Gabin
Je claque la portière, furieux. La voiture redémarre et je manque me faire accrocher par une camionnette. J'avance jusqu'au trottoir et déambule dans la ville me remémorant tous les faits. Bordel, qu'est-ce qu'il m'a échappé avec Mila ? Et avec cette Soline ? Je la pensais tellement différente des autres. Pourquoi je n'ai pas fait plus attention à ce manque de confiance ? Pourquoi je n'ai pas cherché à le travailler ? Cette histoire n'aurait pas pu évoluer si elle n'avait pas gagné en assurance. Je me sens stupide. Mais merde, au point de me lancer un défi à l'aveugle ? Je ne la comprends pas. S'asseoir autour d'un café n'est-il pas plus intelligent et mature ? On ne peut pas se lancer corps et âme dans une histoire d'amour les yeux fermés quel que soit la situation. Je me doute bien qu'on ne fait pas confiance au bout de quatre ou cinq jours seulement ! La patience. Un mot bien complexe.
Je décide de me rendre jusqu'au restaurant tout de même. J'ai réservé donc autant y aller. Je mangerais seul comme un putain de célibataire. La table dressée pour deux m'écœure. Je suis en colère. Très en colère contre Mila et je ne sais pas si à mon tour, je peux lui accorder toute ma confiance. Quel genre de nana envoie sa copine dragué son mec ? Est-ce ça se voit que je suis un coureur de jupons ? Que j'aime me taper des inconnues ? J'ai le physique pour ?
Après ce restaurant, aussi délicieux était-il, je m'octroie une balade nocturne dans la ville lumière. Je m'aère les idées, me ressource. Il est temps pour moi de prendre des vraies décisions pour une vie plus stables et justes. Je suis assez grand pour décider de pardonner ou on à Mila. De la faire attendre ou non. J'ai des sentiments mais sont-ils assez forts pour surmonter cette première épreuve ?
De retour au travail, le lendemain, je file directement dans le bureau de mon patron.
-Monsieur Marchal, que me vaut votre visite ?
-J'ai signé le contrat mais je n'ai, depuis, aucune nouvelle. Je désire un entretien avec mon nouveau supérieur.
-Je crains que cela soit difficile. Il est de nouveau parti en déplacement.
-Je ne peux pas commencer à travailler pour quelqu'un que je ne connais pas. N'êtes-vous pas de mon avis ?
-Bien sûr que si, je vais faire mon possible.
-Merci.
***
Il ne faut pas deux jours pour que j'obtienne ce rendez-vous. Le culot a payé et a été apprécié par ce chef d'une grande parfumerie. Je pars pour Rome pendant trois jours. Si je dois faire des pieds et des mains pour que ma carrière surpasse ce que j'espère, il n'y a pas de problème, j'écraserais mes concurrents et mettrais de côté le reste.
Mila ne m'a pas recontacté et je ne le ferais pas. Elle doit prendre conscience de ses actes et que je ne peux pas être à son service. Le gentil Gabin a fait des efforts qui n'ont pas été respectés. Je lui ai fait mal il y a quelques mois de ça mais aujourd'hui, c'est elle qui joue de moi. J'ai désormais besoin d'évasion. Rome, me voilà !
Arrivé à l'aéroport, j'imprime mon billet et m'enthousiasme de voir que je suis en première classe. Mon dieu, ils ne se sont pas foutus de moi ! Salon d'attente privé et hôtesse rien que pour nous, j'ai l'impression d'être traité comme un prince.
Nous sommes les premiers à pouvoir entrer dans l'avion. Je suis stupéfait par tant de luxe dans un espace aussi restreint et surtout pour un voyage court courrier. Je m'installe à mon siège bien plus confortable que ce que j'ai pu connaitre. Bien que je n'aie pris l'avion que très peu de fois, je me rends compte de la chance que j'ai pour ce vol.

VOUS LISEZ
Ô de Mila
RomanceJeune auxiliaire de puériculture organisée et perfectionniste, Mila s'épanouit dans son métier. Si les enfants lui apportent beaucoup d'amour, côté cœur, c'est le néant. Elle ne trouve pas chaussure à son pied, son exigence lui jouant des tours. Ga...