XXXIII

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Je regarde sa réaction avant de continuer. Il parait plus tendu, la mâchoire légèrement contractée, les sourcils froncés et ses poings fermés. Il ne di trien et pourtant je suis sûre qu'il a compris de quoi il s'agissait. J'inspire et expire puis reprends mon récit.

- Johnson a repris contact avec moi il y a environ deux semaines. Je n'ai rien dit au début car je ne comptais pas le laisser m'approcher ainsi qu'Anna mais il ne m'a pas vraiment laissé le choix. Enfin bref, ensuite je lui ai accordé un café pour parler du pourquoi et du comment il était parti. Il m'a expliqué et je comprends ses raisons et comme tu te doutes, il est revenu afin de pouvoir voir Anna.

Je lui laisse un peu de temps pour assimiler tout ça. Évry est très très protecteur envers nous mais surtout envers Anna, sachant qu'elle est née environ au même moment qu'était né son bébé, il a pris la décision de la couver comme pas possible. De plus, il m'a ramassée à la petite cuillère après le départ de Johnson. Nous avons vécu un long moment ensemble après tout ça, lui avait besoin de nous comme moi j'avais besoin de lui.

Je le regarde et je vois la fureur dans son regard. Ses jointures sont blanchies tellement il sert ses poings. Je sais qu'il est sur le point d'exploser. Je finis donc ce que j'ai à dire avant qu'il ne puisse plus se contrôler.

- Jamie a pris contact avec une avocate mais je vais annuler le rendez-vous que j'avais fixé avec elle. J'ai pris ma décision et je sais qu'elle ne va pas te plaire...

Il se lève et ouvre la bouche pour parler mais je ne lui laisse pas le temps.

- Laisse-moi finir !

Il hoche la tête et je continue.

- Ma décision est prise, peu importe ce que toi ou Jamie pourrez me dire, je ne changerai pas d'avis. Je vais le laisser voir Anna, je vais y aller doucement bien sûr et si ça ne va pas j'arrêterai tout. Anna a le droit de connaître son père. Elle me demande régulièrement pourquoi elle n'a pas de papa, pourquoi il l'a abandonné, pourquoi elle, elle n'avait pas le droit d'en avoir un. Tu ne sais pas ce que c'est de voir sa fille malheureuse à cause du manque d'un papa et Jamie n'ai pas son père et ne le sera pas !Elle en a un et en vie alors je veux voir ce que je peux faire pour elle et si vraiment ça ne va pas j'arrête tout. Tu pourras me dire ce que tu veux mais je ne changerai pas d'avis !

Je suis essoufflée suite à ma tirade. Évry est vraiment furieux, je le connais par cœur et ça se voit mais ce n'est pas à lui de me dire quoi faire avec ma fille.

- Non mais tu te rends compte ! Tu étais brisée quand il est parti, tu n'étais plus que l'ombre de toi même ! Et il revient et toi tu retombes dans le panneau. Tu n'es vraiment pas croyable. Et tu vas faire comment le jour où il voudra sa fille à plein temps ? Hein tu peux me dire que tu ne crains rien de ce côté-là ? Qu'il n'a pas l'intention de te prendre Anna.

-Oui on...

Il me coupe la parole et tourne en rond dans la chambre. Il se mord son poing afin d'éviter de crier.

- Car maintenant tu vas le crois sur parole ? Après t'avoir lâchée comme une merde.

Je me mets à pleurer à chaude larmes. Comment peut-il me dire tout ça ? Comment il peut m'enfoncer encore plus après le choix difficile que j'ai dû faire, après tout ce que j'ai subi.

À l'entente de mes sanglots, il me fait face et s'adoucit. Il s'approche de moi pour me prendre dans ses bras mais je le repousse. Je tape du poing sur son torse. Il finit par me tenir par les poignées.

- Tu n'as pas le droit ! Tu n'as pas le droit de me cracher tout ça à la figure ! Tu n'as pas le droit de m'en vouloir de vouloir faire du mieux que je peux pour le bien-être de ma fille !

Je pleure désormais à chaudes larmes contre lui. Il me tient fermement dans son bras alors que j'essaie de me libérer de son emprise.

- Je sais, je sais... Je suis désolé Pearl. J'ai été submergé par la colère.

Il souffle fort et prend une profonde inspiration.

- Tu sais très bien que je ne l'aimais pas et que je ne l'aime toujours pas, surtout après qu'il vous ait abandonnée. Je sais que je n'ai aucun droit sur Anna mais je te jure que si ça tourne mal je lui refais le portrait.

Je pouffe de rire entre deux sanglots. Il me sert plus fort contre lui et je me niche contre son torse. Une fois calmée, il m'embrasse sur le front. Je lui dis de rejoindre les autres, que j'arrive. Il sort mais avant il m'embrasse de nouveau sur le front tout en s'excusant. Une fois qu'il est parti, je m'assieds sur le divan pour reprendre mon calme.

Oups... Mauvais DestinataireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant