- Regarde devant toi.J'écarte une des nombreuses branche qui me cache la vue et resté bouche bée devant le spectacle qui s'offre à moi. Un lac à l'eau translucide se trouvait là, avec une petite cascade entouré de rochers et d'arbres dont les branches effleurait la surface au gré du vent. Et il y régnait un calme... Je tombe complètement amoureuse du lieu, au premier coup d'œil.
- Caleb, c'est fantastique !
En me retournant je fus surprise de le trouver avec un appareil photo à la main. Et apparement entrain de me photographier !
- Qu'est-ce que tu fais ? Demandais-je comme si ce n'était pas déjà évident.
- Je capture l'instant. Sourit-il derrière l'objectif. La lumière est parfaite, ne bouge... Tu t'en vas ?
- Je n'aime pas les photos. Je n'ai rien à voir avec le sport ou la musique.
- Je sais reconnaître un bon model quand j'en ai un en face de moi. Alors il va falloir t'y habituer, je me balade tout le temps avec mon bébé !
Son bébé étant son appareil photo, évidemment. Il mit la dragonne autour de son cou et enlaça ma main. Nous contournons le lac avant qu'il ne décrète où s'installer. Caleb sort une couverture de son sac, l'étale sur l'herbe et dispose plusieurs boîte dessus.
- Tu as préparé à déjeuner ? M'exclamais-je.
- Tu avais l'air tellement admirative de ma photo l'autre jour... Je me suis dit qu'il serait dommage de ne pas partager mon talent.
- Et tu es humble avec ça.
- C'est une de mes qualités principales avec la cuisine. Tiens, manges ça et plains-toi autant que tu veux ensuite.
Il me tend un Tupperware avec des couverts. Je l'ouvre et lâche un petit rire lorsque je découvre une salade de pâte au pesto et poulet. Je mets un morceau dans ma bouche et ferme les yeux en le savourant. Malgré moi, je gémis de plaisir.
- Ch'est délicieux ! Baragouinais-je la bouche pleine.
- On dirait bien.
Caleb m'essuya de la sauce resté au coin de ma bouche avec une serviette. Je rougis de plus belle et son sourire s'élargit.
- Dis-moi, depuis quand es-tu barmaid ? M'interroge-t-il en plongeant un bâtonnet de carotte dans une vinaigrette concocté par ses soins.
- Depuis toujours. Plus jeune ça me fascinait de regarder ma mère faire des mélanges de couleur. J'essayais de l'imiter avec des sirops, sans succès. Aujourd'hui c'est différent. J'adore créer des cocktails. C'est même plaisant de deviner les goûts des clients parfois.
- Tu sais faire ça ? Tu pourrais savoir quel est le mien ?
- À condition que tu me parles de toi et que tu me dises un peu qui tu es...
- Caleb Andrews, vingt-cinq ans fournis avec un corps d'Apollon. Répond-il en contractant son biceps. J'ai été un playboy et un athlète à une époque. Depuis quelques temps je m'occupe d'une chronique de sport ennuyeuse dans un journal ennuyeux. Et je passe le reste de mes journées à me demander ce que je pourrais faire pour intéresser cette foutue bonne femme...
- Tu as une vie sacrément nulle pour la consacrer à une fille.
- Pas tant que ça. Surtout quand j'arrive à la photographier, ça égaie même ma journée.
- Et qu'est-ce qui se cache derrière le sourire de Don Juan ? Celui qui fréquente son ex, qui se contente d'écrire des articles sur le sport parce que l'on lui demande et qui fait comme si ça le rendait heureux.
- Tu ne fais pas semblant toi quand tu veux connaître quelqu'un.
- Un jour, j'ai promis à un mec que je serais toujours honnête. Rétorquais-je en haussant les épaules. C'était stupide.
Caleb éclata de rire. Cela résonna comme une mélodie à mes oreilles. J'en souris malgré moi.
- Tu es adorable quand tu souris.
