Halte-là, étranger ! Tu atteins la frontière :
Te voici parvenu en pays Finistère,
Où s'achève ton monde et le nôtre commence,
Où survit la légende et périt la romance !
Es-tu de ces héros, ces voyageurs sans peur,
Qui cherchent l'aventure et se rient du danger ?
Es-tu ce voyageur, ou t'es-tu égaré ?
Es-tu sage et perdu, ou bien fou et sans peur ?
Apprends qu'en ce pays bien peu se sont trouvés :
Beaucoup se sont perdus, aucun n'est revenu.
Si tu poursuis ta route, tu vas vers l'Inconnu :
Cet Inconnu, c'est Toi, que tu vas affronter !
Des littoraux trompeurs aux forêts enchantées,
Des monts d'Arrée cruels aux échos des sabords,
Ce pays tout entier se dispute ton sort
Et attend sans douter de te voir déchanter !
Ton pas soudain hésite et te voilà prudent :
Est-ce là ton courage et toute ta fierté ?
Ces trésors que l'on t'offre, ce destin qui t'attend,
Tu leur tournes le dos avec facilité ?
Tous ces chaos de pierre formés par des géants
Sur des trésors de guerre oubliés par le temps,
Tous ces chaos de pierre opposés à la mer
Qui sont autant de ponts vers autant d'univers !
Ces forêts vallonnées, ombragées de mystères,
Ces plages embrumées aux mâchoires de pierre,
Ces rocs voguant au large coiffés de forteresses,
Tout un monde t'attend si tu vaincs tes faiblesses !
Avale donc, vieux frère, la bolée pétillante
Et rejoins dans la liesse tous ceux qui sont tombés !
Que l'Ankou se repaisse de qui tu as été :
Tu gagnes dans ces terres une âme plus brillante !
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Aubes et crépuscules 1/4
PuisiToute une vie de poésie ou toute une poésie de la vie : c'est vous qui voyez ! Poésie - De Loeuw Jonathan