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Les jours passent et les nuits dernière ont été très éprouvantes pour moi. Je me remémorais constamment mon passé en Syrie, les souvenirs de ma meilleure amie Neïla de là où elle est Allah Y Rahmha. Hayette et Gibril aussi hantaient ma tête. Plus je pensais à eux et plus me détruisais à petit feu, je le sentais.

Je pouvais pas m'imaginer rester là à ne rien faire pendant que d'autres souffrent et meurent, c'était pas envisageable et inconcevable pour moi. Je m'occupais de Neïla pour faire passer le temps... et pour oublier. J'avais plus la tête aux études, ça m'avait gavé de fou et je commençais à lâcher pour la première fois. Je savais que j'allais pas réussir si je continuais comme ça, mais je m'en foutais vraiment. Sur mon front, c'est comme s'il y avait écrit en gros « FUCK ».

Mon message adressé à Rebecca n'a pas été ouvert, et ça me rend folle. Je lui en ai envoyé une dizaine depuis... peut-être une centaine. Mais aucune réponse. Soit elle n'est pas connectée, soit elle ne veut pas ouvrir mon message. Après tout, qui me dit qu'elle n'a pas rejoint Hayette ? Là-bas le mot « demain » n'existe pas tant l'avenir n'est pas sûr. Les femmes se contentent juste de vivre l'instant présent, et arrivera ce qui arrivera. D'ailleurs, rien ne l'oblige à me répondre. Au contraire...

L'automne débutait et je me sentais plus aimée que jamais avec Kader, il prenait vraiment soin de moi. Plus la date de notre hlel approchait et plus j'étais sûre que c'était le bon. L'islam allait officiellement nous unir dans deux semaines, et je me sentais prête. Il m'avait aidé à traverser cette mini période de blues, et je savais que j'avais eu une chance énorme en tombant sur lui du premier coup. Allah m'a véritablement envoyé un beau cadeau.
Un jour on m'a dit qu'après le malheur venait le bonheur, et que tout venait à celui qui sait attendre... cette phrase fût ma philosophie de vie durant ces trois dernières années.

Sarah passait son temps chez moi, à réviser et à parler. Elle a été là quand j'en avais besoin et elle n'est pas seulement ma future belle-sœur, elle est une amie comme on ne peut pas en trouver deux dans ce monde. Ce lien qui nous unissait était plus fort que tout, et des fois je me demandais si ce n'était pas elle qui me faisait aimer Kader mdr. Elle parlait tellement en bien de lui qu'elle m'a peut-être fait un lavage de cerveau, qui sait.

Je m'étais accrochée à ma salât al hamdullillAh. En parallèle j'avais toujours eu envie de porter le voile, mais jamais un jour je me suis dit : « pas maintenant, je suis pas prête. Après le mariage incha Allah ». Et pourtant c'est ce que je m'apprêtais à faire.

- Incha Allah Kader, je lui réponds pensive. Ce serait magnifique.

- Tu seras parfaite avec ton hijab wAllah, loin du regard des hommes et près d'Allah.

- Oui, c'est le but. Al hamdullillAh que ma fac elle autorise le port du voile, sinon ç'aurait vraiment été un gros inconvénient.

- Tu réussiras jamais à le porter complètement tranquillement en France tant les gens seront pas satisfaits. Par là j'veux dire que pour ton métier plus tard, incha Allah, ça sera dur pour toi de l'exercer, même si tu travailles à ton compte...

- On verra Kader, incha Allah. J'suis encore loin de ce moment et Dieu me donnera la solution à ce problème, s'Il le veut. Mon petit frère est avec toi ?

- Ouais, je l'ai ramené manger sa glace. Entre nous, j'crois qu'il me préfère vraiment à toi...

- Aha, trop drôle. C'est mon frère, pas le tien.

Cœur De Bombe 💣 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant