Le Démon (L'Hybride, livre 1)

Chapitre 15.2 : Confrontation

— Tu ne crois pas ?

Elle releva brusquement la tête, réalisant que ses deux amis lui parlaient depuis plusieurs minutes et qu'elle n'écoutait rien.

— Sur quelle planète as-tu atterri ?

— Je réfléchissais.

Éric se réinstalla sur le tabouret.

— Si c'est au sujet de notre affaire, tu peux nous faire part de tes réflexions.

Face à elle, Jérôme gardait le silence et adressait à son collègue une mine ennuyée.

« Tu l'as informé de tes pouvoirs. La présence d'Éric le gêne pour en parler ouvertement. »

— Je n'ai pas de solution miracle, mentit-elle.

— Toi, dit-il à Jérôme, tu étais manifestement sous l'emprise d'une drogue. Je ne sais pas quoi, mais un truc puissant.

— Peut-être, mais que je puisse t'assommer sans que tu ripostes...

Éric fourra son pouce entre ses dents et commença à ronger son ongle.

— Il y a pourtant bien une solution.

— Patricia pense que je suis responsable, déclara Chloé.

Jérôme leva les yeux au plafond mais Éric tourna vers elle un regard intrigué.

— C'est ce qu'elle t'a dit ?

— Oui. Avant que je fasse étalage de mes muscles, ajouta-t-elle en gonflant son biceps.

Éric ricana.

— De toute façon, je sais que tu n'y es pour rien. J'ai vu Jérôme. Mais ça n'explique en rien comment tu es sortie, et pourquoi tu es indemne...

Il attrapa sa bière et la termina.

— Je n'y comprends vraiment plus rien. Je vais rentrer, je crois.

— Repose-toi, tu en as encore besoin.

— Tu restes ? demanda-t-il à Jérôme.

— Ouais... je vais rester cinq minutes.

Quand Éric les laissa seuls, l'humoriste se rapprocha de Chloé.

— C'était...

— Oui, confirma Chloé.

C'était à cause de la magie.

— Je suis désolé si je t'ai fait le moindre mal.

— Tu n'y es pour rien. C'est moi qui m'excuse. Par ma faute, tu as failli mourir...

Il soupira et secoua la tête.

— C'est qui ce type ?

— Quelqu'un à qui tu n'as pas envie d'avoir affaire.

— Ça, je le sais déjà. Tu ne peux pas... te prémunir contre lui ? suggéra-t-il.

— J'essaie. Ce n'est pas aussi simple.

— J'aimerais t'aider...

— Tu ne peux pas, Jérôme.

Elle se leva, il l'imita.

— Rentre chez toi et repose-toi. Le bar doit rouvrir ce soir, tu peux passer si tu veux. Les Guns doivent chanter, puisqu'ils n'ont pas pu la semaine dernière.

— Ouais, je serais curieux de voir ça...

Il posa une main hésitante sur son épaule.

— Ça va aller ?