Chapitre 4

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Gabin

Mais pour qui s'est-elle pris cette nana ? Sait-elle que je pourrais porter plainte ? Embarquer ma sœur comme ça, elle n'avait aucune raison de le faire. Elle aurait pu la tuer. Je n'en reviens pas. J'ai eu la frousse de ma vie en voyant Lily-Rose avec une inconnue en pleine rue. C'est la personne la plus précieuse que j'ai dans ma vie. Si on lui fait du mal, je risque de partir très loin.

J'allais chez mes parents pour rendre un cahier qu'elle avait oublié chez moi. Je ne m'attendais pas à un tel scénario. Loin de là.

Le pire, c'est qu'elle m'a tenu tête. Personne n'a jamais fait ça, encore moins une femme. Je suis Gabin Marchal, les femmes tombent à mes pieds et c'est tout. Je les mets dans mon lit, je les fais jouir et puis c'est terminé. Je ne vais pas me laisser faire, c'est certain. Elle n'a rien de plus que les autres pour me prendre de haut. Ma pauvre Lily.

Je rentre chez moi, encore sous le choc de cette rencontre hasardeuse. Heureusement, j'étais au bon endroit au bon moment. Dieu sait ce qui aurait pu arriver à ma petite sœur sinon. Je la couche immédiatement retirant uniquement ses chaussures et me mets à tourner en rond dans mon salon. Qu'est-ce que mes parents ont foutu bordel ? Dois-je les prévenir que j'ai Lily ? Comment ont-ils pu l'oublier ? Leur propre enfant, merde ! Je décide de mener ma petite expérience et ne dit rien à personne. On verra s'ils recherchent leur fille. Parents indignes.

Je n'arrive pas à dormir. Mon lit me parait inconfortable et dès que je ferme les yeux, je cauchemarde. J'imagine ce qui aurait pu arriver à ma petite sœur si son professeur n'avait finalement pas veillé sur elle. Je n'accepte pas le fait qu'elle lui ait donné à manger ou embarqué dans les transports lyonnais. Mais elle a eu la décence de ne pas la laisser seule. J'apprécie. Elle a agi comme aurait dû agir ma mère.

Je lève Lily de bonheur, nous devons récupérer ses affaires d'école avant de s'y rendre. J'espère fortement croiser ma mère ou Fabrice. J'aimerais voir leur tête. Nous sommes à sept heures et demie devant la porte de chez eux. J'ouvre avec mon double de clefs et découvre un appartement bien silencieux. Je demande à ma sœur d'aller chercher son cartable et m'avance jusqu'à la cuisine. Fabrice mange ses tartines feuilletant le journal.

-Gabin ! Tu m'as fait peur. Que fais-tu ici aussi tôt ?

-Gabin ! dit ma mère arrivant. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

-C'est une blague ? Vous me faites un sketch là ?

Ils me regardent interloqués et demandent à en savoir plus. Je me retiens d'enfoncer la tête de mon beau-père dans son café brûlant. Je serre les poings, retiens ma colère quelques secondes. J'explose finalement.

-Tu te fous de moi ? Vous vous foutez de moi ! Hier soir, je venais rendre un cahier à Lily quand j'aperçois au coin de la rue, une inconnue avec elle ! Son professeur de patinage qui cherchait désespérément à rendre Lily à sa famille à presque neuf heures du soir ! Elle m'a dit avoir appelé des dizaines de fois sur vos téléphones et personne n'a répondu. Vous n'avez donc pas remarqué son absence ? Mais qui êtes-vous ? Oubliez votre fille et dormir sur ces deux oreilles !? Vous me répugnez. Bordel, je voudrais tellement la garder avec moi loin de vos horreurs. Bossez seize heures par jour, allez-y, mais ne venez pas vous plaindre dans dix ans que votre fille préfère vivre ailleurs que dans ce putain de foyer ! Elle n'a que cinq ans ! Cinq ans, merde ! Elle ne peut pas rentrer seule à la maison.

-C'est toi qui devait la récupérer ! hurle Fabrice. Qu'est-ce que tu as fait ? Tu as fait quoi Céline ? Où est-elle ? Comment va-t-elle ?

-Elle va bien, elle était tranquillement chez moi. Je viens juste prendre son sac d'école.

Ô de MilaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant