Je remue la tête d'un battement de cils et Louis me prend la main pour mêler mes doigts aux siens.
Sa main semble disproportionnée par rapport à la mienne, minuscule et infiniment fine, et sa peau chaude réchauffe ma chaire glacée sous son toucher.
Je méconnaîs la façon dont je dois réagir : je n'ai eu aucune expérience amoureuse et sérieuse avec un garçon auparavant mais seulement des fantasmes inexauçables.
J'ai bien sûre déjà échangé un baiser langoureux, mais c'était lors du fameux jeu de la bouteille.
J'étais toujours amoureuse mais ce sentiment n'étaient jamais réciproque... Tu t'attaches trop vite Éli voilà ce que tout le monde me dit et Alice en particulier.
Je retire doucement mes doigts de son emprise ferme et je sens Louis se pencher vers moi :
- Où veux-tu manger ?
Je hausse les épaules pour lui laisser le choix : j'ai l'habitude de manger au restaurant de la faculté et je ne connais aucun restaurant à proximité de mon logement.
- Bon... Louis semble réfléchir et se mord la langue pour se donner un air concentré et pensif tu connais Thevenin ?
Je secoue la tête rapidement.
- Non bien sûre... Et bien je t'y emmène. C'est pas très loin mais je préfère quand même qu'on prenne la voiture. Tu es d'accord ?
Je cligne des yeux longuement pour lui faire comprendre que je le suis. Je vide l'eau bouillante du thé dans l'évier, enfile ma veste, noue mes converses et attrape au vol mon cabas en cuir. Je le hisse vite sur mon épaule et la bandoulière compresse ma poitrine.
Je me hâte de retrouver Louis qui se tenait dans l'encadrement de la porte et qui m'observait depuis au moins trois longues minutes, m'affairer au rythme effarant de mon muscle cardiaque.
- Tu es enfin prête Éli ? m'interroge Louis d'une voix légèrement blasée.
Alors que je fouillait dans mon sac pour vérifier que je n'ai rien oublié, je cesse toute quête et plante mon regard dans le sien, ses yeux m'hyptnotisant une fois de plus.
- Éli ? répetais-je confuse.
- Tu n'aimes pas ?
L'incompréhension dans sa voix est palpable tandis qu'il penche sa tête légèrement sur le côté.
- Si. C'est juste... étrange.
Je claque violemment la porte avant de redresser la poignée pour verrouiller la minable pièce qui me servait idéalement de foyer.
La pluie que je peux observer battre contre les carreaux des petites fenêtres au fond du couloir rend le paysage si avide et triste, et je me maudis de ne pas avoir ajouté un parapluie au capharnaüm qu'était mon sac.
En sortant enfin de la bâtisse en brique rousses, Louis d'un geste sûrement héroïque (ou tout simplement normal) passe son bras musculeux autour de ma taille, qui semblait pouvoir être engloutie par sa seule et gigantesque main, et fait passer sa petite veste en jean au-dessus de nos têtes respectives.
- Prêtes ? rie Louis alors qu'il me sert un peu plus contre son torse déjà trempé.
- Hum... méditais-je.
Je n'ai même pas le temps de lui donner une réponse correcte que Louis m'entraîne avec lui, dans sa course folle entre les gouttes.
Mon binôme ne me dépasse de seulement quelques centimètre et pourtant ses foulées semblent être celles d'un géant.
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The Rogue.
FanfictionThis story does not have a description. Non, en effet, cette histoire ne peut avoir de description : elle est à la fois curieuse, étrange, louche et surprenante mais aussi harmonieuse, envoûtante, sensuelle et attirante. Elle est tout cela, chaque a...