Fragment cinq.

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Anne.

La mère du jeune Styles venait d'appuyer sur le bouton « marche » de la télévision et s'activait en cuisine, veillant à ce que tout soit parfait pour le dîner de ce soir. Son mari revenait à la maison après trois jours passés à Amsterdam et Anne voulait que tout ce passe comme prévu. Elle avait été faire les courses la veille, avait mis presque une heure à choisir le vin qui conviendrait à sa salade composée et un autre qui accompagnerait ses légumes croquants avec le canard. Elle avait opté pour un vin italien pour le dessert qu'ils prendraient sans doute sur le perron, bercé par le chant des oiseaux et leur amour qui résistait aux épreuves du temps. Anne continua de couper doucement ses poivrons lorsque le nom de Harry fût mentionné par un journaliste. Instinctivement, un sourire se fendit sur ses lèvres. Elle ne fixa pas l'écran, préférant laisser les souvenirs affluer à son esprit, se remémorant tous les bons moments qu'ils avaient passé ensemble et à sa visite prochaine. Parce que malgré les nouvelles régulières qu'il lui donnait, Anne ressentait le besoin de voir son fils. Harry lui manquait. Mais le sourire de la mère de famille se perdit lorsque le journaliste témoigna de l'engouement du brun depuis quelques heures. Et pour cause.  

« Merle Robinson serait morte dans la nuit de dimanche à lundi. Elle aurait été tuée de huit coups de couteaux dans l'abdomen aux alentours de deux heures du matin... »  

Immédiatement, Anne se tourna et l'image qui apparut à l'écran lui coupa le souffle. En allumant la télévision ce soir-là, Anne ne s'attendait sûrement pas à voir son fils menotté, prêt à être déféré au parquet. Harry était accusé du meurtre de sa petite-amie alors que deux jours plus tôt, il avait appelé sa mère pour lui parler de son envie de la demander en mariage. Et les mots de son fils étaient encore gravés dans l'esprit de sa mère. Ses derniers mots entant qu'homme heureux et épanoui. « Tu m'as toujours dit de prendre mon temps. Tu m'as toujours dit que je devais pas me précipiter, que je devais pas faire les mêmes erreurs que papa et toi mais là... Je devrais te dire que j'ai réfléchi. Je devrais te dire que c'est une décision que j'ai pris après des semaines de réflexion mais je te mentirais. Je peux pas réfléchir. Je peux pas me demander ce qui est bon pour moi car là, la seule chose à laquelle je pense, c'est l'épouser. Je suis amoureux, maman. Vraiment amoureux. Et je veux que quelque chose me lie à Merle. On a bien le temps d'avoir des enfants mais je veux pas passer une journée de plus entant que simple couple hollywoodien. Je veux me fiancer. Je veux présenter Merle entant que ma femme. Et j'ai du mal à croire que l'épouser puisse être une erreur mais je suis incapable de peser le « pour » et le « contre ». Je veux juste qu'elle soit mienne. Pour toujours. » Anne se souvenait encore de ce qu'elle lui avait répondu. Un simple « fonce » qui allait conforter Harry dans son idée de mariage mais désormais, Merle était morte. Et la seule question qui dévorait le cerveau d'Anne était « Pourquoi ? ». Que diable s'était-il passé dans la chambre 86 de cet hôtel ?

Gemma.

La sœur du chanteur fût confrontée à la nouvelle de son arrestation de manière moins brutale. Après avoir bordé sa fille et lui avoir raconté une histoire de princesse et de dragons, Gemma quitta la chambre d'enfant pour retrouver son conjoint. Elle le surprit à regarder de nombreux clichés de la brune. Tous les mêmes ou presque. Il s'agissait de leur pendaison de crémaillère qui n'avait été qu'un prétexte pour annoncer la grossesse de la jeune femme. Et Gemma était rayonnante sur les nombreuses photographies de la fête. Un sourire était peint sur ses lèvres et sa robe moulante laissait apparaître un petit ventre arrondi de femme enceinte. Elle n'en était qu'au troisième mois mais déjà, elle goûtait au plaisir d'une future mère. Gemma n'avait pas été trop touchée par les effets désagréable d'une grossesse. Elle avait eu mal aux seins pendant plusieurs jours, s'était plainte des odeurs pendant le deuxième mois mais au final, elle n'avait gardé que la joie du préparatif de la naissance. A cette même crémaillère, la jeune femme s'était promenée parmi ses proches pour recueillir leurs félicitations et discuter de la naissance prochaine de son enfant. Tous pariaient sur un garçon, seul Harry avait penché pour une fille. Il avait d'ailleurs été le premier à acheter les vêtements de sa future nièce. Le lendemain de l'annonce, il s'était pointé dans la maison de Joe pour lui demander de l'aide pour décorer la future chambre de l'enfant. Joe et Gemma s'étaient mis d'accord pour du jaune ou du vert, une couleur plutôt sobre et compte tenu qu'ils ne connaissaient pas encore le sexe de leur enfant mais Harry avait insisté. Ce serait une fille. Et pendant les deux jours qui suivirent, le chanteur ne quitta pas la pièce. Il avait pris le temps de peindre les murs en rose et les avaient agrémenté de quelques Stickers de princesses, d'animaux à la fourrure immaculée et à l'air innocent. Gemma laissa ses mains parcourir le torse de son amant avant de venir s'asseoir à côté de lui, le sourire aux lèvres.  

Guilty.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant