"La douleur est aussi nécéssaire que la mort"
Voltaire
Il était déjà dans sa chambre et lorsque je frappais il ouvrit directement. En tout cas, s'il était surpris de ma venue, il ne l'exprima pas.
-Qu'est-ce que tu me veux encore?
-J'aimerais, si tu veux bien, avoir le numéro de Nathalie.
-Pour quoi faire? me questionna-t-il.
Il semblait curieux à présent, il se posa contre le chambranle de la porte et croisa les bras. Son attitude très calme était en totale opposition avec celle d'hier. Je me mis à tortiller mes doigts, je ne savais pas vraiment quoi lui répondre.
-J'attends, déclara-t-il.
-J'ai besoin de lui parler.
-De quoi?
-Bon Justin tu me donnes son numéro ou non?
-Pour quoi faire?
-Tu fais exprès ou quoi?
Il m'exaspère sérieusement, j'avais l'impression d'avoir à affaire à un petit garçon !
-Tu sais très bien à quel point j'adore quand tu me cris dessus.
C'était bien sûr de l'ironie sa dernière phrase.
-Non sincèrement pourquoi tu veux son numéro? Pour pouvoir être une fois de plus sûr que ce n'est pas moi qui l'est agressée? Elle m'a parlé de toi. Je sais que tu es venue la voir. Franchement tu n'as pas eu un peu honte de venir la voir après ce qu'elle venait de subir?
-Et toi? Tu n'avais pas honte de la menacer alors qu'elle venait de se faire violer?
Il me prit par le bras et me fit rentrer à l'intérieur.
-Je ne l'ai jamais menacé ! Qu'est-ce que tu racontes encore?
Et c'était repartit pour une dispute !
-Je t'ai entendu lui dire de ne le dire à personne. De quoi tu parlais?
-Je crois que tout ça ne te regarde pas June.
-Ecoute Justin, je sais très bien ce qui est arrivé à Emma.
Je décidais de jouer carte sur table.
-Ah super pour toi.
Il se retourna et se mit à ranger sa chambre, qui n'en n'avait pas besoin. D'ailleurs, j'avais été assez étonné de voir une chambre aussi bien ordonné pour deux garçons.
-Non, je veux dire que je sais vraiment ce qui lui ait arrivé. Avant son suicide.
Il se retourna et me scruta, cherchant sûrement à voir si je disais ou non la vérité.
-Je sais que j'aurais du de le dire avant, commençai-je, mais j'ai trouvé son journal. Je sais qu'elle s'est faite agressé comme Nathalie. Je me doute que tu ne veuilles pas en parler mais je peux te rendre son journal si tu veux.
-Non, je peux pas le lire. C'est trop .....
-Douleureux?
J'avais terminé sa phrase parce que sa voix c'était enrouée. Pour simple réponse, il hocha la tête. Puis s'installa sur son lit, tout en mettant son visage entre ses mains.
-Je ne sais pas ce que tu as vécu Justin, mais elle t'aime énormément. Enfin, elle t'aimait, je veux dire.
Je me posais sur son lit à côté de lui, et posais une main maladroite sur son dos.
