The Rogue.

Mardi 24 juin 2014

Cher journal,

voici sans doute la dernière fois que je tourne l'une de tes pages et que je commence à écrire mes mémoires à l'aide de cette fameuse formulation qui me paraît désormais trop enfantine.

Devoir abandonner ta couverture, jaunie par le temps dont les inscriptions "Journal Intime pour jeunes filles modèles" sont incrustées de poussière et abandonner tous ces mots quotidiens que j'écrivais soigneusement, tel un devoir demandé par le plus exigeant des instituteurs, dans l'espoir que tu puisse m'aider à surmonter mes peines, demeure pour moi un véritable défi que je dois cependant affronter.

Pourtant c'est un événement prévisible, et je te pris de m'excuser pour les bavures que je fais : mais j'ignore pourquoi des larmes salées ruisselent sur mes pommettes alors que mon objectif est atteint et que la petite fille modèle se retrouve enfin épanouie.

Comme je te l'ai raconté lors de mes récits précédents, une rencontre a bouleversé ma vie.

Cette tournure de phrase me paraissait tantôt un peu niaise, et c'est à vrai dire, un comble que je l'utilise aujourd'hui.

"Sa vie fut bouleversée quand elle rencontra le prince charmant. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants", telles étaient les paroles qui avaient bercées ma douce et heureuse enfance, et qui sont maintenant l'emblème de mes jours actuels.

Je te pris de me pardonner pour le sort que je te promet maintenant. M'attendre dans un carton avec l'unique et improbable but que ma plume dessine à nouveau des lettres couleur bleu marine sur le papier fleuri que tu renfermais n'est pas le jugement qui t'était destiné quand on repense au soir de Noël, alors âgée de 8 ans. Je me souviens le brandir aux passants, anxieux et pressés, des rues de Liverpool, comme le trésor le plus précieux que le monde n'ai jamais découvert.

C'est sur ces mots, que je te quitte. Je ne vais pas m'étendre une nouvelle fois sur la journée que je viens de passer, pour me perdre dans le texte.

Il est inutile que je te rabache une fois de plus, que tu as été d'une aide importante, indispensable et maîtrisée car je te l'ai suffisamment écrit durant c'est 12 merveilleuses années.

Cher jounal,

au revoir.

Eli', qui t'aime pour toujours.