Guilty.

Fragment vingt-six.

Joan manquait à Niall. Il avait beau essayé de ne pas y penser, de se consacrer corps et âme dans la reconstruction des liens d'amitié avec les anciens membres de son groupe, l'irlandais n'arrivait pas à oublier Joan. Ni même à faire abstraction de la situation dans laquelle ils se trouvaient, en ce moment. Parce que Niall avait beau avoir confiance en elle, il n'oubliait pas qu'elle restait une femme, avec des envies et des besoins. Elle se trouvait, seule, dans la campagne américaine avec un homme nommé Harry Styles, connu pour son charme légendaire et un regard qui pouvait à lui seul percer une âme. A côté, Niall faisait peine à voir avec ses légers poignets d'amour que Joan s'amusait à soulignant lorsqu'elle le peignait. Et Joan continuait de lui manquer. Et elle continuait de ne pas répondre à ses appels... Jusqu'à ce matin d'Avril où il aperçut son visage apparaitre sur l'écran de son cellulaire. Il hésita un instant, le temps d'un clignement de paupières, et décrocha, le cœur crépitant, plein d'espoir :  

- Allo ?  

Il avait du mal à respirer. Respirait-il encore ? Il ne savait plus. Niall posa une main sur son fiévreux et essaya de calmer les pulsations irrégulières de son carde. Il prit appuie sur son lit et se leva. Marcher lui ferait du bien. Il avait des fourmis dans les jambes désormais et sa tête continuait de lui donner le tournis. Joan l'avait appelé. Joan avait saisi son téléphone, l'avait rallumé et avait composé le numéro de son amant qu'elle connaissait encore par cœur.  

- C'est moi. Tu es seul ?  

« Non, je me trouve en compagnie de ta meilleure amie détruite qui a besoin d'amour », failli répondre le blond avant de se retenir. Elle n'y était pour rien, dans cette histoire. C'était lui qui avait planifié ce voyage, lui qui en avait eu l'idée et qui avait su trouver les mots pour que Joan n'est d'autre choix que d'accueillir Harry chez elle, dans un pays qu'elle n'avait plus l'habitude de côtoyer. Joan n'avait fait qu'approuver. Par amour. Parce que Niall ne pouvait être heureux qu'en présence de son meilleur ami.  

- Oui, souffla-t-il, à bout de souffle avant de lui demander à son tour : Et toi ?

- Harry est couché. - Tu as réussi à le faire parler ?  

Pas de « Tu me manques ». Pas de « Je t'aime » prononcé à demi-mot. Aucune émotion. Juste des répliques qu'ils se balançaient comme deux inconnus qu'ils deviendraient s'ils continuaient sur cette pente dangereuse appelé « La routine ». Ils étaient jeunes, certains que le quotidien ne les rattraperait jamais. Ils avaient eu tord...  

- Pas vraiment. On dirait... Je ne sais pas, soupira Joan. Un enfant. Comme s'il voulait me tester, savoir jusqu'où est-ce que je serais prête à aller pour lui.

- Et où est-ce que tu serais prête à aller, justement ?

- Tu m'as dis que tous les moyens étaient bons pour arriver à mes fins. S'il ne me dit rien, il va aller en prison, Niall. C'est ça que tu veux ? Qu'il soit enfermé pendant vingt ans pour meurtre ? Aux Etats-Unis, la peine n'est pas réduite lors d'un crime passionnel. C'est une circonstance atténuante dont le juge va se passer face aux témoignages de la famille de Merle.

- Je sais. Ca me rend juste dingue de te savoir là-bas et que je ne puisse pas te rejoindre. Tu me manques, Jo...

- J'entends du bruit, je dois y aller. Je te rappelle dès que j'ai du nouveau. Salut.  

Salut. Salut. Salut. Salut. Salut. Salut...