Chapitre 45

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Après notre petit moment à deux, nous retrouvâmes Rose et Lafolia qui venaient juste de terminer de ranger le sous-sol.

- Vous auriez dû nous appeler, on serait venus vous aider, fis-je quelque peu embarrassée.

- Oh, non ne t'inquiète pas Lydia, répondis Rose. Tout va bien.

J'hochai la tête et voulant profiter du fait que Rose soit avec moi, je me risquais à insister sur le sujet de la veille.

- Rose, tu ne veux toujours rien dire à propos de cette histoire ?

Elle se stoppa dans sa marche et me lança un regard plein de regret, avant de disparaître dans la cuisine. Sans un mot. Bon sang, en quoi cette histoire était aussi tragique pour elle ?

- Quelle histoire ? Demanda curieusement la voix maintenant plus grave de Lafolia.

Je ne l'avais même pas vue arrivée. Elle était douée dans l'art de la discrétion. Rose m'avait dit de ne parler de cela à personne. Mais elle refusait de me dire davantage sur la chose. Et puis Lafolia avait toujours beaucoup plus de connaissance que nous tous réunis.

- Sur la phrase que Filibert n'arrête pas de me montrer, hier j'ai lu que c'était la devise du clan de Kementarie, mais je n'arrive pas à trouver le lien avec moi.

Les yeux de Lafolia s'écarquillèrent brièvement. Là voilà, la même réaction, à chaque fois. Kementarie était censé être une bénédiction pour le peuple surnaturelle alors, pourquoi tout le monde craignait tant d'aborder le sujet.

- C'est... Hum... Bafouilla-t-elle. Pardonne Rose, elle... N'aime pas parler de cela pour une raison particulière. Retrouve moi dans le jardin ce soir, près de la piscine, je t'expliquerai tout. Mais fait bien attention à qui tu racontes ça jeune sorcière. Les mures, l'air, les plantes, toutes ses choses ont des oreilles.

La mise en garde de Lafolia était bien plus saisissante que celle de Rose. Lafolia avait plus de... Panache dans sa voix. Elle ne réagissait pas avec colère, mais dans le but réel de me conseiller. J'acceptai sa proposition et me tournais vers Icare qui haussa les épaules en faisant la moue.

- Pourquoi est-ce que c'est aussi compliqué de savoir la vérité ? Souffla-t-il.

- C'est exactement ce que je me demandais.

- Je sais, répondit-il en plongeant dans ma nuque pour me couvrir la gorge de baiser. La marque ne va pas tardé à apparaître !

Je me caressais la nuque où la marque devait logiquement faire son apparition. Par instinct j'imagine. J'avais drôlement hâte de montrer au monde surnaturel entier que j'appartenais à Icare Valérien Lilith, le plus canon de tous les vampires.

Aux alentours de minuit, je retrouvais Lafolia qui avait les pieds dans l'eau de la piscine, bien-sûr, Icare était avec moi. La marque nous avait vachement rapprochés. Beaucoup plus que je ne l'aurais crus.

- C'est une belle nuit, hein ? Chuchota Lafolia en fixant la ribambelle d'étoiles qui illuminaient le ciel.

Je m'assis près d'elle, suivis d'Icare. Je regardai la voûte céleste à mon tour, détaillant les différences entre telles ou telles étoiles.

- Oui, magnifique même, songeai-je. Alors, vous allez vraiment me raconter pourquoi tout le monde à peur de cette fichue phrase ?

Lafolia soupira et finit par hocher la tête. J'allais enfin savoir toute la vérité. Enfin.

- La mort de Kementarie remonte à sept siècles, depuis l'apparition de la prophétie, les faucheurs n'arrêtent pas de tuer tout être surnaturel qui leurs tombent sous la main afin d'éviter la naissance de la prochaine Kementarie, expliqua la reine en fixant ses jambes dans l'eau.

Florebo Quocumque Ferar TOME IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant