Ô de Mila

Chapitre 9

Gabin

Bordel, mais pour qui elle se prend ? Elle ose me tenir tête ? Je n'en reviens pas. Je monte dans le taxi et fulmine. Pourquoi cette fille me fait ressentir ça ? Elle est bien comme toutes les autres, non ? Elle est jolie, elle a des belles formes et elle a du répondant. C'est peut-être ce qu'il me faut pour me cadrer et me remettre dans le droit chemin.

Allongé dans mon lit, je fixe le plafond des heures durant. Qui est-elle ? Que fait-elle ? A-t-elle quelqu'un dans sa vie ? Je récupère mon portable et tape son nom sur facebook. Son visage apparaît sur mon écran et un sourire con sur mon visage.

Je regarde ses photos, ses publications. Elle est allée en Bretagne récemment. J'aime ce coin de la France. Il est reposant. Elle semble être avec des amis. Puis, je tombe sur une vidéo d'une compétition de patinage. Elle est avec un garçon. Je clique sur Play et observe la majestueuse patineuse qui danse sous mes yeux. Elle a un talent fou. Je ne me lasse pas de la regarder virevolter et glisser avec aisance. Qu'est-ce qu'il me prend à la fin ?

Elle semble très proche de son partenaire. Je m'exaspère. Je ferme la page et repose mon portable d'un geste brut sur la table de chevet. Mes mais passent et repassent sur mon visage. Je n'ai pas sommeil. Je tourne en rond encore et encore, inlassablement. Je ne sais plus quoi faire pour trouver les bras de Morphée. Ma curiosité me ronge et pourtant il est bientôt l'aube. J'ai dû somnoler une heure au mieux. Je suis dans un état désastreux.

Je me sens totalement honteux en vérité. M'a-t-elle vu au même moment que moi ? Ou alors bien avant ? Elle m'a vu galocher cette inconnue à plusieurs reprises ? Enfiler les verres d'alcool ? Pourquoi ça m'inquiète ? Je ne devrais pas me soucier de ça. Il n'y a rien entre nous. Elle est juste le professeur de patinage de ma sœur. Et Lily l'adore. Il ne manquait plus que ça.

Elle est belle, elle est charmante et elle est idolâtrée par ma petite sœur. Elle ne pouvait pas avoir les dents tordues ? Ou les cheveux gras ? Ou les yeux qui louchent alors. J'ai clairement besoin d'une bonne baise pour me la sortir de la tête. Elle ne devrait même pas y être rentrée.

Je tourne en rond dans mon appartement. Le manque de sommeil me rend totalement paranoïaque. Putain, mais ce n'est pas humain ça. Je m'habille rapidement et sors de chez moi. Je dois m'aérer l'esprit et faire quelque chose qui me détend. Et il n'y a pas des milliers de solution pour Gabin Marchal. Je suis comme beaucoup d'êtres humains sur cette Terre après tout. Le sexe fait du bien. Je vais dans un bar où je suis un habitué comme bien d'autres.

Je n'ai pas besoin de m'attarder pour reconnaître les visages. Je m'installe à une table non loin d'un groupe de copines probablement en retour de soirée. Il n'est que dix heures du matin après tout. Je prends un café et les observe. Elles rient et semblent s'amuser. Après moins d'une heure, elles sont prêtes à quitter les lieux lorsque l'une d'elle s'assoit finalement en face de moi.

-Salut.

-Salut, je réponds.

-J'ai bien vu que tu nous regardais. Je te plais ?

-Tu pourrais satisfaire mes envies.

-C'était une question ?

-Pas exactement.

-Mais je peux y répondre tout de même ? demande la jeune femme.

-Parfaitement. Mais tes amies viennent de partir.

-Ce n'est clairement pas un souci.

Elle parait ouverte d'esprit et le contact passe. Ça reste important. Il doit y avoir un minimum de feeling et je le sens. Nous discutons un peu, simplement et j'arrive vite à la conclusion que mes premiers instincts étaient bons. Elle revient d'une soirée.