The Rogue.

T R E N T E - C I N Q

Lundi 23 septembre 2013

Mes yeux se plissent en rencontrant les rayons du Soleil qui se sont glissés entre les volets. J'essaye de bouger mais chaque membre de mon organisme mouve péniblement, et mes muscles sont douloureux.

- Éli, es-tu réveillée ? La voix endormie et anormalement grave de Louis me surprend et je me retourne pour lui faire face. Ses yeux sont toujours fermement clos alors qu'il esquisse un sourire timide.

- Oui, mes mots à peine prononcés, il ouvre les yeux et renforce la prise qu'il avait sur moi pour me rapprocher de lui. Ses cheveux chatins sont étalés autour de son visage d'ange sur l'oreiller alors qu'il me regarde intensément.

- Comment te sens-tu ?

- Pas très bien... Je toussote plusieurs fois avant de reprendre, je ne sais pas ce que j'ai, une sorte de grippe sans doute.

- Je vais descendre à la pharmacie, laisse moi une petite heure ok ? Il vient plaquer ses lèvres contre les miennes et fait coulisser sa langue sur ma lippe inférieure. La sensation est divine alors qu'il place ses mains sur le bas de dos. 

- On devrait aller en cours, vraiment. J'ai raté tellement d'heures, il faut absolument qu'on y aille.

- Il n'en est pas question bébé, tu es tellement malade. Je veux rester avec toi. On pourrait regarder un film ce matin non ? Il me fait passer au dessus de lui et pose ses mains sur mes fesses. Je glapis au toucher mais ne le repousse pas.

- Ok. Je te laisse choisir.

- Hmm, je pensais à un film porno peut-être ?

- Quoi ? Je me détache de lui pour le voir nettement. Mais il ne semble par rigoler.

- Tu sais, c'est excitant ce genre de choses. Si ça te gêne ou quoi, on arrêtera, mais ça peut s'avérer drôle, il m'embrasse avant de continuer, et tellement sexy de le matter ensemble.

- Franchement, je ne sais pas. Ça ne m'attire pas forcément.

C'est terriblement embarrassant de regarder un film pornographique avec son copain. Je ne sais pas si c'est quelque chose d'habituel au sein d'un couple mais ça m'écoeure rien d'y penser. Paradoxalement, je fais confiance à Louis. Je sais que si je n'aime pas ce film, eh bien il arrêtera immédiatement. Et puis je ne peux pas imposer mes choix alors qu'on est chez lui et que je le condamne à rester avec moi. Mes yeux rencontrent sa bouille suppliante alors qu'il fait les gros yeux et ressort sa lèvre.

- Mais j'imagine que si tu aimes ça, on peut le faire.

- Ew merci, il pose ses lèvres sur mon nez.

***

- Installe-toi Éli. Je rentre dans le petit salon en bazar pour prendre place sur le canapé en cuir brun et usé.

Louis a tout préparé : des

plaides en laine ainsi que des coussins multicolores douillets gisent sur le canapé. Du thé bouillant déborde presque des tasses fumantes jonchant la table basse en teck.

Je m'asseois et Louis me rejoins quelques secondes après, me forçant à m'allonger sur ses cuisses.

Je ne sais pas trop ce que je fais, j'imagine que ce genre de films n'est pas si violent et choquant que leurs réputations. Mais j'ai peur du contraire, je ne sais absolument pas à quoi m'attendre Journal.

- Prête ? Le menu du film s'affiche sur l'écran et le stress me ronge alors que l'on voit deux personnes dans un lit.

- Prête, repondis-je en me relevant de sorte à m'asseoir.