Quoi qu'en pensent les autres

CHAPITRE 6 : JE L'OBSERVE (2)

- Regarde, c'est Gætan !

Gætan fit volte-face, surpris. A peine avait-il franchit les grilles du lycée qu'il avait entendu ce cri sur sa gauche. L'instant d'après, avant même qu'il puisse faire un pas de plus, une foule d'élève se regroupa autour de lui et le bombarda de questions : « Ça va ? », « Comment tu te sens ? », « Qu'est-ce qui s'est passé ? », « Combien de temps t'es resté dans le coma ? »...

- Euh, oui ça va, merci..., répondis Gætan quelque peu déconcerté.

Mais ses paroles furent noyées dans le brouhaha. La confusion s'empara aussitôt de son esprit. Mais qu'est-ce qu'il se passait ?

Il regarda autour de lui : il ne connaissait pas la moitié des ados regroupés autour de lui, sinon vaguement de visage. Pourquoi se souciaient-ils de son état ?

Soudain, il s'aperçut que le silence était revenu et qu'ils l'observaient tous avec attention, attendant ses réponses.

- Ça va, merci, répétât-il d'une voix mal assurée.

Il ne s'était pas attendu à ça, à tout cet engouement et à toute cette attention. Au bas mot, ils étaient près d'une trentaine agglutinés autour de lui, l'empêchant de faire le moindre pas.

Aussitôt l'interrogatoire reprit, ils voulaient connaitre les détails : combien étaient-ils, comment s'en était-il sorti...

Gætan se sentit peu à peu imploser, dérouté par ces afflux de questions qui lui donnèrent le tournis. Il chercha à fuir, mais il était encerclé. Cela lui donna rapidement la nausée.

De grosses gouttes de sueur perlèrent sur sa nuque :

- S'il vous plait, je... laissez-moi...

Au même moment, une voix forte provint de derrière la foule d'élèves, couvrant celles de tous les autres :

- Mais vous allez le lâcher, sérieux ?! On dirait une colonie de mouches agglutinée autour d'une merde !

Gætan, reconnut la voix de Léonie. Aussitôt, la foule s'écarta d'uns seul bloque, visiblement impressionnée par le regard incendiaire de la jeune fille et sa flamboyante chevelure (d'autant plus qu'elle était dans sa période gotique).

- Désolée pour la comparaison, Gæt.

Elle pénétra le cercle d'élèves sans se gêner pour en bousculer au passage et s'empara de Gætan :

- Viens, que je te soustrais à leurs tronches d'ahuris congénitaux ! lança-t-elle en l'attirant hors du cercle de première.

- Mais..., commença l'un d'entre eux.

Un seul regard de Léonie suffit à le réduire au silence.

- Jamais vu des crétins pareils, vociféra-t-elle tout en le trainant à l'intérieur du bahut. Tous plus débiles que des pieds de chaise !

Ils traversèrent plusieurs couloirs jusqu'à trouver un coin désert et elle l'aida à s'assoir sur un banc.

- Merci, dit Gætan encore déboussolé.

- Pas de quoi.

- Mais, il s'est passé quoi là ?

La jeune fille s'assit à ses côtés et sorti son portable pourvu d'une coque Hello Kitty rose fuchsia des plus discrètes :

- On t'avait bien dit que t'étais devenu une célébrité. Ça fait une semaine que tout le monde parle de toi ici.

Elle composa un numéro :