The Rogue.

T R E N T E - S I X

J'essayais tant bien que mal d'enfiler ma petite robe noire que Louis venait de m'offrir. Je m'étais plaint de n'avoir aucune tenue pour ce genre d'occasion et Louis avait couru dans la rue pour m'en trouver une. Elle était ordinaire mais vraiment ravissante. La taille était parfaite mais j'avais du mal à fermer l'attache dans mon dos.

- Louis, gémis-je en me précipitant dans le salon où il regardait paresseusement la télé. 

Il était vautré sur le canapé, ses orteils écartés sur la table basse.

- Mmm ? Fredonne-t-il ne daignant pas détacher son regard de l'écran trop saturé.

Je m'avance en direction de la télévision qui semble absorber Louis et l'atteint brusquement.

- Éli, râle-t-il et je rie en le regardant s'acharner à allumer la télé une nouvelle fois. Éli ? Répète-il en scannant ma tenue sombre et élégante. Ses yeux s'elargissent quand je m'approche de lui et il humecte ses lèvres d'une manière terriblement séduisante. Putain, j'ai fait un bon achat sourit-il puis se lève pour me rejoindre au milieu de la pièce.

- P-peux-tu f-fermer ma robe s'il te plait ? Je perds tous mes moyens alors qu'il passe ses doigts sous mes manches courtes et carrées. Son toucher brûle d'une façon exquise mon épiderme et je dégouline de sueur alors qu'il les laisse tomber le long de mes bras. Louis ? Qu'est-ce que tu fais ? Murmurais-je pas certaine de vouloir qu'il arrête ses mouvement doux.

- Putain Éli, il me retourne pour que je sois dos à lui et qu'il puisse ainsi parsemer ma nuque et mon épaule de tendres baisers. À la seconde où ses lèvres entrent en collision avec ma peau, mes jambes vacillent et mes genoux fléchissent mais Louis me rattrape à temps par la taille. Hé bébé, garde ton équilibre, rit-il et je sens sa poitrine s'élever et s'abaisser au rythme de son rire, derrière moi.

Il fait passer mes bras dans les manches et soudainement, toute la partie haute est exposée à lui. Louis glisse ses doigts sur mon soutien-gorge au niveau de l'attache et ma tête commence à tourner violemment.

- Merde Éli, on va être en retard, jure Louis et je remercie je ne sais quelle force supérieure qui a entendue mes prières. Putain je suis désolé, dit-il en fermant précipitamment la fermeture éclaire.

- Ça va, on ne faisais rien d'important réussis-je à dire en glissant mes pieds dans des ballerines noires. Tu y vas comme ça ? Louis porte simplement un jean et un t-shirt blanc, le tout accessoirisé de tennis blanches.

- Ouais. Allons-y, Louis me surprend en me soulevant par les cuisses pour me porter. Je passe mes mains dans ses cheveux et embrasse sa joue frénétiquement.

***

- Ça va Éli ? Tu as l'air stressée, Louis se gare devant la résidence ; les murs semblent trembler, le sol vibre sous nos pieds quand nous sortons de la voiture et des cris mélangés à de la musique funk parviennent jusqu'à nous.

- Je le suis un peu mais ça va aller, je trottine pour le rattraper et il me tend instinctivement sa main, ne m'oublies pas ok ? L'angoisse est largement palpable dans ma voix alors que nous entrons dans l'établissement.

- Éli, jamais je ne te laisserais. Si tu as un problème, tu m'appelles, mais je ferais en sorte qu'on ne se quitte pas de la soirée, ça te va ?

- Ouais, merci Louis. Et juste, si quelqu'un me demande ce que nous deux nous sommes, qu'est-ce que je dois répondre ?

Louis s'arrête violemment et me colle contre le mur.