"Si le désir embellit toutes les choses sur lesquelles il se pose, le désir de l'inconnu embellit l'univers"
Anatole France
Je me levais parce qu'on toquait vraiment bruyament à la porte, je me levais encore dans le coltard et ouvrit la porte. C'était Elodie qui semblait paniquée.
-Mais ça va pas de t'enfermer comme ça? Encore une minute et j'appelais le directeur pour qu'il fasse défoncer la porte !
-Excuse-moi, je me suis endormi.
-Pourquoi tu avais fermé à clé?
-Je ne voulais pas que quelqu'un rentre encore une fois dans la chambre.
Elle sembla s'adoucir.
-Oui excuse-moi. J'aurais du m'en douter. C'est juste que j'ai eu peur !
Je me poussais pour la laisser entrer mais elle posa juste ses affaires. Je regardais l'heure : 19h15.
-On a mangé?
-Non pas encore. Mais se sera bientôt servie alors tu as interêt à descendre en même temps que moi.
Mon estomac crillait famine. Je descendis et se fût comme à midi, la tension était réellement palpable ! Justin se mit à parler à ses amis alors tout le monde reprit le cours de ses discussions. Je m'installais à une table seule. Elodie et sûrement la fameuse Elise vinrent s'installer à côté de moi.
-Salut, me dit-elle. Je suis Elise.
-Salut, moi c'est June.
-Je sais. Tu commences à être célèbre ici !
-Ah pas sûr qu'on est la même vision de la célébrité.
-C'était une blague. Non sérieusement, je te comprends, ici il n'y a que des cons.
-Je crois bien qu'il n'y a que nous trois qui pensons ce genre de chose.
-Oui, je crois aussi, annonça Elise.
-Pourquoi tu les détestes? la questionnai-je.
-Oulà c'est assez ... compliqué. Pour faire court, je suis sortis avec Chaz et on a couché ensemble sauf qu'il avait demandé à Ryan qui était caché dans l'armoire de filmé et ils ont envoyé ça à "Potins-Wood". Je me permets de te le dire, parce que tout le monde est au courant mais aussi parce que de temps en temps, le site remet en ligne les meilleurs moment de l'année et ce passage y est toujours.
-Oh mais c'est horrible ! m'exclamai-je.
-Oui !
Je n'en revenais pas d'avoir affaire à ce genre de personnes.
-Tu n'as pas pensé à changer d'école?
-Non pas du tout. C'est une école super réputé, mes parents l'ont payés et cher et puis j'allais pas dire à mes parents pourquoi je voulais changer d'école. Ce serait la honte.
Je pensais directement à Emma. Ce genre de gars qui se prenaient pour des super beaux gosses, super cool et tout ce qui va avec, ils blessaient des filles. Ils les gênaient et faisaient d'elles des victimes. Et ils ne rendaient pas compte, non au contraire, ils se croyaient beaucoup plus cool ! J'avais envie de leur demander si elles connaissaient une Emma mais si elle avait réussit à s'en remettre et que personne n'était au courant, je dévoilerais une chose horrible sur elle ! Alors je préférais me taire.
-Enfin, je me dis que j'ai eu de la chance, déclara Elise. Si ça avait été James ou Lucas, ça aurait été internet directement !
-Mais "Potins-Wood" c'est internet, non?
-Pas vraiment, m'expliqua Elodie. En fait, c'est un site sécurisé que seuls les membres du lycée peuvent voir et en plus personne ne peut faire de copier-coller et le mettre sur internet. La personne qui détient "Potins-Wood" doit être un hackers pour pouvoir faire ce genre de chose.
-Possible, mais elle aussi humilie pas mal.
-C'est vrai. Le pire c'est que personne ne sait qui s'est. Certains pensent que c'est Sanna car le blogeur fait pas mal d'éloge sur Justin et sur Sanna. Et en plus, il dit que c'est le couple parfait.
-Oui, mais je suis pas sur que se soit elle, interfera Elise. Tu crois vraiment que cette fille est aussi intelligente que ça? Moi pas en tout cas.
-Oui tu as raison. Elle ne sait même pas alignée trois mots sans faire une faute de langue.
Elles rirent un peu. Je pense que le fait de se moquer de ses personnes les aidaient à supporter cet endroit minable.
-Bon trèves de plaisanterie. Tu aurais une idée June?
-Moi? Non pas du tout, je suis là depuis même pas une semaine tu sais.
-Peut-être, mais tu es déjà apparus deux fois dans "Potins-Wood" en une semaine ! Tu te rends pas compte. Il y a certaines personnes ici qui rêveraient d'y être !
-Je leur cèderais volontier ma place.
-Je comprends, admit Elise. Moi, j'ai pas trouvé ça drôle, quand on imitait mes ... -elle n'osait pas dire le mot, et rougit comme une tomate- lorsque je passais dans les couloirs. Même Chaz s'y ait mit. Enfin lui, il a carrément dit que je ne savais pas m'y prendre. Depuis, plus aucun garçon ne m'a dragué.
-Le pire c'est qui se prennent pour des mecs complètement cool ! m'exclamais-je.
-Tu as absolument raison. Mais un jour, je pense qu'on aura notre revanche.
-Oui, absolument Elise, ajouta Elodie.
On mangea ensuite en silence. Le directeur vient nous voir, en disant que la séance de cinéma était avancé à se soir. En effet, les hockeyeurs devaient s'entraîner samedi soir, puisque dimanche ils rejouaient une deuxième fois.
-On ne va pas pouvoir voir un nouveau film je parie, demanda Justin.
-En effet, Justin, nous verrons Crime à Oxford.
-Eh oui, me dit Elodie tout bas. Le directeur ne connait que le prénom de Justin en tant qu'élève, celui de Sanna et le mien bien sûr.
-Ouais toujours les mêmes, murmura Elise. Je ne parle pas de toi Elo'.
-Je m'en doute.
Le directeur sortit du réfectoire et on finit de manger. La séance avait lieu dans une heure. Je remontais me brosser les dents et redescendis. Je passais devant des toilettes et essayais d'ouvrir parce que j'en avais vraiment envie mais la porte était comme bloquée. Je poussais plus fort mais rien n'y faisais.
-Qu'est-ce que tu fais?
Pas la peine de me retourner pour savoir qui s'était. J'avais reconnu la voix de Justin.
-J'ai envie d'aller aux toilettes, ça se voit pas?
-Et toi tu vois pas que cette porte est condamnée.
Je me retournais, je ne saurais dire ce qu'il était entrain de ressentir, il semblait vraiment en colère mais il y avait autre chose cependant je ne pourrais pas dire quoi.
-Ah bon? Pourquoi? demandais-je surprise.
-Le film va commencer, descends.
-Parce que je dois t'obeir?
Il eu un drôle de sourire.
-Je crois que tu ferais mieux, tu sais de quoi je suis capable, lorsque les choses ne vont dans le sens que je désire.
Je serrais des dents et dirigeais vers la salle de cinéma. J'étais dans les dernières et je trouvais qu'une place à l'entrée, il y avait un rang de deux sièges. Elodie et Elise vienrent me retrouver.
-June on va pas te laisser seule !
-Ne vous en faites pas ! Allez-y, être seule ça ne me dérange pas.
C'était sincère, maintenant, j'avais relativement l'habitude d'être seule. Justin et sa bande étaient au milieu de la pièce, les meilleures places lorsque l'on est au cinéma. Justin frappa pour rire Chaz mais la prof, Madame Vourin le remis à sa place.
-Justin, personne ne frappe personne ici ! Je vais te faire changer de place pour ta peine !
-Je vous demande pardon? il semblait carrément offensé.
-Bon, vas à côté de -elle regarda autour d'elle pour trouver une place, je baissais la tête et esseyais de me cacher pour ne pas qu'elle me voit- tiens June.
Il se leva d'un pas trainant et regardait la prof.
-C'est qui June?
La prof me pointa du doigt, oh non c'est pas vrai ! Il allait se mettre à côté de moi !
-C'est une blague?
-Non, Justin ce n'est pas une blague. Sauf si tu veux que je fasses en sorte que tu ne joues pas dimanches tu vas à côté d'elle.
