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Il est 8h du matin. Les rues sont calmes et le jour se lève petit à petit. L'air glacial du matin me fait frisonner et je serre mon gros sac contre moi. Je met l'énorme capuche de ma doudoune sur ma tête et rentre mes cheveux dedans, quand je vois Neïla, ma vraie depuis toujours marcher devant moi.

- PSHTTTTT LA GAZELLE ! Je crie pour attirer son attention.

Elle se retourne et m'aperçois. Elle tire une grimace à cause du froid et m'attends sur place. Une fois à ses côtés je l'attrape par l'épaule.

- T'es déter toi, me dit-elle d'une voix fatiguée.

- Salam, pourquoi ?

- Tu cries fort dès 8 heures wesh t'es pas normal.

- T'inquiètes, je dépasserai jamais ma mère. Ça va ?

- Al hamdullilAh et toi ?

- Ouais, al hamdullilAh. On est pas un peu en retard là par hasard ?

Elle regarde automatiquement sa montre sur son poignet gauche.

- Normal, 9 minutes de retard c'est pas la mort hbiba, me répond ma poto sûreee.

- Ah ok, je dis juste en rajustant ma doudoune.

On parle pas beaucoup sur la route, on est pareil toutes les deux : faut pas nous déranger et nous jacter dès le matin. On habite pas vraiment loin l'une de l'autre, mais je sais pas pourquoi ce jour là j'avais l'impression que tous les pas qu'on faisait nous éloignaient de l'établissement alors que c'est le contraire, logiquement.
Quand j'arrive à voir le grand portail rouge du lycée en face de nous, à travers le brouillard, je tremblote sans savoir pourquoi. Le froid peut-être ?
Je caillais vraiment et je voulais qu'une seule chose : rentrer dans le bâtiment le plus vite. On se rapprochait de plus en plus du lycée, quand Neïla prit la parole :

- Sinon t'en est où pour tes cours de géo toi ? J'en peux plus wAllah, sah les croquis tout ça c'est tellement, mais tellement mon délire alors que...

BAAMMMMMM !!

Un énorme grondement se fait retentir, ce qui nous fait immédiatement arrêter de marcher. Il n'y a pourtant pas d'éclair dans le ciel, alors c'est quoi ça ? Ça rien de normal pourtant !

Choquée, je regarde autour de nous mais je ne trouve rien de suspect.

- Weshhh ?!!! Ça vient d'où ça ? Me demande Neïla en fronçant les sourcils.

- Du lycée j'crois... viens on va voir.

J'allais faire un pas quand mon amie me stoppa net avec son bras.

- Attends.

Elle penche la tête et garde la position pendant quelques secondes.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Je demande inquiète en fronçant les sourcils à mon tour.

- J'entend quelque chose. J'crois que... mais c'est pas des cris ??!

- Heeein wesh tu t'es cru dans un film ou bien ?!

Elle est pas sérieuse quand même. Je penche l'oreille mais seul le vent retient mon attention.

- J'entends rien, moi.

- Nan nan j'te jure wAllah, y a vraiment des cris ! Faut partir, sah j'le sens vraiment pas...

BOUMMM !!!! 💥

C'est à partir de là que l'horreur commence. Le bâtiment principal explose sous nos yeux, nous nous baissons par réflexe en protégeant nos têtes.
En même temps, Neïla pousse un cri et je tourne la tête en direction le lycée, figé par l'horreur. Les fenêtres sont brisées et un bruit sourd transperce mes oreilles. Des débris volent en éclat et là, cette fois, j'entends vraiment des cris. Je ne vois pas clairement ce qu'il se passe à cause de la distance qui me sépare du lycée et du brouillard. Mon regard se pose sur ma coupine. Elle reste figée devant le spectacle, et je lutte pour redescendre sur terre.

Cœur De Bombe 💣 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant