HARPER SEA : Adaline

CHAPITRE 28 : It's over now...

         - Là tout de suite ?

- Oui, je te rappelle. Au cas si je l'ai tué ou quoi que ce soit d'autre...

- Je t'aiderais à cacher le corps s'il le faut. Bisous Addie.

- Moi aussi, Lena.

Dans un soupir je m'approche prudemment de la maison. Qu'est-ce qu'il fiche ici ? Pourquoi ?

- Tu rentres tard.

Je l'ignore, enfonçant la clé dans la serrure. J'entre en empêchant Sven de sortir et Caleb de s'inviter. Autant le premier est facile à retenir, l'autre beaucoup moins. Je lève les yeux au ciel et retire finalement mes chaussures, l'ignorant complètement.

- Adaline, m'appelle-t-il.

Je prépare la gamelle de Sven puis m'occupe de mon dîner.

- Adaline, arrête de faire ça et parlons...

Je m'installe sur mon canapé avec mon Tupperware et lui réponds :

- Tu as 15 minutes, le temps que je mange.

Je me surprends moi-même avec mon calme. Sûrement parce que je sais comment va se terminer cette conversation. J'enfourne une première bouché lorsqu'il commence.

- Je n'ai aucune idée de ce que tu as vu à cette soirée... Mais je me doute des rumeurs que tu as entendu au sujet de Jade et moi.

- Alors dis-moi ce que j'aurais du savoir avant d'entendre tout ça. Ce que tu as complètement omis de m'informer évidemment.  Fis-je amère.

Je ne me reconnaissais pas quand je parlais. Pouvait-il y avoir une limite à la naïveté et à la gentillesse ? Peut-être.

- Tu ne vas pas me faciliter la tâche...

Je hausse les épaules en guise de réponse.

- Jade est une amie d'enfance, on se connait depuis aussi longtemps que je me souvienne.

- Pas étonnant de la voir sur toutes ces photos chez lui... Pensais-je.

- On se voyait à chaque fois que nos parents se rendaient au Country Club et nous avons commencés la natation ensemble. Nous étions inséparables, à tel point que tout le monde disait que nous finirions en couple un jour où l'autre.

Qu'il me l'avoue avec un petit sourire me noue l'estomac.

- Ensuite elle est partie dans un pensionnat pour jeune fille au collège et pour ses études. Nous nous sommes revues il y a seulement trois ans, peu après mon accident.

Je me lève, imaginant très bien la suite de cette histoire. Le Tupperware dans l'évier, je m'occupe en faisant la vaisselle. Rester dos à lui est la meilleure défense pour l'instant.

- Je sortais à peine de l'hôpital quand Kara m'a largué. Et même si je n'avais pas le cœur brisé être abandonné dans un moment pareil n'est pas facile à digérer. Jade a débarqué quand il le fallait. Il s'agissait d'une des seules personnes que je n'avais pas oublié à cause de l'accident. Nous avons finis par nous fréquenter quelques temps, le temps de me rétablir.

- Combien de temps ça a duré ?

- Un an.

-Pourquoi vous avez rompus ?

- Elle devait partir à l'étranger pour des raisons professionnelles. Et j'avais besoin de prendre du recul pour savoir ce que je voulais faire de ma vie.

- En résumé, vous ne vous êtes pas séparé parce que vous n'aviez plus de sentiments l'un pour l'autre. Et surprise la voilà de retour à Harper Sea... Le timing parfait. Fais-je en m'appuyant contre l'évier. Je suppose que vous avez toujours été en contact depuis.

Le silence qui suit confirme mes doutes. Je me tourne vers lui et le regarde pour la première fois depuis qu'il est ici. Il a l'air mal a l'aise.

- Si tu as autre chose à m'avouer, c'est le moment où jamais.

- Je... Est-ce qu'on peut promener Sven pendant qu'on discute ?

Je le devance et sort par la baie vitrée du salon. Nous descendons jusqu'à la plage, marchant plusieurs minutes, les vagues brisant le silence :

- Je t'ai menti, je te mens encore aujourd'hui.

Nous nous arrêtons, Caleb me fixe tandis que je regarde Sven s'éclater dans les vagues.

- Le jour où nous nous sommes rencontrés, j'ai fais semblant de ne pas te connaître. Au Country Club et au bar aussi... Dès que j'ai croisé tes yeux vairons, je me suis revus au lycée. Tu assistais aux compétitions auxquelles je participais. Tes yeux qui me suivaient dans les couloirs lorsqu'on se croisait et que tu pensais que je ne remarquais pas.

Je m'arrête de respirer.

- Au début si, si je me suis intéressée à toi, c'est parce que je voulais que mes parents me laisse tranquille. Ils insistaient pour que je suive Jade à ce moment-là. Mais je cherchais encore ce que je voulais faire de ma vie. Alors je me suis dis que s'ils apprenaient que je fréquentais quelqu'un, ils me laisseraient respirer un peu. Je ne pensais pas que...

- Quoi de plus facile qu'une ancienne camarade de retour en ville à cause du décès de sa mère ? Et si en bonus elle avait le béguin pour toi il y a quelques années, c'était encore mieux !

Je lui fais face pour qu'il se rende compte du mal vient de me faire, le mal qu'il me fait subir depuis plusieurs jours. Mes larmes et ma colère se confondent, je m'approche de lui, posant mes mains à plat sur son torse et le pousse avec toute ma force.

- Alors c'était amusant de profiter de moi ? Criais-je. Tu savais ce que je ressentais pour toi, tu savais que ma mère venait de mourir... Et ça ne te suffisait toujours pas ? Tu te sentais obligé d'aller jusqu'à coucher avec moi ? C'était bon, tu y as prit du plaisir ? Le bousculais-je encore une fois. Putain de merde, qu'est-ce que je suis conne !

J'ai arrêté de le regarder. Parce si je le fais, je vais m'effondrer. Et je refuse d'être plus pathétique devant lui que je ne le suis déjà. Mais avant de partir, il faut que je lui parle une dernière fois.

- Si un jour tu as le malheur de répéter ce schéma avec une autre, assure-toi que la fille dont tu te moques ne sois pas en deuil ou qu'elle ne soit pas amoureuse de toi. Considère-là un minimum avec compassion. Ah non, ça c'est pour Jade, ta fiancée. J'espère qu'elle sait le genre d'homme que tu es car à part elle, personne ne pourrait te supporter ou te regarder. Pas même moi.