Il marcha dans ma direction, la salle était devenue silencieuse. Attention le beau Bieber venait s'assoir à côté de la paria de service. Il était sublime dans son pull en laine noir et de son bonnet de la même couleur, son jean était bleu foncé dans un style cuir. Il se posa lourdement à côté de moi. Il ne me regardait même pas. Je sentais l'odeur de son parfum et cela me troubla quelque peu. Il n'arrêtait pas de frotter ses mains sur ses jambes comme s'il était gêné. Peut-être à cause de ce qui s'était passé ce matin mais cela devait être moi qui devrait être gêné. Et je l'étais dans le pire des cas. La lumière s'éteignit et le film commença. J'avais réellement du mal à me concentrer le sachant à côté de moi. A un moment, je crus sentir une caresse sur ma jambe, enfin sur mon jean. Mais lorsque je baissais les yeux, il n'y avait rien. Je tournais mon visage discrètement vers Justin mais il semblait à fond dans le film. Mais au bout de dix minutes, je ressentis la même sensation. Et cette fois-ci elle était réelle. C'était Justin qui s'amusait à faire des vas et viens sur ma jambe. J'esseyais de le repousser mais il prit ma main et commença à la caresser. Je la retirais d'un coup mais il la tient fermement. Puis il mit mon index dans sa bouche. La souffle me manquait et de sa main libre il revint sur ma jambe et la montait quasiment presque à mon entre jambe. Je me levais d'un coup et sortit de la salle. J'étais complètement perturbés et je tremblais tellement que mes jambes s'entrechoquèrent quand je marchais. Je me dirigeais vers les toilettes des filles du lycée et rentrais. Je passais mon visage sous l'eau pour m'éclaircir les idées. Lorsque je relevais la tête, je croisais le regard de Justin dans le miroir. Il avait un sourire sur le visage. Effectivement, il faisait toujours quelque chose quand les choses n'allaient pas dans son sens, pensai-je. Il s'approcha de moi mais je ne voulais pas vraiment qu'il soit trop près de moi alors je me retournais et reculer jusqu'à me cogner contre le mur.
-Ne m'approche pas.
-Pourquoi? me répondit-il. Tu as peur de céder?
Il souriait d'un air satisfait. Il posa ses mains de chaque côté de mon visage. Je faisais bien dix centimètre de moins que lui et j'étais en talons. Il s'abaissa légèrement et se colla contre moi. Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques centimètres des miennes, il effleura ma lèvre supérieur de ses lèvres, je sentis son souffle chaud et des papillons se mirent à danser dans mon estomac.
-Alors? Qu'est-ce qu'on fait maintenant? me souffla-t-il.
J'étais carrément absorbé par sa bouche, je ne la quittais pas des yeux. Lorsque je m'approchais de lui pour l'embrasser, il se recula et souria d'un air plus que satisfait.
-Tu croyais vraiment que j'allais t'embrasser?
Oui je l'avais cru sincèrement. Mais je ne le dis pas. Je lui jetais un regard noir.
-Pourquoi est-ce que tu es aussi con?
-La réponse est évidente : ici c'est moi qui commande. Qui a le droit de me parler, qui n'a pas le droit. Qui a le droit d'être respecté et vice versa. Ici c'est moi le boss si on peut dire ça comme ça. Je voulais juste que tu comprennes. Que c'est moi qui choisit où et quand je veux que les choses se produisent.
-T'es vraiment qu'un beau salopard.
-Merci. C'est ce que j'aime être. Et c'est ce que je suis, au moins tu ne seras plus surprise dorénavant.
Je remontais mes bras sur mes épaules. Je me sentais sans défense et vraiment toute petite. Il me regarda droit dans les yeux. Des larmes me piquaient les yeux. Combien de fois allais-je encore me faire avoir par lui?
-Je suis peut-être un salop, mais je n'aurais jamais été plus loin. D'accord? -sa voix exprimait de la colère, comme si je l'avais offensé, c'est vraiment le comble !- Alors sèches tes larmes et retourne voir le film, je ne te toucherais pas. -Après une pause- Je n'ai qu'une parole.
Il semblait tout d'un coup désarmé par mes larmes.
-Allez viens !
Il attendit que je passe devant lui pour sortir. Mes jambes tremblaient encore et ma cheville partit sur le côté et il me rattrapa par le bras.
-Bon sang, si tu ne sais pas marché avec ne mets pas de talons!
Je le repoussais et on entra dans la salle en silence. Personne ne semblait avoir remarqué notre disparition et j'esperais sincèrement que c'était aussi le cas de "Potins-Wood". Je restais à côté de lui pendant tout le film, et en effet, il ne m'adressa plus la parole et ne toucha plus. Il s'endormit même. Je l'entendis ronfler, tout doucement, et c'était trop mignon. Je tournais mon regard vers lui, sa tête penchait sur le côté et il avait la bouche légèrement ouverte. J'eu sincèrement envie de rire mais je me retiens. Je savais où il pouvait aller pour se venger. Lorsque je sentis que le film se finissait, je le réveillais. Il se leva et sortit de la salle sans même me remercier. Crétin va ! Je sortis à mon tour et remontais dans ma chambre. J'étais complètement creuvé. Je me couchais et m'emdormis rapidement. Mais, pour la première fois, je me mis à rêver de Justin : J'étais dans le cinéma et il me prit la main et l'embrassa. Il me regardait ensuite et se leva. Il m'entraina dans les toilettes où il m'embrassa fougeusement. Il me regarda ensuite droit dans les yeux et me dit qu'il m'aimait. Et on changea subitement d'endroit. On était à présent à la patinoire, ils avaient gagné le trophé et Justin me fit descendre comme il avait fait descendre Sanna sur la glace et m'embrassa devant tout le monde.
Je me réveillais en sursaut. J'avais rêvé de Justin ! Le Justin Bieber ! Le pauvre gars stupide ! Oh mon Dieu mais qu'est-ce qui m'arrive? J'avais l'impression de devenir folle. Je me rallongeais et j'avais comme l'impression de ressentir ses mains sur mes jambes. Bon sang, mais je détestais ce mec et voilà que je me mettais à fantasmer sur lui. Je me levais et me mis à marcher de long en large dans la chambre. J'avais besoin de me vider la tête.
-Qu'est-ce que tu fais? Il est quatre heures du matin !
Je venais de réveiller Elodie.
-Excuse-moi, je voulais pas te réveiller.
-Et si tu me disais plutôt ce qui te tracasses.
Je me mis à me tordre les doigts. Je pouvais pas le lui dire !
-Oh laisse-moi deviner. Tu viens de faire un rêve cochon sur Justin !
-Non c'était pas cochon ! C'était -après une pause- très romantique.
-Sérieux? C'était vraiment ça?
-Oui, dis-je dans un murmure.
Maintenant, j'étais réellement gênée. Je me remis sur mon lit et me renversais en arrière.
-Je peux savoir pourquoi tu as rêvé de ça? demanda-t-elle.
Je n'allais quand même pas lui raconter ce qui venait de se passer avec Justin.
-Je sais pas, je le trouve beau et sexy mais qu'est-ce qu'il est con !
Elle ne répondit pas, elle se mit à rire à gorge déployée.
-Qu'est-ce que j'ai dis? dis-je, en esseyant de lutter pour ne pas rire à mon tour.
Mais, je me mis aussi à rire. Elle ne se jetta en arrière et elle semblait avoir du mal à respirer, son rire était sincèrement contagieux que j'en eu les larmes aux yeux sans réellement comprendre le pourquoi. Je finis par avoir mal aux muscles des joues et au ventre. Cela me détentit profondément.
-Owo ! J'ai du mal à respirer .. Oh bon sang, ça fait du bien de rire ainsi ! m'exclamai-je.
Elle était carrément plier en deux.
-Je peux savoir pourquoi tu rigoles? dis-je entre deux respirations pour me calmer.
Elle respira un grand coup et se redressa sur les coudes.
-Je sais pas en réalité. C'est juste que tu étais tellement gênée, c'était trop drôle !
Et c'était repartit pour une deuxième crise de fou rire. Je lui envoyais mon oreiller en pleine tête et elle me relança.