. Un écrin de verdure en bord de mer, il n'y a rien de plus beau. Sur notre terrain, il y avait des dizaines d'arbres sur lesquels j'adorais grimper quand j'étais enfant. Quand papa et maman étaient encore vivants.

Maman a été retrouvé dans son bureau au country club, une crise cardiaque. Elle était resté tard après la fermeture et c'est un employé qui l'a trouvé le lendemain... On avait réussi à me joindre seulement après une dizaine de jours. Allez savoir pourquoi ma mère n'avait pas mon numéro dans son portable. Il était trop tard pour assister à la cérémonie funéraire et à l'incinération lorsque l'on m'a contacté. Et quelqu'un s'était occupé de la paperasse sans que je ne sois au courant.

A l'extérieur, tous les volets fermés . Toujours peint en bleu foncé et le même toit en tuile noire envahit à moitié par la mousse ainsi que des mauvaises herbes ici et là. Je m'avance doucement jusqu'au porche, un sac sur l'épaule, les planches craquant sous mes pas. Un bruit tellement familier... Je tends le bras au-dessus de ma tête et ouvre la petite lanterne qui est censé éclairé la porte la nuit et y trouve la clé à sa place habituelle. Cette fois-ci la porte est bien fermée. La maison est plongée dans le noir. J'appuyais sur un interrupteur, sans succès. Pas d'électricité, génial. Me servant de mon nouveau portable en guise de lampe torche, je tentais tant bien que mal d'ouvrir un à un chaque volet et fenêtre pour éclairer et aérer la maison. Une fois cette tâche accomplit, je trouvais la compteur et rallumais l'électricité. Et la lumière fut !

Au premier coup d'œil, tout était pareil qu'il y a cinq ans. Les murs beige, les meubles imposant en bois brute, la même table rectangulaire pour six convives alors que personne ne nous rendait visite et le vieux canapé en tissus bordeaux recouvert de plusieurs plaides. La salle à manger et la cuisine était ouverte avec une grande baie vitrée qui éclairait tout le rez-de-chaussée. Perchée sur la colline, la maison avait une vue plongeante sur la mer. N'importe qui serait sous le charme. Je me perdis quelques instants dans les vagues avant de revenir à ce qui m'entourait. Une boîte ainsi que plusieurs feuilles qui étaient disposés sur la table basse face au canapé attirèrent mon attention. Je m'asseyais doucement, un sentiment d'appréhension s'emparant de moi. J'attrapais la première feuille entre mes doigts et commençait à la lire :

« Ma chère Addie, quand tu liras cette lettre je serais sûrement déjà rentrée. Ta maman est partie trop tôt et elle te manquera sûrement plus que tu ne voudras le reconnaître... Mais si tu ressens le besoin de parler d'elle ou de n'importe quoi d'autre, je veux que tu m'appelles. D'ailleurs appelle-moi une fois que tu seras à la maison. La boîte à tes côtés sont les cendres de Elizabeth... Elle voulait que tu les disperses selon ces dernières volontés. Je t'ai laissé son testament sous cette lettre. Cela sera surement difficile pour toi quelques temps mais tu le surmonteras parce que tu es ma petite-fille et que tu es forte. Je suis désolée de ne pas être resté mais je ne pouvais pas laisser ton grand-père seul trop longtemps. Sache que nous t'aimons et que si tu as besoin de nous, on sera là. N'hésite pas à venir nous rendre visite dès que cela sera possible. Mamie qui t'embrasse.

P.S. : Elizabeth a récemment fait l'acquisition d'un chien du nom de Sven. Je ne l'ai pas vu et ne sais pas non plus de quoi il à l'air. Alors ne soit pas surprise s'il apparaît.
P.S.² : Il faudrait que tu ailles au country club pour récupérer les affaires de ta maman, le plus tôt possible. »

C'était la mère de mon père. Les parents de maman étaient décédés avant que je naisse. Ils avaient prit soin de maman comme si elle était leur fille au décès de papa. Grand-mère et grand-père devaient être dévasté par le chagrin... Je reposais la lettre et fixait la boîte en carton face à moi. Maman n'était plus, elle ne reviendrait pas. Jamais. Le poids des dernières semaines m'accablait soudainement. Tout ce que j'avais fait mécaniquement pour ne pas penser à ce qu'il se passait vraiment était fait. Je me retrouvais toute seule. Je suis seule dans la maison de mon enfance et plus personne pour m'accueillir... Plus jamais. Les larmes surgirent d'elle-même sur mes joues, telle une cascade, sans fin...

HARPER SEA : AdalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant