CHAPITRE 36 : Dîner presque parfait

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Lorsque je sors de la douche le lendemain, vingt heures approche et je n'ai toujours pas pris de décision. Je n'ai aucune idée de comment joindre Mme Andrews pour décliner son invitation... J'espère seulement qu'elle connaît mon prénom grâce à ma mère et non Caleb. Si c'est le cas contraire, j'aurais l'air encore plus impolie à ses yeux !

J'ai évidemment appelé Lena pour savoir ce que je pouvais faire mais était tout aussi paniqué que moi à l'idée de rencontrer la belle-famille de Caleb. Caleb, quoi ! Je ne sais pas ce qui m'angoisse le plus, rencontrer sa famille sans lui alors que nous sommes plus ensemble ou bien qu'il soit là et qu'il explique notre situation devant ses parents ?

Je soupire en m'habillant, un jean noir taille haute avec un t-shirt vert bouteille très décolleté dans le dos avec un collier en croissant de lune. J'ai même préparé un foutu gâteau aux pommes. Le seul que je sais faire un tant soit peu correctement ! Le tout emballé dans une jolie boîte trouvé au fond d'un placard. Me voilà bientôt une invité parfaite, à condition que je réussisse à y aller...

Ma gorge est sèche lorsque je ferme la maison à clé, mes mains sont moites autour de la boîte et mes jambes tremblent quand je marque en direction de la villa des Andrews. Mon doigt n'arrive pas à viser la sonnette quand je me trouve devant chez la porte de chez eux. Par chance et surprise on m'ouvre avant que je n'y arrive. C'est un grand jeune homme qui m'accueille, dix-huit ou vingt ans tout au plus. Il me regarde de bas en haut tandis que je fais pareille. Aussi grand que Caleb, voir un peu plus, avec des yeux noisettes et des cheveux bruns foncés mi-long avec des boucles. Puis nos regards se croisent, un courant électrique passe entre nous. Pas celui qui nous file des papillons dans le ventre, non, celui qui nous hérisse le poil ou comme une craie sur un tableau.

- T'es qui, toi ? Marmonne-t-il d'une voix désagréable.

- Je...

- Harrison, reviens immédiatement ! Tu m'as promis de dîner avec nous ce... Oh, Adaline, tu es arrivée ! Dis bonsoir, Harri, s'il te plaît.

- C'est cette naine qu'on attendait ? Grogne-t-il en m'ignorant totalement.

La naine qui est en moi le bouscule plutôt violemment pour tendre mon gâteau à Mme Andrews.

- Merci de m'accueillir chez vous.

Elle a un petit sourire en coin, moqueur peut-être, quand j'ai poussé son fils.

- Tu peux m'appeler Rose, Adaline. Je vais te faire visiter la maison. M'invite la mère de Caleb à l'intérieur. Et toi, si tu te montre encore impoli, tu dis au revoir à la voiture ce week-end.

Je pouffe pendant qu'il grogne en claquant la porte derrière moi. Madame Andrews me guide à travers leur sublime villa. En visitant uniquement le rez-de-chaussée, je remarque que tout est décoré avec goût et soin. Des fleurs et plantes juste au endroit où le soleil rayonne. Des cadres et des miroirs décorant presque chaque mur, chacun différent des autres mais s'accordant parfaitement. Cet endroit respire la vie et les souvenirs. Et puis il y a moi, bouche bée lorsque nous arrivons sur la terrasse avec cette vue directe sur l'océan et l'horizon à couper le souffle !

Juste en dessous de cette dernière se trouve une piscine qui se fond dans le paysage, des arbres majestueux l'entoure. Comme un écrin de verdure ou un cocon secret. Sur le côté gauche il y a, ce qui me semble être un terrain de basket ou tennis. Voir un terrain multi-sport vu la taille de leur propriété. Et un peu plus loin entre la cime des arbres je distingue un ponton où est amarré deux bateaux... DEUX bateaux ! Où est-ce que je suis tombée ? C'est quoi cette famille ?!

- Adaline, vient t'asseoir. Je vais te présenter mon mari, Cyrus. Cy, voici Adaline, la fille d'Elizabeth et notre voisine par la même occasion.

L'homme qui est assis à la table de la terrasse se lève pour me faire face. Il est grand, très grand, Caleb père est plus grand que Caleb lui-même. Mais il lui est ressemblant sur énormément de plan, les cheveux bouclés, les yeux émeraudes, les fossettes et évidemment la même carrure athlétique. Une copie conforme de Caleb dans plusieurs années... Il dégage beaucoup de charisme. Ça me gêne de le trouver aussi charmant alors qu'il ne m'a pas encore adressé la parole ! Et les voir côte à côte avec Mme Andrews me charme tout autant. On ne pourrait pas faire de couple mieux assorti. Le regard qu'ils échangent est remplit d'amour, de respect ainsi que de bienveillance. Ça fait rêver.

Cyrus me serre gentiment la main, j'y réponds fébrilement avant de m'asseoir avec eux. Une très belle table en fer forgé décoré de petits carreaux en céramique, couleur pastel. La vaisselle est évidemment avec le reste de la maison, jolie et distinguée. Tout est beau ici. Puis il y a moi, qui ressemble à un sac en jute pour pomme de terre, génial !

L'autre chose que je remarque c'est que le couvert est disposé pour 4 personnes. IL n'est pas là et je vais dîner avec sa famille. Je ne peux pas être plus mal à l'aise.

- Je te sers à boire... Du vin, de l'eau, soda ou bière ? Me propose Cyrus.

- Hm, de, une bière ira parfaitement.

Mon bégaiement provoque un petit rire de la part de Harrison. Cela m'irrite plus qu'autre chose mais je ne réponds pas à sa provocation. Je reste zen pendant que son père va me chercher un verre. Il revient quelques secondes plus tard avec une bouteille et me la tends. Je l'attrape du mieux que je peux sans trembler !

- Elisabeth me parlait souvent de tes voyages. Me dit Rose.

- Vraiment ?

- Oui, elle accrochait chaque nouvelle carte postale que tu lui envoyais. La dernière était toujours accrochée au dessus du comptoir du bar. Et les autres dans son bureau. Toute l'équipe était sereine quand elle en affichait une nouvelle ! Rigole Rose.

- Je ne savais pas... Elle ne m'a jamais parlé de ça.

- C'est normale, Elisabeth était plutôt pudique. Elle...

Une porte claque soudainement.

- Il y a quelqu'un ? Je suis revenue plus tôt que prévue !

- On est sur la terrasse, s'écrit Harrison. Avec une invité pas très marrante, marmonnent-il à mon intention.

Je ne réagis pas. Cette voix m'a tétanisé après plus d'un mois sans l'entendre. Je suis assise dos à la porte fenêtre qui mène à l'extérieur. Si bien que je ne le vois pas mais j'entends ses pas approchés. Je sens aussi son odeur quand il arrive derrière moi... Mes poils se hérissent sur mes bras en sa présence. L'effet qu'il me fait n'a pas changer. Il y a toujours ces petits courants électriques quand nous sommes dans le même espace.

Sa respiration est haletante, mon cœur lui bat la chamade. S'il ne sort pas de ma poitrine, il va exploser à l'intérieur c'est certain.

- Tiens Caleb, je te présente...

- Adaline Scott. Termine ce dernier. Notre voisine qui a un chien très enthousiaste !

* * *

Ça y est il est enfin là ... J'ai hâte de lire vos avis ! : )

HARPER SEA : AdalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant