CHAPITRE 38 : Puis il y a...

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- Ça serait long et bizarre à expliquer... Autant retourner là-bas avant que tes parents ne viennent nous chercher !

- D'accords... Mais on en reparle à la fin du repas, je n'oublierais pas. M'avertis Caleb en me volant un autre baiser.

Le reste de la soirée se déroule presque normalement. Mais je suis certaine d'avoir aperçue Rose et Cyrus nous lancer tour à tour des regards interloqués. J'espère juste qu'Harrison n'a rien dit lorsque nous étions dans la salle de bain. À la fin du repas, je suis contente de voir que mon dessert plait à la majorité de la tablé. J'ignore le fait que le petit frère de Caleb n'a pas touché à son assiette. Le message est clair pour moi. Viens (enfin) le moment de partir ...

- Vu l'heure Caleb, je serais plus rassurée que tu raccompagnes Adaline jusque chez elle. S'exclame Rose.

- Ne vous inquiétez p...

- Volontiers ! Me coupe ce dernier.

Je ne me sens pas de le contredire alors que ses parents et son petit frère nous fixe comme s'ils étaient complices de quelques chose... Et cette impression se confirme lorsque sa mère me chuchote à l'oreille :

- On va se revoir bientôt, je le sais, dit-elle en me serrant dans ses bras. Si j'ai besoin d'une barmaid, je t'appelle !

- Non, c'est...

- À bientôt. Me sourit-elle une nouvelle fois.

Je suis surprise quand Cyrus, lui aussi, me sert dans ses bras ! Harrison me salut d'un signe de tête avant de regagner l'intérieur de la maison. Dès que le portail se referme derrière nous, j'accélère le pas. Si vite, que je dois être limite entrain de trottiner.

Je fuis alors qu'il m'a manqué, je fuis encore alors que je meurs d'envie qu'il m'attrape, je fuis alors que je rêve qu'il me saute dessus ! Ce qu'il fait en quelques enjambés. Ses mains me saisissent par la taille et me soulève littéralement comme un sac à patate avant de me poser sur son épaule sans ménagement.

- Maintenant que je t'ai, je ne te lâche plus.

Je me débats faussement quelques secondes.  Son odeur s'infiltre en moi et sa chaleur me fait frissonner. Je me relâche complètement contre lui... Un sourire se dessine sur mes lèvres, impossible de l'y déloger. Mon corps est contre moi, il exprime physiquement ce que je ne peux formuler à voix haute. Comme tout à l'heure dans la salle de bain... Mon corps tout entier ne veut que lui mais mon cœur trop blessé hésite encore à aller de l'avant avec lui... Est-ce que je suis prête à refaire confiance ? Je monte peut-être sur mes grands chevaux et il ne veut (sûrement) plus d'une relation avec moi. Pas sentimentale en tout cas. Il cherche peut-être juste un plan cul...

- Hey, passe-moi tes clés.

Je fouille dans la poche arrière de mon pantalon et les lui donne, sans râler pour une fois. Je viens de me déprimer toute seule avec mes propres pensées...

- Mince, j'avais oublié un petit détail. S'exclame Caleb en me reposant au sol. Toi, ouvre la porte.

Je m'exécute et comprends lorsque mon adorable chien fonce sur nous comme une fusée. Sauf qu'en voyant Caleb derrière moi, Sven ralentit, se mettant à grogner avant de lui aboyer dessus. Sven n'est visiblement pas content de le revoir, pas du tout.

- Je crois qu'il a une dent contre toi, ricanais-je.

- Tel chien, tel maître.

- On récolte ce que l'on sème, je rétorque en caressant mon fidèle compagnon. Va au panier Sven, il ne devrait pas nous faire de mal cette fois-ci.

Mon chien le regarde une dernière fois avant de retourner à l'intérieur.

- Je te laisse entrer à tes risques et périls.

