Cœur De Bombe 💣

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2 jours plus tôt.

Allisson...

Je mords le drap et d'une traite, le déchire sauvagement.

- C...Comment ils ont pu oser ?!!! Lâchais-je, totalement démunie. ALLISON !!!!

J'avale les perles d'eau salées qui coulent sur mes joues et plonge la tête la première dans mon matelas. Ma gorge est tellement nouée que j'en ai du mal à respirer. Je suffoque, mon ventre est douloureux comme jamais il ne l'a été avant. On aurait dit que j'allais vomir toutes mes tripes.

Allison...

- J-Je... je vais m'enfuir... et je vais les dénoncer, murmurai-je submergée maintenant par une rage sourde. Ils vont tous payer pour les massacres qu'ils ont commit... ils vont payer pour toutes ces vies arrachées injustement... ils vont payer pour m'avoir fait souffrir autant. J'ai... j'ai juste l'impression que mon cœur va s'arracher ! J'ai tellement mal, mon Dieu !! Est-ce que c'est possible de souffrir autant ? Je donnerai tout pour disparaitre maintenant ! Je comprends pas pourquoi je suis toujours pas morte !!!!

...Allison.

Je respire un grand coup et me relève doucement du lit pour ouvrir les fenêtres. Mon corps se crispe soudainement et je vomis de l'eau. L'image du corps d'Allisson me revient en tête. Mes larmes et mes cris se fendent en de douloureux gémissements.

Ceci éjecté de mon intestin, mon ventre se met à gargouiller et je m'aperçois que ça fait maintenant 4 jours que je n'ai rien mangé de solide. Ma faim empire mon état, mais je suis persuadée que c'est une juste cause que je défends. Pour cause : ils ne feront pas ce qu'ils veulent de moi. Je dois me montrer plus forte que ces monstres sans coeur, même si je ne le suis pas vraiment.

Allison...

Je m'approche du tableau qu'a peint Hayette, déboussolée. Dire que cette folle sans cœur a grandi dans le même pays que moi. Dire qu'un jour, elle me ressemblait parfaitement. Comment a t-elle pu en arriver là, jusqu'à soutenir les mêmes idées que celles des mêmes bourreaux qui ont massacré une petite fille fragile ?

Allisson...

Soudain, quelque chose qui m'avait échappé avant me surprend. Je passe délicatement mes doigts humides sur la toile qui me rappelle anormalement certains souvenirs.

Je ne l'avais jamais remarqué avant. La femme di tableau ressemble comme deux gouttes d'eau à... ma propre mère. Dans cette simple et triviale peinture, la justesse et la précision avec laquelle cette femme a été peinte donne presque tout son charme. Elle lui ressemble tellement d'un coup que je me demande comment j'ai pu passer à côté. J'en viens même à me demander si un tel hasard peur exister.

...Ce n'est sûrement qu'une coïncidence et je perds définitivement mon temps. Cette femme a des traits qui ressemblent à ma mère mais son portrait réaliste pourrait être associé à n'importe quelle jolie femme. Je ne suis pas naïve, alors je ne saute sur aucune conclusion prématurée.

Je décroche et retourne le tableau. Je une dernière fois l'inscription gravée à l'encre noire, à l'arrière :

"Paris 1996, Tyha".

Paris, la ville de l'amour. La ville là où je suis née.

Je me souviens tout à coup de tous les moments que j'ai passé à chercher des informations sur elle. De ce moment bouleversant où j'ai découvert une lettre de ma tante maternelle adressée à ma mère, datant de 1997. Celle où elle faisait part de son choc et de ses amers regrets concernant la disparition de la sœur dont je ne connaissais pas encore l'existence.