CHAPITRE 3 : JE LE CRAINS (1)

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La première chose qui vint à l'esprit de Gætan, lorsqu'il ouvrit les yeux, fut : « où est-ce que je suis ? »

Apparemment, il était allongé dans un lit, immobile. Tout ce qu'il voyait au-dessus de lui, c'était un plafond blanc et un néon qui clignotait doucement.

Il cligna plusieurs fois des yeux pour s'éclaircir les idées puis tenta mollement de se redresser. Aussitôt, tout se mit à tourner autour de lui et il s'empressa de refermer les yeux. Il attendit que son malaise passe, puis écarta de nouveau les paupières.

Et soudain, la douleur apparut. Il sentit sa mâchoire endolorie et un gros hématome sur son œil droit. Du reste, il avait l'impression que son corps tout entier était passé sous un rouleur compresseur, puis une grue puis un bulldozer. En gros, il avait mal.

Qu'était-il arrivé ? Il tenta de se souvenir mais c'était le trou noir, le néant total. De plus en plus inquiet, il tenta de nouveau de se redresser, plus doucement cette fois-ci, et parvint difficilement à s'assoir dans son lit.

À première vue, il était dans une chambre d'hôpital : les murs étaient blancs et son lit était entouré de dispositifs médicaux, dont une potence où on avait suspendu une pochette de perfusion, directement reliée à... son bras.

Gætan sentit son cœur vaciller. Il avait la phobie des aiguilles, et le simple fait de sentir celle-ci en lui lui donna envie de vomir. Il détourna les yeux et avisa soudainement Jules, posté devant la fenêtre de la chambre, le regard perdu dans le vide.

Il ouvrit la bouche mais fut incapable d'émettre le moindre son. En portant une main à son cou, il comprit qu'on lui avait posé une minerve. Il tira faiblement sur celle-ci pour dégager sa gorge et retenta de parler. Mais le seul son qui put franchir ses lèvres fut un faible grognement, qui eut tout de même le mérite d'attirer l'attention de son frère. Ce dernier se détourna de la fenêtre et vint s'assoir sur le bord de son lit :

- Hey, dit-il d'une voix douce, comment tu te sens petit frère ?

Gætan lut l'inquiétude dans son regard. Cela le toucha profondément, mais l'alarma en même temps. Que s'était-il passé ? que faisait-il dans une chambre d'hôpital ? Pourquoi son frère serait-il inquiet ?

Il essaya de répondre mais sans succès. Son frère lui tendit alors un verre d'eau et l'aida à en avaler une gorgée, qui lui fit le plus grand bien. Puis il tenta de se redresser d'avantage mais Jules l'en empêcha :

- Reste calme, conseilla-t-il. Tu es encore faible, les médecins ont dit que tu devrais être très prudent à ton réveil.

- A mon réveil de quoi ? parvint finalement à articuler Gætan, non sans mal.

Son frère ne répondit pas, mais ses sourcils se froncèrent d'inquiétude :

- De quoi te souviens-tu ? demanda-t-il en l'aidant à s'assoir plus confortablement.

- Je sais pas... C'est confus.

Jules hocha la tête :

- Tu n'es pas totalement remis du choc. Mais je suis heureux de te voir enfin éveillé.

- Comment ça « enfin » ?

Son ainé hésita. Il baissa les yeux avec un faible soupir :

- Tu étais dans le coma, lâcha-t-il enfin.

Gætan digéra l'information.

- Dans... Dans le coma ? répétât-il d'une voix faible. Depuis... combien de temps ?

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