Chapitre 46

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PDV Enola

La jeune fille restait muette, fixant d'un air maussade ses bottes noires. L'ensemble du Quinjet était plongé dans un silence qui rendait l'atmosphère encore plus pesante. Axel et Erik avait bien essayé de détendre l'atmosphère avec quelques blagues mais ils avaient eux-même fini par se plonger dans un mutisme profond. Ils avaient quitté Moscou depuis dix minutes et devaient arriver dans peu de temps. Ils avaient cependant perdu presque une heure pour se préparer : on leur avait donné des tenues du Shield contre le froid ainsi que des oreillettes afin de rester en contact avec les avions puis il avait fallu charger les armes. Coulson avait été là pour les aider.

Celui-ci, assis non loin d'Enola, leur avait faite un rapide résumé : l'armée avait envoyé vingt unités d'une quinzaine de soldats chacune, tout ce qu'elle avait pu mobiliser en si peu de temps, en plus des cent soixante agents russes et des trente cinq agents du Shield déjà présents dans la base. Vingt Quinjet et quinze avions étaient partis. Tous se dirigeaient vers la Sibérie, où avait été localisée la base d'Hydra d'après les photos d'Aleksei. Celui-ci était aussi présent, mais se trouvait dans un avion avec l'équipe de Lestrade. D'après les pirates russes, l'armée ennemie comptait trois cents méta-humain plus les deux cents et quelques agent d'Hydra présents là-bas, Rainer, qui comptait pour dix hommes, et tout leur attirail de pointe.

Ils étaient à égalité aux niveaux effectifs. Et cela ne plaisait pas du tout à Enola. L'Hydra connaissait déjà leurs armes, exceptées celles de ses amis et elle, et elle avait l'avantage du terrain. Même en prenant en compte les pouvoirs d'Emma, Erik, Thomas et Caitlin, le combat serait rude. L'enthousiasme que la jeune fille avait manifesté près d'une demi-heure au paravant lui semblait bien lointain. Mais ce qui lui paraissait encore plus lointain, c'était le mois où ils étaient tous réunis, les Avengers et leurs enfants, à la Tour Stark. Même les entraînements de Natasha lui manquaient. Et son père... Steve Rogers était le héros de l'Amérique, un homme droit et valeureux. Mais pour elle, c'était surtout un père fantastique. Il avait été doux, prévenant, protecteur, parfois maladroit. Même si leur relation avait été quelque peu difficile au début, elle n'avait été qu'en s'améliorant jusqu'à devenir presque parfaite.

Son plus beau souvenir resterait sûrement la partie de bowling qu'ils avaient joué avec Bucky et Darcy. Même si cela s'était terminé en bataille, ça avait été fabuleux. Elle s'était battu aux côté de sa meilleure amie, le père de celle-ci et Steve. Et à présent, Enola ne savait même pas s'il était toujours en vie. Il s'était jeté droit dans un piège avec tous ses amis. Tout ceux qui avaient entouré Enola et le reste des adolescents depuis leur arrivée.

Elle serra convulsivement ses mains autour des boomerang en argent, ses armes, puis releva la tête. La jeune fille regarda un à un ses amis. Eux aussi étaient perdus dans leurs pensées. Seuls Axel paraissait à peu près serein : il était parvenu à la surprise de tous à trouver le sommeil. Enola eût un faible sourire puis fixa sa meilleure amie juste à côté d'eux. La grande blonde jouait avec les pistolets que lui avait donnés Aleksei : elle les faisait tourner avant de les remettre dans l'étui autour de sa taille et de les ressortir à nouveau. Enola voyait sans peine que Darcy tentait de paraître calme pour apaiser ses amis. Elle était bien plus que leur leader : elle était un exemple, un soutien. En tant que meilleure amie, Enola essayait de l'aider à porter une partie de ses responsabilités. Lorsque Darcy releva la tête et croisa son regard, la brune lui adressa un immense sourire pour montrer que tout se passerait bien. Darcy hocha la tête avec gratitude.

Soudain l'appareil vibra et Enola serra les dents en fermant les yeux. Une main se posa sur son épaule et en ouvrant les paupières la jeune fille croisa le regard d'Emma. Celle-ci avait toujours dégagé une force tranquille qui savait apaiser les autres. Cette fois, c'est son sourire rassurant qui calma Enola.

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