Cœur De Bombe 💣

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Le lendemain matin, je me réveille avec des maux de tête pas possible et avec j'ai aussi le nez bouché.
J'ai bien fait la maline à ne pas vouloir me couvrir avec le drap, tant pis pour moi.

Je pousse un long soupir et pars me laver. L'eau est glacée et je peine à continuer ma douche, les muscles presque figés. Je ressors de la salle de bain avec une serviette autour de la taille puis enfile une djellaba blanche que m'avait offerte Hayette. Hayette... la connaissant, elle a probablement manqué les cours d'hier soir pour me laisser de l'intimité avec Icham. Elle ne viendra donc sûrement pas ce soir.

Évidemment, puisque demain il partira tuer des innocents tel un sauvage.

Je pars préparer à manger, angoissée et la boule au ventre sans raison précise.
Une fois fini ce que j'avais à faire, je pars m'assoire sur le canapé du salon. Je remarque des journaux dans un panier alors je les saisis et choisis lequel lire, quand un titre m'interpelle :
" Le nombre de victime de l'attentat en France est enfin connu de la presse / Le lycée de #### bombardé " écrit en arabe.

J'ouvre grand les yeux. C'est... c'est mon lycée !

J'attrape le journal et y lis très attentivement ce qui est écrit. Je reste choquée et sans voix par ce que je viens d'apprendre. Icham rentre peu après dans le salon et me lance un "salam" un peu plus gai que d'habitude. Je l'ignore.

- Allô la terre ? Ici Icham qui parle à un mur !

" 171 morts et 292 blessés"

- Wesh t'as quoi encore ?!

- S... SOI..

J'essaye de parler mais je me perds dans mes mots et manque par l'occasion de m'étouffer avec ma salive. Je me reprends quelques secondes après, encore plus émue :

-... SOIXANTE-ET-ONZE MORTS ! Je rugis en me levant et balançant par terre la paperasse.

- Quoi ? Il dit en prenant un air de "elle m'rara quoi encore cte conne".

Il ramasse paresseusement le journal et j'aperçois ses muscles faciaux se détendent à la vue du titre. Il le rejette sur la table. Avec un air tout à fait calme.

- Ah... Me dis pas que tu savais pas ?

- Comment ça, je savais pas ? Non mais... TU CROIS QUE SI JE SAVAIS J'AURAI CONTINUÉ À TE PARLER, PEUT-ETRE ?! SALE MEURTRIER, T'ES QU'UN CRIMINEL ! VOUS AVEZ ENVOYEZ SOIXANTE-ET-ONZE PERSONNE À LA MORGUE A VOUS DEUX ! TU REALISES COMBIEN C'EST ? TU T'IMAGINES A QUEL POINT LEURS FAMILLES SONT DÉVASTÉES D'AVOIR PERDUS UN PROCHE AUSSI TRAGIQUEMENT ?!

-... Ecoute, sah ne me dérange pas de bon sbah t'as vu...

-.. BORDEL MAIS T'ES SÉRIEUX ICHAM LÀ ?! J'hurle les larmes aux yeux.

- ARRÊTE DE M'HURLER DESSUS, PUTAIN D'MERDE !

- MAIS COMMENT TU VEUX QUE JE ME CALME ? HEIN ? UNE CENTAINE DE MORT ! PEUT-ÊTRE PARMIS EUX Y'A MES AMIS PUTAIN, OU MES PROFS ! LE PIRE C'EST QUE JE PEUX MEME PAS SAVOIR ! J'hurle encore sous le choc.

- C'est ptetre mieux comme ça. T'aurai jamais du trouver ce journal. Oublie le passé, c'qui est fait est fait. Tu sais tu peux rien y faire même en gueulant comme ça alors maintenant boucle-la.