Fragment dix-huit.

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Harry n'arrivait pas à dormir. Il essaya de se tourner dans un sens, dans l'autre, mais les images du dimanche douze Avril tournaient en boucle dans son esprit. Pour chasser ces mauvais souvenirs, il essaya de se distraire par différents moyens. En premier lieu, il s'empara de son carnet marron qui ne le quittait jamais mais depuis le décès de Merle, il n'avait plus le courage de retranscrire ses pensées et de gribouiller quelques futures paroles de chansons. Il envoya valser son carnet et attrapa son ordinateur. Joan l'ignorait mais pendant qu'elle était sortie, il avait réussi à se procurer les données Wifi et désormais, le brun pouvait naviguer comme il le souhaitait sur internet. Et pour la première fois depuis son arrivée ici, Harry ressentait le besoin de le faire. De voir ce que les gens disaient sur lui. Les enquêteurs, pour savoir s'il était réellement le suspect principal où si toute cette agitation médiatique n'était qu'une mise en scène pour faire chuter les ventes de son album prochainement en vente. Les journalistes, pour savoir les faits qu'ils rapportaient et les pistes qu'ils avaient concernant son départ précipité. Et en dernier, les fans. Celles de One direction qui l'avaient suivi après la séparation du groupe ; Celles qui étaient arrivées après et qui préféraient voir l'artiste seul sur scène. Mais le chanteur ne supporta pas longtemps cet engouement médiatique. L'avis des uns et des autres lui firent trop de mal pour qu'il poursuive ses recherches sur le net. Alors, en dernier recours, le brun décida de se lever pour s'aérer quelques minutes. Il commença par faire le tour de sa chambre infiniment petite en comparaison des suites d'hôtels qu'il avait pu fréquenter et finit par quitter la pièce qui lui était réservée. Il longea le couloir, constata que la chambre de Joan était vide et la fenêtre grande ouverte, laissant l'air frais inonder la pièce. Harry resserra les pans de sa veste autour de lui et continua de marcher pieds nus sur le parquet de la maison. Il essaya de faire le moins de bruit possible jusqu'à ce qu'il arrive vers cette source de lumière provenant d'une pièce qu'il n'avait pas visité. Jamais. Il hésita longuement à pousser la porte pour profiter de la chaleur de la lumière claire qui s'y échappait. Il n'était qu'un invité ici et Joan n'acceptera sûrement pas qu'il fouille chez elle de la sorte. Mais pas un seul instant la jeune femme ne lui avait interdit l'accès à la pièce. Prenant son courage son courage à deux mains, le chanteur poussa doucement la porte et ce qui apparut devant lui le laissa coït. Complètement sans mot. Muet. Inanimé. Joan était seulement vêtue d'un vieux tee-shirt à l'effigie du club de football préféré de Niall et était installée sur un tabouret, ne posant qu'une fesse dessus en raison des nombreux gestes qu'elle effectuait. Joan peignait. Et pas n'importe quoi. Elle peignait, avec toute la minutie qu'un être Humain est capable, le visage de Niall. Ses cheveux bruns décolorés. Ses pommettes qui rougissaient. Son front lisse. Ses traits du visage bien marqués, faisant ressortir une joie incommensurable. Ses yeux incroyablement bleus et réalistes. A l'intérieur, on aurait presque pu y lire l'histoire de sa vie. Ce portrait semblait si réel et pourtant, il n'arrivait pas à satisfaire la femme qui le peignait. Harry sourit face au perfectionnisme de Joan et décida de la laisser travailler tranquillement, ne voulant pas prendre le risque de la déranger. Avec la même discrétion, le bouclé referma la porte derrière son passage et trouva rapidement le chemin de sa chambre. C'est avec les images du tableau de Joan que Harry réussit à trouver le sommeil... Pour quelques heures.  

Le sommeil de Harry fût agité, cette nuit-là. FLASH. Il se tourna sur le côté gauche, FLASH, puis sur le côté droit, essayant désespérément de FLASH fuir les cauchemars qui affluent à son FLASHcerveau. Mais c'était plus fort que lui. FLASH. Il n'y pouvait rien. FLASH. Son inconscient le forçait à vivre encore et FLASH encore la veille du drame qui FLASH frappa sa vie la nuit du douze au treize Avril. FLASH. Parce que la clé de l'énigme se trouvait au cœur de ses souvenirs. FLASH. Et il l'ignorait encore.

FLASH

FLASH

FLASH BACK.

