CHAPITRE 8 : JE LE CHERCHE (1)

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Indéniablement, le hasard fait parfois bien les choses : à peine arriva-t-il au lycée ce matin-là que Gætan tomba exactement sur la personne qu'il voulait voir.

Instinctivement, avant même que sa raison n'ait eu son mot à dire, il se dirigea droit vers elle :

-        Salut ! lança-t-il d'un ton avenant en tendant sa main.

Gregory Ancelme se retourna vers lui et mit à certain temps à comprendre qu'il s'adressait à lui.

-        Euh, salut Gætan, répondit-il en lui serrant main avec un sourire perplexe.

-        Tu vas bien ?

-        Oui merci. Et... toi ?

-        Je me remets doucement de mon agression.

Gætan guetta la réaction de Gregory à cette dernière remarque. Gregory était en Terminale Sport-Etude, un grand blond qui jouait au rugby depuis des années, avec comme témoin sa carrure plutôt imposante. Au-delà de ça, il avait un charmant sourire et surtout de beaux yeux brillants d'une couleur ambrée, qui rendait folle la plupart des filles (et Gætan, aussi...). Malgré cela, on ne l'avait jamais vu avec une copine, si bien que Gætan s'était déjà interrogé sur son orientation sexuelle. Et puis en plus d'être mignon et bien taillé, il était réputé pour être gentil et généreux avec tout le monde. En bref, il avait le profil idéal du mystérieux sauveur de Gætan.

Or, ça tombait bien car son nom faisait justement partie des douze restants sur la liste.

Mais à la déception de Gætan, sa réaction ne fut pas vraiment à la hauteur de ses attentes : à peine rien de plus qu'un regard compatissant.

-        Ah ouais, fit-il, j'en ai entendu parler. C'est pas cool ce qui t'es arrivé, j'espère que tu tiens le coup.

-        Je fais de mon mieux, répondit Gætan en lui lançant un nouveau regard inquisiteur.

-        Ouais... Ça s'est passé où ?

A ce moment, Gætan su que c'était foutu : la question de Gregory était assurément sincère, et ça l'aurait fort étonné qu'il sache suffisamment bien jouer la comédie pour simuler d'avoir oublié l'endroit où il lui avait sauvé la vie.

-        Prêt du cinéma, dit-il en tachant de cacher au mieux sa déception. Dans une petite ruelle bien glauque...

-        Ah ouais, c'est vraiment pas cool...

-        C'est sûr.

Gætan pressentit un malaise s'installer. Comment pouvait-il entretenir la conversation maintenant ? S'il partait tout de suite, il paraitrait encore plus bizarre qu'il ne l'était déjà : ça vous arrive souvent vous qu'un mec que vous connaissez à peine vienne vous aborder comme ça en plein milieu de la cour pour vous parler d'une agression qu'il a subie ?

Bon ok, mais il ne savait pas trop quoi lui dire maintenant... En plus, il n'y connaissait rien en rugby.

Mais heureusement, comme souvent, il put compter sur son ange gardien...

Il ne vit rien venir : soudain, il aperçut une silhouette foncer sur lui, et l'instant d'après il sentit une main lui empoigner le col et l'embarquer comme un vulgaire sac de patate.

-        Euh, bon bah salut, lança-t-il à Gregory avant de disparaitre de son champ de vision, entrainé d'une main de fer par cette chère et douce Léonie.

-        Salut..., répondit Gregory en leur lançant un regard ahuri.

Gætan se demanda si c'était la manière dont Léonie l'avait happé sur son chemin sans même ralentir qui l'avait le plus étonné ou si c'était la tenue que portait la jeune fille.

Quoi qu'en pensent les autresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant