T R E N T E - N E U F

2K 125 20
                                    

| Maintenant je vais accompagner chaque chapitre d'un ficher multimédia et j'expliquerais le rapport à la fin dans ma note :) j'espère que vous aimez le concept !|

Je m'assois sur l'un des tabourets qui entoure le plan de travail en bois brute dans la cuisine de Louis. Je souffle plusieurs fois afin de refroidir le thé brûlant que je viens de me servir en attendant Louis.
Je me suis levée avant lui mais il avait du le sentir puisqu'il m'a assuré qu'il ne serait pas long à me rejoindre... Mais je l'attends toujours.

A quelques heures de mon vol, tout se bouscule et je ne suis pas certaine de vouloir me rendre à Boston avec Andrew. Ça peut paraître complètement délirant car aller aux États-Unis (presque sans rien payer) est un rêve de petite fille.

Ce désir de m'envoler sur la côte doit s'en aucun doute venir de mon père : chaque année, dans un cadre purement professionnel, il longeait la rive, faisant escales entre autres à Cap Cod, New-York, Miami et Boston. Boston. Je me souviens que quand il rentrait à la maison, ma soeur et moi l'écoutions avec des yeux pétillants,raconter, en riant, ses plus belles anecdotes.

- Bonjour Éli, je suis extraite de mes pensées quand Louis pénètre enfin dans mon champ de vision.

- Hey, souris-je.

Il traverse la cuisine et s'empare d'une autre tasse et la remplie de café. Dos à moi, il s'appuie contre le comptoir et baisse la tête. Je vois d'ici les muscles tendus de son dos.

- Ça va ?

- Ouais. Et toi ? Sa voix encore endormie est terriblement sexy, comme si ses cordes vocales n'avaient pas fonctionné depuis longtemps, comme si la chair s'était oxydée. Si seulement je pouvais voir sa bouche articuler ses paroles.

- Ouais, je m'étire en regrettant qu'il ne soit pas à côté de moi en ce moment. Je voudrais sentir la chaleur de son corps me rassurer. Tu es sûr que ça va ? Demandais-je inquiète, il semble différent, plus froid que d'habitude.

- J'ai juste mal dormi Éli, ce n'est pas comme si tu étais venue en plein milieu de la nuit, il soupire et s'approche enfin de moi pour verser de l'eau bouillante dans ma tasse. Je suis fatigué.

- Je suis désolée, je n'ai pas réfléchi, tentais-je vainement de m'excuser car il semble toujours irrité. Il me jette enfin un bref regard avant de se repositionner dos à moi pour traverser la cuisine. Louis, soufflais-je en enroulant au dernier moment mes jambes autour des siennes. Ma main vient saisir la sienne et je le retourne doucement. Ne m'en veux pas, s'il te plait. Ne nous disputons pas avant Boston.

Il grimace légèrement à la mention de Boston puis soupire une nouvelle fois : son souffle chaud fait voler les mèches qui encombrent mon visage pâle.

- S'il-te-plaît, suppliais-je en faisant ressortir ma lèvre inférieure. Un sourire chancelle sur ses lippes roses avant qu'il ne les presse contre mon front.

Son silence était vraiment frustrant, je voulais qu'il me parle, qu'il me dise ce qu'il ressent. Je ne peux pas traduire ses froncements de sourcils ni la petite moue qui s'empare de sa bouche dès que je parle. Alors je me lance Journal, pour une fois je fais le premier pas, tant pis s'il m'ignore.

- Je t'aime Louis, murmurais-je inconfiante. Et s'il vient tout juste de réaliser qu'il ne m'aimais pas ?

- Prouve le moi Éli.

- Comment ? Grognais-je, radicalement prise au dépourvu.

- Reste avec moi, répond-t-il, sa voix est un mélange de rigueur et de lamentation, et me fait davantage culpabiliser.

The Rogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant