V I N G T - S I X

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Je ne t'ai jamais pris pour une conne Elisabeth ! J'adore passer du temps avec toi, j'aime quand tu te plains et quand tu m'engueule, Elisabeth je suis-

- Louis, s'il te plait... Je l'interrompt dans sa longue justification et le foudroie du regard : ce n'est pas facile de lui demander ça alors quand il me dit qu'il aime être avec moi, ça rend la tâche encore plus compliquée.

Il hoche la tête silencieusement. 

- Merci chuchotais-je.

Il soupire péniblement et balance son poids d'un pied à l'autre inconfortablement.

- Tu as déjà dîner ?

- Non j'étais - j'hésite longuement à lui avouer que j'étais avec Andrew, sachant que l'amitié est basée sur la confiance, mais je m'y résigne J'étais affamée avant que tu arrives, justement j'allais manger. Tu veux rester ? Je crois qu'il me reste une pizza.

- Non, ça va aller. Mais on pourrai manger dehors ? Je connais un endroit sympa qui fait des baggles.

- Ouais ça me va aussi.

Je lui souris et il imite mon geste, ses dents blanches se dévoilant. Il est tellement beau, comme ami.

***

Louis m'a emmené dans ce restaurant en voiture. On est maintenant à l'opposé de l'université, sur l'autre rive de la Tamise. On s'est rendu là-bas en voiture et quand nous avions atteint Big Ben, Louis avait ralentit, prétextant que la vue était imprenable. Et il avait raison : l'eau scintillait sous les lumières de la ville, les péniches amarrées au bord se laissaient porter par le courant avant de s'appuyer sur leurs parbatages à nouveau. On apercevait le London Bridges tout au fond, éclairé par des spots multicolores pour laisser ressortir la feraillerie lagon. Le paysage qui s'étendait devant nous était magnifique et Louis s'était penché juste à côté de moi pour lui aussi contempler la vue, sa main posée sur mon genoux m'envoyant des tonnes de frissons.

- C'est juste là, Louis donne un cou de menton vers le parbrise et ça me permet d'observer le petit établissement.

Il était confiné entre deux maisons typiques de Londres, et un énorme panneau lumineux dominait le toit en tuiles oranges, indiquant que la salle était climatisée et que les baggles pouvaient être à emporter. Quand nous sortons de la voiture, je remarque le tableau en ardoise où quelques critiques gastronomiques figuraient, vantant les plats proposés à base de pain.

Louis me guide à travers le parking une main dans mon dos. Durant le trajet nous avons parlé de notre projet en sciences que nous avions à peine commencé. Au bout d'une poignée de minutes, je l'avait laissé continuer la conversation seul, hochant la tête à quelques reprises et ponctuant son monologue d'onomatopées ; ce qu'il disait m'intéressait, mais ce que je préférais c'était entendre sa voix.

En entrant dans le restaurant, une cloche retenti et une serveuse acourre jusqu'à nous, s'excusant auprès de Louis avant de lui indiquer une table ronde près de la baie vitrée qui donnait sur le fleuve. La nappe à carreaux pourpres s'accordait parfaitement avec les briques murales.

- C'est génial Louis.

- Attends Elisabeth, tu n'as pas goûté les baggle.

- D'où tu connais cet endroit ? C'est improbable ! Ris-je et tend la nappe de façon à effacer les plis.

- Je mangeais toujours ici avec mes parents quand on venait à Londres le week-end.

La serveuse de tout à l'heure arrive et prends nos commandes. J'ai lu la carte près de six fois car tout me tentait et je restais toujours indécise. Mais j'ai finit par être plus séduite par le Boston, un baggle végétarien à la description tellement alléchante.

The Rogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant