HARPER SEA : Adaline

CHAPITRE 27 : Coeur brisé

        Appuyé contre un mur, je tente de me raisonner, de me dire qu'il y a erreur sur la personne. C'est impossible. Non. Je me redresse au bout de quelques secondes, regagnant la pièce principale. Tout semble se dérouler au ralentit autour de moi. La musique est assourdie, mes jambes avancent d'elle même. Jusqu'à s'immobiliser quand mon cerveau assimile une scène que mes yeux eux, ne veulent pas voir.

Ça se déroule comme dans les films. La pauvre fille (moi) entre dans la pièce bondé et se rend compte que son supposé petit ami est dans les bras d'une autre. Ils se séparent, se regardent comme si l'autre était tout ce qui comptait, ils respirent l'amour... Comme s'ils étaient entourés d'un halo lumineux quand ils s'enlacent et que l'on ne voyait qu'eux au milieu du capharnaüm. Sans oublié le cœur de la pauvre fille qui se brise en mille morceaux au milieu des invités. Ces derniers le piétinant sans ménagement...

Me voilà bousculé, je sors de ma torpeur. La son résonne de nouveau à mes oreilles, la musique, les gens, mon prénom...

- Adaline, s'il te plaît ! M'appelle Lena. Je t'assure que je ne savais pas...

- Rentrer, soufflais-je. Je vais rentrer... Il me faut une voiture. Helena, aide- moi à partir s'il te plaît !

- Oui, je peux faire ça. Acquiesce-t-elle. Vas attendre dehors, je vais prendre mes clés.

Je m'exécute, ouvrant la porte la plus proche pour sortir et respirer. Je ressasse la scène qui a eu lieu. Cette fille, je l'ai déjà vu quelque part... Mais où ? Enfin, même si j'ai les larmes au bord des yeux et le souffle court, hors de question que je cède à mes émotions. Pas devant tous ses inconnus.

Mon portable vibrait dans ma poche, je le laisse. Si je m'écoutais, je l'enverrais s'éclater contre un mur. Et pourquoi pas d'ailleurs ? Heureusement ma meilleure amie arrive avant avec la voiture de Liam. Sans un mot, je m'installe côté passager. Lena me couve du regard pendant tout le trajet, ne sachant pas quoi dire. Parce qu'il n'y a rien dire justement. La pauvre conne que je suis, restera toujours une pauvre conne !

Lena saisit alors ma main dans la sienne et je la sers le plus fort possible en retour jusqu'à ce que nous arrivions chez moi. Ma meilleure amie se charge de tout, me faisant entrer dans la maison. Sven ne me saute pas dessus. Même lui sent que quelque chose ne va pas. Lena m'emmène dans ma chambre et m'aide à me déshabiller tellement je suis amorphe... Puis elle m'installe au lit, me borde et reste à mes côtés jusqu'à ce que je m'endorme sans m'en rendre compte.

*

Quand j'émerge le lendemain, j'ai l'impression d'avoir une gueule de bois. Alors que je n'ai bu aucune goutte d'alcool la veille. Triste vie. Pourtant elle continue et je dois bosser aujourd'hui. C'est n'est pas plus mal sinon j'aurais gambergé toute la journée...

Hier soir, Helena m'a enroulé dans une couverture alors que nous sommes en plein mois d'août et à ça il faut rajouter Sven en bout de lit. J'ai la sensation d'être dans un sauna. Et pourtant qu'est-ce que je les aime ! Je finis par me lever, déjeuner en jetant un œil à mon portable, inutile de reculer le moment fatidique. Un message de Isaac et Skye. Un appel de ma grand-mère et une dizaine de mon futur ex petit ami, Caleb. Qui ne l'a finalement jamais été totalement. La plupart me demande où je suis, pourquoi je suis partie et évidemment de le contacter dès que possible. Il est certain que ma batterie de portable m'a lâché. N'avait-il vraiment aucune idée de ce qu'il s'est passé ? Possible. Pour l'instant je devais digérer la nouvelle. Je lui accorderais mon temps plus tard, peut-être.

C'est une journée en deux services pour moi. Le petit déjeuner ce matin et le bar ce soir. Bien chargé, tout à fait ce qu'il me faut aujourd'hui. Au moment de partir, je vois un mot que ma meilleure amie a laissé sur la porte :

< Je suis certaine qu'il y a une explication à ce qu'on a vu. Ne te prends pas trop la tête. Je m'occupe de récupérer des infos auprès de Liam. Je te tiens au courant ce soir ! Ta Lena qui t'adore x1000 >

C'est la meilleure, souriais-je pour moi-même. Qu'est-ce que je ferais sans elle ?

Le reste de la matinée se perd entre les sandwiches et les cafés au nom imprononçables que je connais pourtant par cœur. Je n'ai pas une seconde pour penser à lui.

En début d'après-midi, j'en profite pour publier la suite d'une histoire romantique qui tourne mal. Ce qui est génial parce que je suis quasiment dans la même situation que mon héroïne. Cette dernière est une pauvre fille naïve (que voulez-vous, il s'agit de romance), qui tombe amoureuse du garçon populaire de sa fac. Au premier abord il est génial et se comporte comme le parfait petit ami. Jusqu'à ce qu'elle apprenne qu'il s'agissait d'un pari. Avoir cru une seconde qu'un mec aussi généreux, gentil et drôle s'intéresse à elle ? Quelle bêtise ! Il ne faisait que jouer avec toi...

En fin de journée le voilà avec une vingtaine de commentaire. Certains avouant avoir vécu des situations similaires, je me sentais un peu soutenue. Alors que d'autres se moquent carrément du personnage principal disant qu'elle n'a que ce qu'elle mérite. Car il était évident qu'il n'était pas fait pour elle. Qu'il jouait dans une autre catégorie. C'est tellement facile à voir que personne ne devrait tomber dans le panneau, n'est-ce pas ? Il faut que je retourne au travail où je risque de perdre des lecteurs à cause de commentaires déplacé... Grr !

C'est après mon service de nuit et un refus auprès de Skye de sortir un boire un verre, que je rentre enfin à la maison. Je rappelle mon amie Lena qui a déjà essayer de m'appeler tout à l'heure, une fois que je me suis garé dans l'allée.

- Addie, j'ai fais mes petites recherches et j'ai trouvé quelques trucs. S'écrit-elle après une sonnerie.

- Comme quoi ? Soupirais-je.

- Jade est plus âgé de deux ans. Ils se connaissent depuis qu'ils sont nés. Parce que leurs parents sont amis de longues date. Caleb et Jade on prit les mêmes cours de natation au Country Club. Ils auraient commencés à se fréquenter au collège. C'est tout ce que j'ai réussi à savoir.

- Et c'est déjà trop, soufflais-je. C'est vraiment gentil de faire ça pour moi et c'est une raison supplémentaire d'oublier cette histoire.

- Mais ça ne te rends pas moins triste, n'est-ce pas ?

J'acquiesce silencieusement même si elle ne le voit pas alors que je sors de mon pickup.

- Ça me conforte dans ce que j'ai vu et entendue. Un mec comme lui ne sort qu'avec des filles comme elle. Soupirais-je en me dirigeant vers la maison. Je... Merde. Caleb est juste là sous mon porche.