Florebo Quocumque Ferar TOME II

Chapitre 8

Lafolia m'avait transportée sur son dos pour que nous rejoignions Kopatchi au plus vite. Heureusement qu'il faisait une nuit noire et que ses mouvements étaient bien trop rapides à suivre pour l'œil humain, car une fillette de dix ans qui transportait une adolescente de dix-sept ans sur le dos sans sourciller et qui plus est sur quinze kilomètres, devait susciter la curiosité. Au début nous suivions Lucas, jusqu'à ce qu'une grande forêt de conifères ne nous sépare.

La température fraîche et humide me donnait instinctivement l'impression de geler mes organes lorsque Lafolia défilait à vive allure comme la vampire qu'elle était. Je commençais à m'étouffer lorsque nous atteignons enfin la ville de Kopatchi.

Ville ? Hum... J'y réfléchirais à deux fois avant d'appeler cela une ville la prochaine fois. C'était incroyablement déroutant, le paysage s'offrant à nous était digne d'un film post-apocalyptique. Des grands bâtiments semblables à des citées nous faisaient face, ils étaient longs, imposants, mais terriblement peu accueillant. Un parc pour enfant ou le toboggan était complètement retourné et où les balançoires, qui étaient autrefois accrochés à leurs supports, gisaient sur le sol, rouillées, nous fit comprendre que personne n'avait mis les pieds ici depuis forts longtemps. C'était donc cela une ville fantôme ? C'était lugubre tout en étant fascinant.

- Oui, voilà Kopatchi ! Chuchota-t-elle.

Oh, j'avais du penser à voix haute.

- Il nous faut êtres discrètes à partir de maintenant, reprit-elle, s'ils sont là, mieux vaux ne pas leur informés de notre présence.

Elle s'avança alors que je restais muette et la suivait. Elle avait raison, nous devions être discrètes. S'ils nous repéraient maintenant, tout cela n'auraient servis à rien. Je lui emboîtais le pas en catimini, enjambant à l'occasion des vélos, des meubles ou des gravats laisser à l'abandon sans aucun soin. Cela faisait trente ans que cette ville était déserte, il n'y avait aucune lumière pour éclairer notre itinéraire, hormis le clair de lune.

- Le G-Wolf doit être dans les parages, lança Lafolia en chuchotant. Je les ais envoyer fouiller le territoire de Russie, mais j'imagine qu'ils penseront à venir ici. Je l'espère pour eux, reprit-elle d'un ton acerbe.

Alors, nous risquions de tomber sur sa garde ? C'était une bonne chose. Le fait d'être seule ici, avec Lafolia comme seule compagnie n'était pas vraiment rassurant. Un bruit sec attira notre attention. Je me figeai. J'observai la reine qui m'ordonna de me taire d'un simple geste de la main. Elle fixa le grand bâtiment qui nous faisait face. Cela ressemblait à un super-marcher. Rien avoir avec un hôpital. Le bruit recommença à l'intérieur. Des bruits légers, comme si quelqu'un ou quelque chose était en train de fouiller le magasin. Lafolia me pris par le poignet et me tira pour que nous nous enfonçâmes dans la bâtisse à la dérober. Ma myopie toujours aussi présente ne m'aidait absolument pas. Je laissais sa majesté me tiré là où elle mettait discrètement ses pieds.

Le bruit recommença encore et encore. C'était... Bizarre, nous étions certes discrètes, mais une personne aurait déjà compris que nous étions là. La source du bruit étrangement flippant ce révéla à nous. C'était un paquet de chips que ce disputait une dizaine de rats. Je poussai un soupire mi-soulagée, mi-dégoûtée en voyant cela. Lafolia, elle, ignora les rats en les enjambant gracieusement afin de se diriger vers une porte vraisemblablement entre-ouverte. C'était sûrement la réserve du magasin.

Elle poussa délicatement la porte et avant qu'elle ne se soit ouverte entièrement une ombre furtive s'enfuit en me bousculant. Je tombais sur le sol en m'empalant la main sur un clou qui traînait par là.

- Putain ! Hurlai-je folle de rage.

- Je dois le rattraper ! S'exclama Lafolia en ne m'aidant même pas à me relever.