Je vais dans la maison laissant Caleb sur le pas de la porte. Le temps qu'il me rejoigne, je suis déjà sur le canapé entrain de me détacher les cheveux et me masser le crâne. Il s'est passé trop de chose en une seule soirée. Dîner avec la famille de Caleb, ses parents, rencontrer son petit frère et puis lui qui débarque par surprise !

Caleb s'assoit à mes côtés en me tendant une tasse de thé.

- Je me suis permis de me servir.

- Je vois ça...

- Alors... Comment était ton séjour loin d'ici ?

- Reposant. J'étais chez mes grands-parents, à la campagne. D'ailleurs, tu risques de repartir avec de la confiture pour tes parents.

- Ça marche mais seulement si tu ne me la jette pas dessus. Se moque-t-il.

- Si tu ne me donne pas de raison de le faire. Et ton voyage ?

- L'exposition et les photos accrochés au café de Joy m'ont apportés du travail. Tu n'étais pas là alors je me suis réfugié là-dedans. Des particuliers voulaient que j'immortalise des instants de leurs vies, joyeux comme malheureux. En assistant à ces moments là, je me suis rendue compte que j'ai pu être égoïste... Comme te garder pour moi. Ne pas te mentionner à Jade ou ne pas te présenter à ma famille avant. Et je t'ai fais passer pour une mauvaise personne auprès de beaucoup de gens... Après lui avoir expliqué la situation, Jade a essayé d'arranger les choses entre nous en organisant cette exposition. Et personne ne s'est rendu compte qu'il s'agissait de toi.

- Ça faisait encore de moi ton sale petit secret.

- C'est pour cette raison que j'ai envoyé les cadres. Pour que tu te rendes compte que ma démarche est sincère. Que je me souviens de chacun de nos rendez-vous, nos rencontres et nos chamailleries... Que tu n'es pas une reine de la cuisine mais que tu concoctes des cocktails et des cafés comme personne. Que tu as ce tatouage magnifique sur tes côtes. Tu caches ta passion pour l'écriture alors que tu as du talent. Que...

- Ça suffit ! Je souffle rouge de honte. J'ai compris.

- Je sais aussi que tu ressens la même chose pour moi, murmure Caleb en s'approchant de moi. Rien n'a changé. Quand nos regards se croisent, on ne peut s'empêcher de se toucher, d'être attirer l'un vers l'autre...

- Stop ! Je cris cette fois-ci. Oui ! Oui, tout ce que tu dis est absolument vrai. Je suis folle de toi, Caleb Andrews ! Tout le monde le sait et toi aussi. J'ai pensé à toi chaque seconde où je suis partie de cette foutue ville et aussi depuis que je suis revenue ! Oui, tu m'as manqué même si t'es un putain de gros idiot et que tu ne mérite absolument pas toute l'attention que je te porte. Et puis tu as ses yeux qui me font fondre et ta fossette stupide qui me fait craquer un peu plus chaque jour... Bordel qu'est-ce que t'attends pour dire que tu tiens à moi, triple imbécile ?!

- Oui je tiens à toi ! Plus qu'à n'importe qui ! Je suis aussi dingue de toi que tu es folle de moi ! Et je ferais n'importe quoi pour que toute ton attention reste sur...

Je me jette sur lui, comme une fan sur son chanteur préféré, comme un mollusque sur un rocher, comme une accro au chocolat qui trouve une tablette entière dans son placard... Alors me voilà à cheval sur les genoux de Caleb entrain de littéralement lui dévorer la bouche. Nos cavités refont connaissance intimement... Je ne suis absolument pas romantique et ce qui s'en suit n'est pas très catholique.

* * *

Merci d'avoir été patients tout ce temps une nouvelle fois. J'espère ne pas vous avoir fait attendre pour rien et que la conclusion de ce chapitre vous convient. La fin de ADALINE est sur le point d'arriver...

HARPER SEA : AdalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant