CHAPITRE 11 : Feu de camp

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Nous prîmes ma voiture et Skye me guida. Après quelques minutes à peine, nous nous garions près de la plage. Elle sauta de la voiture tout en regardant autour d'elle, excitée.

- C'est la première fois que je vais à un feu de camp et que je rencontre un groupe de rock ! S'enthousiasme-t-elle.

Je souris face à son énergie débordante et sa joie de vivre. Elle passa son bras sous le mien et nous marchâmes tranquillement jusqu'au brasier que l'on percevait au loin. En chemin, Skye m'expliqua qu'elle poursuivait des études littéraires pour devenir éditrice. Et je dévoilais à mon tour ma passion pour l'écriture et les livres en général.

À quelques pas du feu, on distinguait les silhouettes d'une vingtaine de personnes. Arrivées à leurs côtés, on nous tendis chacune un verre. Skye salua quelques personnes sur son passage et se précipita vers le groupe quand elle les remarqua. Abandonnée à mon triste sort , je restais sagement écouter les notes s'élever dans les airs et disparaître avec le bruit des vagues.

- Tu as refusé mon verre tout à l'heure.

Je me tourne pour faire face au chanteur des Little Bears.

- Quelle idée d'offrir de l'alcool à quelqu'un qui travaille. Répliquais-je en haussant les épaules.

- Parce que tu es du genre à suivre les règles ?

Il me dit ça avec un sourire en coin, arrogant. Ce mec sait qu'il est sexy.

- Est-ce que monsieur la star à un nom ?

- Garett pour vous servir mademoiselle.

Je ricane lorsqu'il se courbe devant moi.

- Ravie de l'apprendre. Je suis Adaline.

- Je sais.

- Vraiment ? Fis-je étonnée. Est-ce que tu sais autre chose à mon sujet ?

- Cela se pourrait bien. Sourit-il une nouvelle fois. Une petite balade pour en discuter ?

Il me tends son bras, j'accepte. Nous nous éloignons un peu du brouhaha.

- Je sais que tu vis dans les collines environnantes. Commence Garett. Tu as vingt-trois ans. Tu travailles également dans le café où nous nous sommes rencontrés ce soir. Que Erin a adoré ton cocktail. Et que mon pote Caleb ne te laisse pas indifférente.

Je ne sais pas si je suis étonnée qu'il sache où j'habite ou parce qu'il prétend voir de l'attirance entre Caleb et moi.

- Et je pense que c'est réciproque.

- Pardon ?

- Oh, rien. Je lui donne juste un petit coup de pouce. Me dit-il en s'écartant de moi.

Je n'ai aucune idée d'où il veut en venir lorsqu'il s'éloigne de moi en regagnant le feu de camp en me laissant seule ici.

- Bonsoir.

Je sursaute et fait volte-face à un regard vert qui ne m'est pas inconnu.

- Caleb, soufflais-je une main sur le cœur.

- Je sais que tu n'as pas envie de me parler mais c'est l'unique moyen que j'ai trouvé pour être seul avec toi.

Les mains dans les poches, sa tête rentrée dans ses épaules et un air penaud, j'ai envie de le croire... Mais pas de faire le premier pas.

- Je suis désolé. Déclare-t-il après un moment. Je n'aurais pas du t'envoyer un message comme ça avec ce surnom. J'ai eu beaucoup de pression ces derniers temps et...

- Tu n'as pas à te justifier. L'arrêtais-je d'une main. Je n'ai pas à réagir de cette façon. Nous ne sommes pas amis après tout... Ça ne se reproduira pas.

- Quoi ? Tu ne veux plus me voir ?

Je ne réponds pas. Il a l'air décontenancé de ma réaction. Mais il se reprend, les sourcils froncés, il s'approche de moi. Je sentirais son souffle sur mon visage s'il n'était pas aussi grand.

- Parce que moi c'est tout le contraire. On se croise par hasard à chaque fois mais ça ne me suffit pas. Accorde-moi un rendez-vous un seul, rien que tous les deux.

- Tu... Tu veux avoir un rendez-vous ? Avec moi ?

- Si le mot rendez-vous te semble trop formel, appelons ça autrement. Tant que tu me laisse passer un moment avec toi. J'en ai envie.

- Je... Il se fait tard. Je panique.

- Je t'accompagne jusqu'à ta voiture.

- N-non, je dois retrouver Skye avant.

- Pas de problème.

- Ne t'embête pas. Va rejoindre tes amis ou Kara. Il y a bien quelqu'un qui t'attend quelque part, insistais-je.

- Non, il n'y a que toi que j'attends. Rétorque-t-il en haussant les épaules.

Je fais mine de ne pas relever, de ne rien ressentir, de ne pas sentir mes joues se réchauffer avant de rejoindre la foule. Je retrouvais ma collègue assise sur les genoux du guitariste du groupe. Elle me fait signe de partir sans elle. En regagnant ma voiture, je ne suis pas vraiment surprise de l'y retrouver. Comme le premier soir de notre rencontre.

- Tu n'as pas retrouvé ton amie ?

- Elle reste. Répondis-je en ouvrant ma portière.

- Bien. Tu travailles demain ?

- Non...

- Parfait. Je viens te chercher à midi, chez toi. Tu habites toujours la maison bleu au dessus de la crique ?

J'acquiesce, incapable de prononcer un mot.

- Enfile de bonne chaussure. À demain ! Sourit-il en claquant ma portière.

Il s'éloigna avant que je ne puisse lui demander comment il savait.

HARPER SEA : AdalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant