HARPER SEA : Adaline

CHAPITRE 37 : Toilette ou salle de bain ?

         - Visiblement, vous vous connaissez déjà , s'amuse Rose.

- Oui nous étions au lycée ensemble. Mais dans des classes différentes... Désolée, je ne savais pas comment vous dire que je connaissais déjà votre fils.

- Cal' pourquoi ne m'as tu pas dit que la fille d'Elisabeth était revenue ? J'aurais voulu lui présenter mes condoléances beaucoup plus tôt...

- Maman, toi et papa travaillez tout le temps... On ne fait que se croiser en général et ce n'est pas la première chose que j'ai en tête quand on peut se voir plus de dix minutes.

- Pour sa défense, je n'avais pas vraiment envie que toute la ville sache mon retour, Mme Andrews...

- Tu veux dire que tu préférais même te cacher parfois... Me taquine Caleb faisant référence à nos premières rencontres.

- À ce moment-là, je ne voulais vraiment pas me faire remarquer... Surtout par quelqu'un du lycée, je rétorque.

- Bon... Assis-toi Caleb, en face d'Adaline. Je vais chercher les entrées. Chéri, vient m'aider à préparer une assiette en plus.

Cyrus et Rose nous laisse tous les trois.  Nos yeux se croisent lorsqu'il s'assoit et mon attirance que je pensais éteinte, remonte en flèche. Je me rends compte seulement maintenant qu'elle n'avait pas vraiment disparue... Il y a ses cheveux qui ont poussés qui partent dans tous les sens que je meurs d'envie de discipliner. Et ses mains que je veux sentir sur moi et ses lèvres que j'aimerais avoir à nouveaux sur les miennes... Je suis folle. Pourquoi je ressens ça après ce qu'il c'est passé entre nous ? Et ses yeux qui s'assombrissent en me regardant ne m'aide pas le moins du monde à me calmer.

- Alors vous vous connaissez plutôt bien en réalité, à ce que je vois. Affirme Andrews petit frère. Comment ça se fait ?

- Ça ne vaut pas la peine qu'on s'attarde là-dessus, vraiment.

- Au contraire Adaline, maintenant que nous sommes tous les deux revenus, j'aimerais beaucoup qu'on parle.

Je sursaute en sentant quelque chose frôler ma cheville. Je relève la tête et voit le sourire ravageur de Caleb s'étirer sur son visage. Qu'est-ce qu'il fait, bon sang ? À me charmer comme ça et si facilement en plus !

- Adaline, j'espère que tu ne seras pas déçu mais par ce beau temps rien ne vaut une bonne salade de tomate et basilic. Tout vient de notre potager.  Nous avons été gâté cette année. S'exclame Rose les mains chargés de nos assiettes.

- C'est parfait, merci beaucoup. Dis-je en saisissant l'assiette qu'elle me tend.

- Alors qu'à donner ton dernier voyage Cal' ? Interroge Cyrus.

- Il m'a fallu beaucoup de patience et de nuits sans sommeil. Mais j'ai réussi à photographier l'un des seuls ours et son petit de la montagne. C'était une expérience formidable.

Il a l'air tellement épanoui par ce moment que ses yeux brillent et mon cœur fond littéralement. La carte que j'ai reçu doit venir de là... Et qu'il ait voulu partager ce moment avec moi me touche. Je me rends compte une fois de plus qu'il m'a manqué.

- En parlant voyage, j'ai reçu un appel de Jade ! S'exclame soudainement Rose.

- Oh, oh...

- Comme elle n'arrivait pas à te joindre, elle a appelé à la maison. Ajoute son père.

- Pourquoi tu ne lui as pas dit que tu avais trouvé un travail ?

- Maman, je ne suis plus obligé de l'informer de mes moindres faits et gestes. Nous ne sommes plus ensemble depuis un moment...

- C'est tellement dommage, vous vous  entendiez si bien...

- Ça suffit, maman. C'est terminé ! Affirme froidement Caleb. Et notre invité n'a pas à subir cette conversation.

- C'est vrai, pardonne-moi Adaline.

- Ce n'est pas grave... Pourriez-vous m'indiquer les toilettes ?

- Oui. Retourne dans le salon couloir de droite et deuxième porte du fond.

- Merci...

Je me lève rapidement et regagne l'intérieur de la maison pour m'éloigner de lui et ignorer le fait que Jade fera toujours parti de sa vie quoi qu'il arrive. Une fois dans les toilettes qui font aussi office de salle de bain. Une salle de bain de rêve avec, baignoire, douche à l'italienne et double vasque devant un miroir à moulure...

Au moment de fermer la porte, un pied m'en empêche. En deux temps, trois mouvements, Caleb s'invite dans la pièce, referme derrière lui et me plaque contre la porte. Il me regarde un instant dans les yeux avant de fondre littéralement sur mes lèvres. J'ouvre la bouche de surprise, sa langue en profite pour se mêler à la mienne. Je n'hésite pas une seconde répondant à son assaut et en enroulant mes bras autour de son cou pour rapprocher nos corps l'un de l'autre.

- Putain, qu'est-ce que tu m'as manqué, je te veux si fort... Me susurre-t-il à l'oreille entre deux baisers.

- Moi aussi Caleb, moi aussi...

- C'était dur sans toi, je ne pensais qu'à toi là-bas... J'aurais tellement voulu partager ces moments avec toi...

Ces mains glissent jusqu'à mes fesses, les saisis et me soulève, j'encercle sa taille de mes jambes. Un gémissement m'échappe lorsque je le sens se frotter contre moi. Je ne veux qu'une chose, le sentir encore plus proche, contre ma peau... Mes doigts se faufilent sous son t-shirt pour le lui faire comprendre. Les siens font de même en détachant le bouton de mon jean, glisse à l'intérieur et à peine ils effleurent ma culotte que des grands coups sont frappés à la porte.

- Je ne sais pas ce que vous manigancez mais sortez de là avant que les parents viennent vous chercher.

Nous attendons qu'il s'éloigne avant de respirer à nouveau.

- Eh, merde, soupire Caleb, le visage enfoui dans mes cheveux.

Les mots me manquent tant je suis gênée de m'être fait attraper par le petit frère de Caleb. Mais lui non, si j'en crois le rire qui lui échappe. Je ne peux m'empêcher de lui assener une tape derrière la tête.

- Ce n'est pas drôle, au contraire ! J'ai trop honte !

- Je m'en fiche, nous sommes tous les deux dans le même bateau cette fois-ci, se moque-t-il à nouveau. Par contre il va falloir me dire comment tu t'es retrouvée ici avec ma famille pour dîner ? 

* * *

Ça y est ils se sont enfin retrouvé ! Mais pour combien de temps ?