CHAPITRE 11 : JE L'ADORE (1)

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Ils parlèrent encore jusque tard dans la nuit, puis décidèrent d'un commun accord de se coucher.

Gætan s'endormit le premier. L'orage avait cessé, mais les nuages s'étaient dispersés, permettant aux rayons de la lune d'entrer dans la chambre et de révéler le garçon assoupi aux yeux de Morgan.

Il le contempla un long moment. Il était si beau, si fragile, blotti sous sa couette. On aurait réellement dit un ange avec son visage serein, ses cheveux désordonnés, ses lèvres légèrement entrouvertes...

Morgan ressentit un vif besoin de le protéger, de le prendre dans ses bras... Il s'imagina grimper dans son lit et se blottir contre lui, lui caresser tout doucement le dos, passer une jambe au-dessus de la sienne et caler son visage dans le creux de son épaule avant de recouvrir sa joue et ses lèvres parfaites de tendres baisers.

Comme il aimerait faire ça... Que dirait Gætan ?

Peut-être se laisserait il faire. Peut-être...

Morgan regarda son caleçon, et imagina que Gætan avait déjà dû le porter, que son sexe avait frotté contre le tissu comme le sien actuellement. Cette pensée lui déclencha aussitôt une vive érection qui déforma le vêtement d'une imposante bosse. Son gland gonflé jaillit de lui même de l'élastique.

Il posa doucement sa main dessus et sans quitter Gætan des yeux, il le replaça délicatement dans le caleçon.

Puis il remonta le drap et imagina que sa couverture était les bras du garçon qu'il adorait et qui se tenait si près de lui.

Bercé par cette image paisible et la respiration régulière de Gætan, il s'endormit à son tour.

***

Lorsque Gætan s'éveilla, il se souvient brutalement que, comme tous les matins, sa coupe devait être affreuse à voir : épis, cheveux désordonnés et bouffants...

Sauf que ce matin-là, il y avait Morgan. Et jamais de sa vie il n'accepterait de se montrer ainsi devant lui.

Sans faire de bruit, il repoussa sa couverture et se dirigea à tâtons vers la porte tout en évitant soigneusement la masse informe au seul qu'il distingua comme le matelas de Morgan.

Il sortit avec mille précautions de la chambre et se précipita vers la salle de bain.

Dans sa hâte, il ne considéra même pas que la porte était fermée et l'ouvrit à la volée.

Il se figea aussitôt : devant lui, s'étant brusquement retourné à son entrée, se tenait Morgan, les cheveux humides et les mains plaquées dessus, vêtu uniquement de son caleçon.

Il ne sut dire lequel des deux sembla le plus surpris.

- Je, je suis désolé..., bafouilla-t-il, je croyais que tu dormais encore...

- Euh non, répondit Morgan en rougissant... J'avais quelque chose d'urgent à faire.

Gætan leva les yeux sur ses mains toujours plaquées sur ses cheveux :

- Alors... Toi aussi ?

- Pourquoi, toi aussi c'est pour ça que...

- Bah... Oui.

Les deux jeunes hommes se regardèrent un moment puis éclatèrent de rire.

- Ok, on est ridicules, dit Morgan.

Il retira ses mains, dévoilant un foisonnement d'épis capillaires.

- C'est clair..., confirma Gætan. Au moins, on est quitte.

- Ouep. Du coup, je t'en pris, tu peux entrer si tu veux mais pense à refermer la porte des fois qu'un de tes frères vienne à passer par là - ce serait gênant. Moi j'ai pas trouvé le verrou.

- Y'a pas de risques : on est dimanche, Jules va dormir jusque midi et Maxence doit déjà être sorti rejoindre ses potes. Mais sinon le verrou chez nous il est en bas de la porte.

Comme pour montrer, il ferma la porte et tira le verrou à la base.

- C'est... original, commenta Morgan.

- Bienvenue chez les Madson !

Ils se sourirent.Soudain, Gætan réalisa qu'il venait de s'enfermer dans la salle de bain... avecMorgan.

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