Le Démon (L'Hybride, livre 1)

Chapitre 8.2 : Infaillibles Soutiens

« Chaque chose en son temps. » tempéra l'Ange. « Pour l'instant, tu dois surtout écouter tes messages et savoir où tu en es. »

D'un doigt hésitant, elle suivit ses conseils et pressa le bouton qui clignotait. Le premier était de Christine.

— Chloé ? Où tu es ? Rouget est folle de rage. Rappelle dès que tu as mon message. À plus.

Un bip annonça le message suivant.

— Mademoiselle Cole, déclara froidement son ex-patronne, vous ne vous êtes pas présentée ce matin. J'aimerais en connaître la raison, et la durée si cela est amené à perdurer. Contactez-moi rapidement.

Bip.

— Chloé ? Mais t'es où bon sang ! Décroche ! râla de nouveau Christine.

Bip.

— Chloé, rappelle-moi dès que tu as mon message ! Je m'inquiète !

Le message suivant n'en était pas un : l'interlocuteur avait raccroché avant. Christine, sans doute.

Bip.

— Mademoiselle Cole, ce sera mon premier et dernier avertissement. Sans nouvelle de votre part d'ici vingt-quatre heures, considérez qu'il n'est plus nécessaire de vous présenter au restaurant. Au revoir.

Bip.

— C'est pas vrai... elle répond toujours pas. Chloé, ça fait quatre jours que je n'ai plus de nouvelles. Ça commence à être vraiment long. Rappelle-moi.

Bip.

— Chloé ? C'est Éric. Je voulais savoir... où tu en étais. J'ai croisé Boris et il m'a dit ne pas t'avoir vue au bar... je passerai sans doute ce soir pour voir si ça va. À tout à l'heure.

Bip.

— Mademoiselle Cole, Antoinette à l'appareil. J'ai pas eu vot'chèque pour le loyer de c'mois-ci. D'habitude, z'êtes ponctuelle. Pensez à l'déposer dès qu'vous rentrez. Ah ! au fait, y'a un monsieur qui vous cherche. Il est v'nu, d't'à l'heure. Un... Éric, je crois. I m'a d'mandé d'vous dire de l'rappeler quand vous êtes là. Tardez pas pour le chèque.

Bip.

­— Chloé, c'est Éric. J'ai croisé ton... amie, devant chez toi. Christine. Elle m'a dit que ça fait bientôt une semaine que tu as disparu... j'ai prévenu la police. Je suis inquiet, rappelle dès que tu as mon message.

Bip.

— Mademoiselle Cole, commissariat de Clarme. Sachez que votre disparition nous a été signalée. Veuillez nous contacter au plus vite s'il s'agit d'une erreur ou que l'absence de contact avec vos proches était volontaire. Au revoir.

Bip.

Mortifiée, Chloé vida la mémoire du répondeur.

« Chaque chose en son temps. D'abord rappelle le commissariat, puis prépare le chèque pour Antoinette. »

La vieille dame qui servait de concierge au rez-de-chaussée collectait tous les mois les loyers des locataires de l'immeuble où elle habitait. Jamais encore elle n'avait eu à téléphoner à Chloé pour le lui demander.

« Une chose à la fois. » insista l'Ange.

Déboussolée, Chloé suivit encore une fois ses recommandations. En premier lieu, elle contacta le commissariat. Après une réprimande de rigueur, elle établit le chèque qu'elle alla remettre dans la foulée à Antoinette.