V I N G T - C I N Q

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Vendredi 20 septembre 2013

Il est bientôt 20h et j'enfourne deux pizzas au four avant d'aller me changer. J'ai croisé Louis en cours hier et aujourd'hui mais seulement durant les deux heures consacrées aux monologues scientifiques de Servigny. Je ne souhaitais pas l'ignorer car je me serai auto pénalisé si nous n'avions pas échangé ensemble sur le sujet de cette semaine, sachant que Louis est mon binôme. Malgré ça, je ne voulais pas lui donner de faux espoirs alors je restais sèche dans le ton que j'employais dans mes brèves réponses. Hier, il m'a demandé mon numéro avant de quitter l'amphithéâtre mais je lui ai rie au nez avant de répondre "non". J'étais plutôt fière de moi quand je reussissais à lui refuser des proposions et quand j'arrivais à me contrôler pour ne pas me retourner vers lui quand Servigny disait quelque chose d'hilarant. Pour me changer les idées, j'avais demandé à Céleste le numéro d'Andrew, que j'accuse de réciter par coeur. J'ai immédiatement sauté sur mon portable en rentrant à la résidence, envoyant un texto à Andrew, l'invitant à venir ici afin d'établir les dates de mon voyage à Boston. Je ne lui ai pas parlé depuis que Louis l'avait un peu intimidé mais quand je le croisais dans le couloir, on se souriant mutuellement donc j'ai pensé que renouer les liens ce soir serait une bonne idée.

Quand je commence à sortir les pizzas cuites du four, j'entends un toquement à la porte et hurle immédiatement que la porte est ouverte car je suis honnêtement trop focalisée sur le fait de ne pas me brûler.

- Salut.

Je sursaute quand la voix rauque et profonde d'Andrew résonne près de mon oreille. Je me retourne brusquement pour l'observer : il porte une chemise blanche et un pantalon bleu marine retroussé en bas pour révéler des Stan Smith.

- Coucou j'halète quand il passe une main dans le creux de mes reins pour me faire la bise.

- Donc, ça y est, tu es décidée maintenant !

Il prend place sur l'un des tabourets autour de la table ronde alors que je lui sert une part de pizza, qu'il ingurgite immédiatement.

- Tu veux dire, pour Boston ? Je m'assois en face de lui et au moment où il hoche la tête pour me répondre, nos genoux se rencontrent et je retire instantanément ma jambe. Le contact était désagréable, et l'avoir laissé une poignée de secondes supplémentaires serait devenu gênant.

- Yep, il met une seconde part de Marguerita dans sa bouche.

- Oh eh bien oui, j'imagine que j'ai assez réfléchi. L'offre est plutôt tentante !

Je sais que Andrew est capable d'apercevoir les étoiles qui scintillent au fond de mes yeux alors que je m'imagine les embruns de la mer souffler dans mes cheveux et les vagues s'écraser contre la côte. Je me vois déjà chevaucher un vélo pour traverser la ville et passer une journée à bouquiner sur l'un de leur célèbre rocking chair.

- Et ton chéri n'a rien dit ? Ou il n'est tout simplement pas au courant ? Un sourire vicieux plie ses lèvres et il passe sa main dans ses cheveux bruns pour les ebouriffer légèrement.

- De un, ce n'est pas mon "chéri", je grimace à la répétition de ce terme que seuls des gamins de 10 ans à tout casser utilise, et deuxièmement, je suis majeure et je n'ai besoin de parler de mes décisions à personne. Que ce soit à toi, à Louis, ou à mes parents. Je me balance sur ma chaise et range les couverts dans la transversales sur mon assiette, cette mimique de devoir toujours tour rapporter à Louis est tellement frustrante que ça me coupe l'appétit.

Je marche jusqu'à mon bureau, derrière lequel je prend place avant de m'emparer de la sourie d'ordinateur. Andrew prend place sur le lit d'Alice et suit ma progression au dessus de mon épaule. Je vérifie mon agenda relié à ma boîte mail et me retourne vers lui, frottant mes genoux avec la paume de mes mains.

The Rogue.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant