Vendredi 13 septembre 2013
Les rayons de l'astre du jour taquinent à nouveau mes yeux endoloris, m'annonçant naturellement qu'il est l'heure de se réveiller.
J'avais programmé mon réveil pour que sa sonnerie retentissent un peu plus tard, afin de me laisser profiter de cette nuit reposée pour rattraper les précédentes, encore perturbées par les cauchemars.
Le dîner de la veille avait été assez surprenant : après la demande de Louis pour que je sois sa partenaire au Gala, nous avions vivement discutés, échangeant sur nos vies respectives jusqu'à ce qu'il me quitte soudainement pour rejoindre ses amis, m'assurant qu'il viendra me chercher à ma chambre aujourd'hui.
Une longue journée, gâtée en décisions cruciales, est alors programmée ce vendredi : j'avais prévenu Cléophée, mon unique et véritable amie depuis un peu plus d'une décennie maintenant, de l'organisation du gala et qu'il fallait impérativement qu'elle m'aide à trouver la tenue élégante qui m'irait à ravir.
- Tu devrais songer à fermer ta porte à clef chuchota Cléophée tout en accourant vers moi pour me serrer dans ses bras.
- Bonjour à toi aussi Cléophée ! dis-je ironiquement me défaisant progressivement de son étreinte envahissante.
- Alors ? Prête pour cette virée shopping ? demanda-t-elle avec un air affreusement niais et en tendant un bras pour que j'y croise le mien.
J'acquiesce silencieusement, donnant ainsi le départ à notre recherche intensive.
***
Nous déambulons depuis plusieurs heures à présent, cherchant désespérément l'ensemble parfait tout en respectant mon budget médiocre.
- D'ailleurs Éli, tu y vas avec qui ?
Je tourne la tête brusquement, l'anxiété dévorant mes iris :
- Avec un garçon de ma promo.
Cléophée positionne soudainement son long bras devant mon buste, me forçant ainsi à me stopper net dans ma marche.
- Attends Élisabeth... Toi et un garçon ? Miracle, enfin ! Et alors ? C'est un bon coup ? s'exclame-t-elle au beau milieu du trottoir, frappant amicalement mon épaule.
Mes joues me brûlent : je ne savais vraiment pas quoi répondre, tout simplement car j'ignore moi même la réponse.
- Et bien il s'appele Louis, et il est très sympa. Après ce n'est pas un ami, et par conséquent encore moins mon copain.
Mon amie lâche un énorme soupir de sorte à relever la mèche qui séparait son doux visage mate en deux parties. Elle à l'air déçue, peut-être même désolée pour moi, ce qui encore plus gênant.
- Regarde celle-ci ! hurle la métisse en brandissant son bras en direction d'une vitrine joliment décorée.
Je me tourne, bouche bée : un mannequin en plastique était vêtu d'une magnifique robe, dont le colle sintillait suite aux paillettes qui rampaient le long du décolleté très légèrement plongeant, s'éloignant au maximum du vulgaire. Elle était noire, tombant parfaitement droite juste au dessus des genoux, dévoilant le reste des jambes. Les manches longues, toujours de couleur sombre, demeuraient en une fine dentelle qui décorait tout le bras, de l'épaule au poignet.
Cléophée devine suite à mon expression plus que convaincue que c'est la robe. Elle me traîne, me tirant la main de toutes ses forces pour me soutirer de ma place, d'où je bave rien qu'à voire la beauté de ce vêtement très sobre.
Une petite cloche retentit dès que nous franchissons le seuil du magasin ultra chic et une vendeuse se précipite pour nous renseigner sur les divers produits exposés.
- Sinon, vous avez vu quelque chose susceptible de vous plaire mesdemoiselles ?
Sans mot dire, je désigne du doigt la robe gisant dans la vitrine largement éclairée, un sourire fendant mes lèvres roses.
- Je vois dit la jeune blonde, chatouillant du bout de ses doigts son menton pour paraître plus concentrée quelle taille ?
- 38 s'il vous plaît.
Je n'arrête pas de sourire accompagnée par Cléophée qui examine toute la boutique à la recherche de paires de chaussures à talons hauts - comme si elle n'en a pas déjà assez...
Les semelles épaisses de la demoiselle frappent le parquet en bois flottant ce qui m'assure qu'elle revient, sûrement avec la robe.
- Voilà, je vous l'installe en pendant dans la cabine d'essayage. Je vous préviens que ça taille un peu petit mais ça devrais vous aller à merveille ! insiste la commerçante en m'indiquant l'endroit où je devais me déshabiller.
Je me tortille pour rentrer dans l'habit, certes un peu moulant avant de, enfin, parvenir à remonter la fermeture éclair qui boutonne le côté droit.
Je rassemble mes cheveux sur le côté, essayant de reproduire au mieu la coiffure que j'ai prévu de concocter ce soir, avant de sortir pour affronter l'avis des deux expertes.
Un "o" parfait se dessine sur les lippes de Cléophée puis la vendeuse s'avance vers moi, d'un pas sûre et lourd et appuie sa douce main sur mon épaule couverte par le tissu en coton noir.
- Tournez, allez-y, tournez vous me conseille la blondinette.
Je fais ce qu'elle me demande, les mains raides de chaque côté de mon corps, avant de défiler devant elles, toujours aussi obnubilées par ce que je portais, mais je ne savais pas si c'était par admiration ou répugnance.
- Achète la, ou alors si t'as pas les moyens, je te la paye, mais pends la fait Cléophée qui agite les bras pour que je continue à avancer.
Arrivée au bout de mon podium tout droit sorti de mon imagination, je suis affrontée à l'image reflétée par le miroir et un grognement de surprise tombe d'entre mes lèvres.
- Je... C'est pas possible... Elle est parfaite je trouve... bagayais-je alors que mes mains volent à ma bouche entrouverte.
En effet, le tissu épouse merveilleusement bien mes formes originaires de mon complexe tandis qu'elles paraissent maintenant justement proportionnées, et dénude mon cou ainsi que mes mollets, créant ainsi un contraste entre la couleur pâle de ma peau et l'obscurité de l'habit.
Je crois tomber à la renverse quand je prends connaissance du prix mais après que Cléophée ai lourdement insisté, c'est une évidence : il me la faut, alors tant pis si toutes mes économies dues à mes heures acharnées à faire du baby sitting y passent, elle est à moi.
***
Le paquet fermement coincé sous mon bras, Cléophée et moi continuons notre folle aventure à la recherche, désormais, de chaussures.
Heureusement, nous sommes beaucoup plus rapide à me satisfaire lorsque nous tombons sur un marchand de chaussures, à deux pâtés de maisons du commerce précédent.
Nous parcourons du regard chaque rayon, prenant le soin de me faire essayer chaque paire qui pourrait me plaire quand nous trouvons des escarpins noires avec le bout pointu recouvert d'une petite plaque dorée. Je n'ai jamais été à l'aise avec des talons : mes chevilles vacillant à chaque pas et je trouve que cela grossit affreusement mes jambes.
Au passage en caisse, je sens Cléophée se pencher vers moi via son souffle frais qui roule contre ma tempe :
- C'est ton Louis qui va être content. Il va être fière de danser avec une fille aussi sexy que toi ! rie-t-elle en observant mes joues changer de ton.
Je suis totalement paniquée de retrouver Louis ce soir redoutant au plus haut point sa réaction.
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The Rogue.
FanfictionThis story does not have a description. Non, en effet, cette histoire ne peut avoir de description : elle est à la fois curieuse, étrange, louche et surprenante mais aussi harmonieuse, envoûtante, sensuelle et attirante. Elle est tout cela, chaque a...