- Casse-toi puisque t'es incapable de comprendre ce que j'essaye de te faire comprendre ! Hurla Merle en balançant sa veste au visage de Harry. J'ai certainement pas besoin de toi !

Ce fût la dernière phrase que prononça Merle à l'égard de Harry. C'est fou de rage que le bouclé attrapa son portefeuille qu'il rangea dans la poche arrière de son jeans et quitta la suite qu'il avait réservé pour sa petite-amie et lui. Il lui balança une dernière réplique cinglante et se dirigea vers l'ascenseur, sous les regards curieux des autres vacanciers présents dans l'hôtel. Il leur montra courtoisement son majeur et s'acharna sur le bouton de l'ascenseur qui n'était pas décidé à lui venir en aide. Si le Karma existait, Il était en train de punir Harry pour son manque de respect. Le brun pesta contre l'appareil, donner un ultime coup dedans pour relâcher cette colère qu'il avait gardé enfouie trop longtemps et décida d'emprunter les escaliers. Et deux étages plus bas, il eut la désagréable surprise de voir un amas de paparazzis s'attrouper devant l'hôtel.  

- Monsieur, voulez-vous que j'appelle la police pour les faire partir ?

- Non, laissez. Ca va aller, merci.  

Harry tendit un billet au portier et rabattit sa capuche sur la tête avant de s'engouffrer par les portes, affrontant les flashs des paparazzis et leurs interrogations par centaine.

« Où est Merle ? » ; « Avez-vous rompu avec Mademoiselle Robinson ? » ; « Des rumeurs affirment que vous voulez l'épouser, est-ce vrai ? » ; « Harry, est-ce que Merle est enceinte ? » ; « Harry, avez-vous repris contact avec Louis Tomlinson, comme les rumeurs l'affirment ? » ; « Harry ! » ; «  Styles ! » ; «  Monsieur Styles ! » ; «  Hey la popstar ! ».

Tout y passa mais comme à son habitude, le chanteur préféra les ignorer et poursuivre sa route. Il aurait aimé prendre le volent du superbe cabriolet qu'il venait de se payer mais il n'avait pas la patience d'attendre qu'un chauffeur vienne lui apporter. Trois minutes, ce n'était pas assez rapide. Encore moins lorsqu'on est en colère et qu'une assemblée vous suit à la trace dans le but d'être le premier à avoir LE scoop sur Harry Styles. On pourrait dire que Harry avait grandi avec cette notoriété, que depuis l'âge de ses seize ans, la célébrité, c'était son quotidien, mais il ne l'acceptait pas pour autant. Il s'était seulement habitué à ne pas avoir une vie totalement privée. En partant à pied, Harry avait cru que cela refroidirait les paparazzis mais l'inverse se produit. Désormais, huit photographes suivaient le bouclé à la trace, lui laissant à peine la place de marcher. Il chavirait, était bousculé et avec l'obscurité, il n'arrivait pas à distinguer de qui est-ce que les coups venaient. Et puis, ces satanés flashes continuaient de l'assainir. Le faible éclairage des réverbères ne permettait pas à Harry d'y voir grand-chose et il continuait de bouillir intérieurement. Contre sa maison de disques qui exigeait qu'il reprenne rapidement le travail. Contre Merle qui lui faisait toujours comprendre qu'il n'était pas assez bien pour elle. Contre ces paparazzis qui le traquaient et surtout, contre sa vie qu'il trouvait merdique mais qu'il n'arrivait pas à arranger. Pas comme il le souhaitait. A nouveau, l'un des paparazzis le bouscula mais ce fût la fois de trop. Harry se tourna en sa direction et empoigna violemment son col avant de le coller contre un mur et de l'incendier du regard.  

- Ne me touche plus jamais, articula le brun.  

Le paparazzi hocha la tête à plusieurs reprises et Harry relâcha sa pression autour du col de l'homme... Jusqu'à ce que Harry revienne sur ses pas et lui inflige un coup de poing dont il se souviendra pendant longtemps. Après ce coup puissant, Harry fit demi-tour et poursuivit le chemin qu'il avait imaginé avant que l'on vienne le déranger mais le chanteur se sentait misérable. Pas parce qu'il venait de frapper un paparazzi qui allait s'empresser de lui  faire un procès mais parce qu'à l'heure actuelle, la seule chose qu'il voulait faire, c'était se saouler jusqu'à ne plus se souvenir de son propre nom.

Guilty.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant