Cœur De Bombe 💣

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- Oh, Anissa. Lève-toi, on y va.

J'ouvre les yeux et sursaute tellement que mon nez a frôlé le plafond. Sabry est planté devant moi et me regarde. Je souffle et me moque de ma réaction. Il ne me rend pas mon sourire et il s'éloigne de moi. Je soupire et me redresse sur le lit pour m'asseoir.

- Salam. Oh... il est quelle heure ?

- 8 heures.

- On va où ? Je demande en fronçant les sourcils.

- On retourne au camp, dit Sabry sans se retourner.

Je le regarde, l'incompréhension et l'inquiétude me brûlant le ventre.

- Pourquoi ? Je demande simplement.

- On va pas squatter indéfiniment chez Gibril et Lamia. Faut pas traîner.

Je me lève, cette fois complètement terrorisée. Je m'approche de Sabry et l'attrape par le bras pour le retourner.

- Sabry... tu sais c'qu'on me fera si je reviens au camp avec moi.

Il me regarde avec ses yeux noirs profonds. Au début il ne réagit pas, c'est comme s'il remettait momentanément en question sa décision. Puis il hausse les épaules. Je ne comprends pas ce changement d'attitude aussi brusque. Hier il m'avait fait rêvé en me disant qu'il m'aimait... aujourd'hui il m'envoie à la mort.

Il baisse la tête et j'ai l'impression que tout est finit. Je viens de me réveiller et mon p'tit cœur peut pas supporter cet ascenseur émotionnel, j'ai l'impression de frôler la crise cardiaque.

- Sabry ! Je lâche en haussant la voix.

- NON ! Non ! Il dit en me poussant sans force. Je reviendrai pas sur mon choix, j'suis debout depuis 6 heures, j'cogitais depuis un moment sur ça, alors khlass. On verra c'qu'ils te feront, c'est pas à moi de décider de ton sort.

EUH

- MAIS T'ES SAH (=sérieux) DANS TON CRÂNE TOI ! BIEN SÛR QU'ILS VONT ME TUER, ILS S'EN TAPENT COMPLÈTEMENT DE MA GUEULE J'AI AUCUNE VALEUR POUR EUX, MOI ! Sabry, écoute, je dis en tentant de le raisonner. Tu peux pas me faire ça, ma vie ne dépend pas d'un coup de tête que t'as suivit. Réfléchis, s'il te p...

- C'est déjà réfléchit. Depuis 6 heures, j't'ai dit. J'aurai du le faire depuis longtemps. Va te préparer, maintenant.

- Alors tu m'aimes plus ? En une nuit, tout tes sentiments ont disparus ?

Je le vois avaler sa salive et fixer un point sur le sol.

- C'est de mon devoir d'agir ainsi. Fin de la discussion.

Je le regarde sortir de la chambre, la bouche ouverte. J'y crois pas. Je sens mes yeux devenir humides, mes mains tremblent sous la peur imminente qui m'envahit. Sabry ne peut pas jouer avec ma vie comme bon lui semble. J'ai le droit de vivre, je vais pas le suivre sur mon propre couloir de mort. Je le laisserai pas faire.

Je le hais. Je le hais. Il est sortit un instant pour passer un coup de fil, et j'en profite pour me ruer dans le salon et attraper Lamia par les bras. Je suis vraiment dé-ses-pérée.