Je m'arrête aussitôt , mal à l'aise.
- Les compliments c'est pas ton truc... Pourquoi ?
- Rien de bien original. Des adolescents qui se moquent d'une autre. Parce que sa mère travaille pour leurs parents en plus de ne pas être spécialement jolie et avec des yeux différents des autres. Alors quand l'ancien capitaine de l'équipe de natation de mon école, celui-là même qui se fichait des gens qui l'entourait, me fait un compliment j'ai du mal à y croire.
Je regrette aussitôt mes dernières paroles une fois prononcé. Et son visage fermé n'arrange pas la pointe de culpabilité qui vient s'insinuer en moi.
- Excuse-moi, je...
- Ne t'inquiètes pas, tu as raison. Je n'étais pas le mec le plus gentil à l'époque.
- Tu te souviens ?
- J'ai quelques bribes parfois. Et je n'aime pas ce que j'ai vu... Fréquenter toujours le même cercle d'amis depuis la naissance avec le même point de vue obtus sur ce qui les entoure. Ce n'était pas moi. Cela ne l'a jamais été. Et cet accident m'a permis de voir les choses autrement. Comme ce que je voulais ou non faire de ma vie.
- Arrêter la natation par exemple ?
- Exactement. Si j'ai commencé, c'était pour faire plaisir à mes parents. Ils tenaient à ce que j'ai une activité sportive... M'explique Caleb. Et j'ai continué machinalement parce que j'étais doué pour ça.
- Mais ce n'était pas ce dont tu rêvais.
Il hoche la tête en observant le lac. Ses yeux verts fixent la surface de l'eau comme s'il pouvait voir au travers. Puis il forme un cadre avec ses pouces et index.
- C'est ça que j'aime. Capturer l'instant, le bonheur, les rires, la tristesse, la beauté... Dit-il en se tournant vers moi, les doigts toujours écartés.
Il fit semblant de me prendre un sourire aux lèvres sans me quitter des yeux.
- J'ai cru comprendre que tu t'occupais de la rubrique sportive du Harper Journal ? Fis-je pour le détourner de moi.
- C'est tout ce que j'ai obtenu de mes parents en contrepartie. Rester dans le milieu sportif ou me couper les vivres. Et je regrette mon choix un peu plus chaque jour...
- La peur de recommencer à zéro est légitime après un accident avec une perte de mémoire.
- Mais toi, tu as réussis à partir après l'obtention de ton diplôme.
- Et je suis revenue. Corrigeais-je. Il faut croire qu'on ne peut pas quitter cet endroit.
- Tu ne l'as pas vraiment fait par choix.
Il sorti son appareil photo de son sac une nouvelle fois. Cette fois il joua avec quelques boutons avant de viser le lac avec son objectif.
- J'adorerais vivre de ma passion pour l'écriture. Confiais-je tout bas.
- Tu écris ? S'étonne-t-il en détournant les yeux de son bébé.
J'acquiesçais.
- Tu me feras lire ce que tu fais ?
Mal à l'aise devant cette question, je me lève et m'approche de l'eau. J'y plonge les doigts, l'eau à la température idéal par une chaleur pareil. Sans réfléchir plus longtemps, j'enlève ma tunique mais conserve ma brassière avant de glisser dans l'eau. Un agréable frisson parcours ma colonne vertébrale. Immergé dans le lac à hauteur de ma taille et à une certaine distance de Caleb, je me détendais un peu. Je me retournais vers ce dernier qui ne me quittais pas des yeux :
- Tu me rejoins ? Demandais-je sur un ton de défi.
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HARPER SEA : Adaline
RomanceAdaline Scott, vingt-trois ans, les yeux vairons, a quitté Harper Sea, sa ville natale il y a cinq ans, par besoin d'indépendance et de liberté. Elle ne pensait pas devoir y retourner de si tôt à cause du décès de sa mère. Elle y retrouvera des souv...