Quoi qu'en pensent les autres

CHAPITRE 12 : JE LE COURTISE (5)

Morgan se saisit de la louche et entreprit de remplir des gobelets de ponch.

- Alors, demanda Farah, comment tu te sens ?

Son frère lui sourit.

- Parfaitement bien. Je sens vraiment que cette soirée va être exceptionnelle.

- Vraiment ? demanda la réunionnaise en l'aidant à servir le ponch.

Morgan suspendit son geste et la regarda avec des yeux brillants :

- J'ai envie de tout lui dire, Farah. A Gætan, je vais tout lui dire, je vais lui avouer mes sentiments.

Farah sourit tendrement puis posa sa main sur son bras.

- Tu en a mis du temps, mon cœur.

Elle le prit dans ses bras :

- Mais à présent, je te souhaite tout le bonheur du monde.

- Merci, petite sœur.

Farah s'empara d'un plateau pour poser les gobelets dessus.

- Et toi ? demanda Morgan. Comment ça se passe avec Justin ?

- Il est très gentil, répondit sa sœur avec un sourire. Et très attentionné.

- Mais comment tu l'as rencontré ?

Farah lui tira la langue :

- Mais tu n'es pas obligé de tout savoir mon cher frère.

- Vraiment ?

- Vraiment.

- Bon, très bien. Tu peux au moins me garantir qu'il prend bien soin de toi ?

- Oui...

- Alors tout va bien.

Il prit le plateau et s'apprêta à tourner les talons quand Farah lui retient le bras :

- Morgan, il m'a embrassé.

Le jeune athlète manqua de faire tomber son plateau.

- Il t'a quoi ?

- Tout à l'heure, avant que l'on vienne. C'était spontané mais très doux, et j'ai adoré.

- Mais... Pourquoi tu me dis ça ?

Farah le fixa dans les yeux :

- Tu veux avouer tes sentiments à Gætan, c'est une excellente chose. Mais fais-moi confiance, je ne crois pas qu'il y ait réellement besoin de mots.

***

- Elle a osé, murmura Justin.

Gætan ne sut que répondre, il avait du mal à croire ce que ses yeux lui disaient.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que le couple qui venait d'entrer ne passait pas inaperçu.

Le garçon avait revêtu un beau costume à la mode italienne, taillé dans un tissu soyeux bleu nuit et argent, tandis que la fille avait une robe argentée auréolée d'agréments bleus assortis. Mais surtout, elle avait enroulé autour d'elle une guirlande clignotante, comme celle que l'on met sur le sapin à Noël, dont la base était fixée dans sa longue tresse rousse et qui descendait en tourbillon tout atours d'elle jusqu'à sa traine.

Léonie était arrivée.

Elle les repéra aussitôt, et sans se soucier le moins du monde des regards impressionnés qui convergeaient vers elle, elle attira son cavalier fringuant par le bras et vint à leur rencontre.