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Salam Aleykoum, ramadan moubarak !✨✨

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Aujourd'hui aussi je me lève sans Sabry à mes côtés. Décidément je pense que ça va devenir une habitude. Je me suis levée comme tous les autres matins et j'ai déjeuné comme tous les autres matins, sauf qu'en fait cette matinée là était tout hormis normal. J'ai but mon jus d'orange car ils n'ont pas le luxe de pouvoir s'offrir du café à boire - et tant mieux pour eux -, je suis partie attraper le livre qui était posé depuis mon arrivée ici sur l'armoire de la petite salle et qui m'intriguait tant. " La Ligne Verte " j'avais pu lire dessus. Je l'avais jamais encore lut mais il me semble vu à la couverture et à la date d'expédition que c'est un livre assez récent et même une fiction. Je sais pas si Sabry l'a lût et s'il lui appartient, ça m'étonnerait qu'il lise ce genre de bouquins.

Donc j'étais en train de feuilleter les pages toussa toussa quand j'entends des cris dehors. C'est vrai que c'est une habitude ici mais je préfère vérifier pour soulager ma conscience et m'assurer qu'il n'y a pas eût de morts.

- Wesh ils croient trop c'est la fête eux...

J'aime parler solo mais osef, je m'approche de la fenêtre mais tout semble se passait comme d'ordinaire. Enfin, jusqu'à qu'un vieil homme en qamis bleu et avec une très longue barbe s'approche des djihadistes armés en hurlant, tout essoufflé avec de grosse perles de sueur qui dégouline sur son front. On aurait dit qu'il avait vu la mort.

- (arabe) Ô mes frères ! Je jure que je l'ai ai vu de mes vieux et pauvres petits yeux vers le sud-est du camp, au dessus de ma maison ! Je le jure par Allah !

Les deux hommes armés se regardent et se retournent en même temps en lui affichant une mine grave contrairement à la mine sereine qu'ils affichaient quelques instants plus tôt.

- Tu en es sûr, vieillard ? Dit l'un suspicieux.

- Je crois que c'est ton âge et ta raison fébrile qui te font jouer des tours, mon vieux frère. Jamais depuis que ce camp existe nous en avions vu dans le ciel, on est bien trop éloigné et dans un coin trop perdu pour qu'on réussisse à nous trouver, et ça même si tu disais notre emplacement à ces soldats occidentaux tah khra (=de mer*e). C'est geh une légende de dire que c'est arrivé.

- Mais non !! S'exclame l'homme qui commence à perdre ses moyens à cause de la panique. Je vous dit que je les ai vus !! Ces kouffars (=mécréants) d'étrangers, prêts à nous surprendre et à nous attaquer ! Par Allah qu'on m'envoie en Enfer si je vous mens.

Je crois qu'il y ira de toutes les façons, mais bon je ne me permettrai pas de juger quiconque car le Très-Haut le fait très bien seul, et il n'a besoin de personne.

- Réagissez ! Ô, malheur à vous si mes enfants et mes femmes meurent parce que vous n'avez pas voulut m'écouter... enfin mes femmes ce n'est pas bien grave, mais mes neuf enfants sont seulement âgés de trois à seize ans et le plus jeune est handic...

Alors que le vieil homme avait à peine reprit la parole, j'entends qu'un bruit sourd fait gronder le ciel. Soudain je comprends et je cours vers la porte d'entrée sans avoir le temps de réfléchir à quoi que ce soit, même pas à me voiler. J'ai du mal à penser correctement, j'ouvre seulement la porte en m'apprêtant à m'enfuir le plus loin d'ici mais quand je la pousse, le visage de Sabry inquiet et sévère à la fois refait surface devant moi.

Cœur De Bombe 💣 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant