Je me réveillais tout doucement mais n'ouvris pas directement les yeux. Respirer me faisait mal. J'essayais d'analyser mentalement la situation, je ne voulais pas affronter quelqu'un. Il semblait que j'étais toujours en vie malgré le fait que le violeur avait essayé de me tuer. Hier soir? Il y a plus longtemps que ça? J'en savais rien. Je commençais par ouvrir un oeil mais la lumière me fit mal aux yeux et j'avais la moitié du visage endolori par le coup. J'avais la tête dans un étau. J'entendis du bruit autour de moi et ouvris de nouveau les yeux. J'étais dans l'infirmerie, je regardais autour de moi et vis Justin accoudé au bord de la fenêtre. Il se retourna vers moi. Son visage était différent.
-Comment tu vas? demanda-t-il.
Il n'y avait pas de chaleur dans sa voix, que de l'indifférence.
-Mieux.
J'avais la bouche pâteuse.
-Je suis là depuis longtemps?
-Hier soir.
-Tu l'as attrapé?
-Non. Il n'était plus là quand je suis arrivé, il n'y avait que toi allongée dans l'eau.
Parler me faisait mal à la poitrine. J'y portais ma main.
-Tu auras peut-être un ou deux bleus, je t'ai réanimé et je crois que j'y suis allé un peu fort.
-J'étais .... morte?
-Pendant quelques secondes.
Ma respiration devient encore plus difficile. Il s'approcha de moi et se posa sur le lit.
-Ça va?
J'hochais la tête. Je voulus prendre sa main mais il la recula et se releva.
-C'est fini June.
Mon cœur s'arrêta un quart de seconde. Je savais de quoi il parlait mais je voulais plus de précision. Je me redressai malgré la douleur.
-De quoi qui est fini?
-Nous. C'est la chose la plus difficile qui m'aie été donné à faire mais ...
-Alors pourquoi tu le fais? le coupai-je.
Il se pencha au-dessus de moi et planta son regard dans le mien.
-Oublie-moi, oublie tout. Oublie même mon nom.
-C'est impossible, soufflai-je.
-Tu verras que si, je l'ai déjà fais.
Il se redressa et partit sans même se retourner. Je me mis a hoqueter, le souffle me manquait et je me mis à pleurer. Je pleurais ainsi pendant je ne sais combien de temps. Je finis par me mettre en position fœtus et ne bougeais plus. Le jour était tombé lorsque Rosa vient me voir.
-June, il faut manger un petit peu. Tu as subis un gros choc émotionnel.
Oui ça c'était sûr. Même si on ne parlait pas du même. Je refusais catégoriquement même si je ne prononçais aucun mot, je ne pourrais rien avaler. Un nœud s'était formé dans ma gorge et j'avais l'impression qu'il ne partirait jamais.
-June, Élodie est passé plusieurs fois te voir mais tu n'as pas du réagis.
A dire vrai, je n'avais même pas remarqué ses visites. Je ne dormis pas de la nuit, je me remis à pleurer plusieurs fois.
Une semaine plus tard
J'étais sortis depuis quatre jours de l'hôpital et je n'étais pas sortis de ma chambre depuis. Je restais à longueur de journée allongée dans mon lit. Je ressentais juste ce trou béant dans ma poitrine. Justin m'avait prévenu que s'il m'arrivait quelque chose se serait fini entre lui et moi. Seulement j'aurais cru qu'après ce qui s'était passé entre nous il aurait changé d'avis et aurait juste voulu être près de moi. Mais j'étais seule ici dans cette chambre. Je l'avais croisé en sortant de l'infirmerie, il fit comme s'il ne m'avait pas vu. Comme si je n'existais pas et qu'il ne s'était rien passé entre lui et moi. On avait beau avoir fait l'amour qu'une seule fois, j'avais l'impression se sentir ses mains sur moi. J'avais l'impression de respirer son odeur, qu'elle était imprégnée sur moi et quand je fermais les yeux je revoyais son visage, son sourire, ses lèvres, ses yeux ... J'en pouvais plus. J'aurais jamais cru qu'une séparation après une si courte histoire serait aussi douloureuse. Il m'arrivait des vouloir hurler, de sortir toute cette colère mais rien ne sortait de ma bouche. Je n'avais dis un seul mot depuis si longtemps que j'avais l'impression que je ne pourrais plus jamais parlé. On était en plein milieu de l'après-midi, il devait être quatre heure et j'étais toujours à la même place depuis quatre jours. Je ne me levais que pour aller aux toilettes et encore j'y allais que quand je ne pouvais plus me retenir. La porte s'ouvrit et quelqu'un s'installa lourdement sur mon lit. Je ne me retournais même pas, j'avais perdu le goût de tout, bien qu'Élodie m'apportait de vrai repas, je ne mangeais quasiment plus. Justin me manquait. J'avais essayé de l'appeler à plusieurs reprises mais j'entendais toujours le même refrain "Le correspondant que vous avez essayez de joindre n'existe pas."
