L'homme n'était qu'un arc tendu vers l'infini,
Planté sur un chemin qu'il ne parcourait pas.
Tendu d'aucune corde, ce chasseur sans bois
Ne craignait pas la mort, n'ayant aucune vie.
Le gibier, le soleil, passaient sans l'émouvoir
Et sans qu'aucune flèche sorte du carquois.
Il ne respirait pas, son silencieux cœur noir
Seul au fond de sa cage sommeillait au bois.
Vint à passer la femme, munie de quatre cordes :
Cet arc d'un autre genre anima la statue
Qui vint unir sa voix au nombre de ses cordes.
Les deux arcs formant roue avancèrent soudain,
D'où vint ce grand bonheur, ce terrible chagrin :
C'est un homme qui meurt lorsqu'une femme s'est tue.
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Aubes et crépuscules 1/4
PoesíaToute une vie de poésie ou toute une poésie de la vie : c'est vous qui voyez ! Poésie - De Loeuw Jonathan