Chapitre 8

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Elodie rentra peu de temps avant moi, pour me prévenir qu'ils avaient déjà servis le repas. Je réfléchissais tellement que je ne m'étais même pas rendu compte du temps qui passait. On descendit et je mangeais sans grand appétit. Justin était de l'autre côté de la salle avec ses acolytes. Je sentais le poids de son regard sur moi. Tout d'un coup, il y eût un silence phénoménale. Je relevais la tête et vis que Justin s'était mis sur la table.


      -Je vais dire une nouvelle règle maintenant.


Tout le monde l'écoutait religieusement et moi je craignais le pire.


     -S'il y a une seule personne, je dis bien une seule personne, qui ose parlait à June, elle sera ... comment dire ... la pire des parias. Elle n'aura plus aucun ami et n'existera plus pour personne. C'est clair?

Un "oui" collectif s'éleva dans la salle. Il redescendit de la table.


      -Tu te prends pour qui? Un roi? Ou une princesse?


Cela sortit de moi sans que je m'en rend compte. Il releva la tête vers moi et souria d'un air moqueur.


     -Une princesse?


Il regarda Ryan et Chaz puis tous les autres et tout le monde sortit du réfectoire. J'avais envie de leur dire d'arrêter de se laisser faire comme ça. Qu'il fallait qu'ils réagissent, que c'était pas à lui de commander pour tous mais personne ne m'écouterais. Il avança vers moi et s'adressa à Elodie et Elise.


    -Sortez.
    -Justin ....
    -Sortez, les coupa-t-il.


Elles se levèrent après m'avoir jeté un dernier regard. J'hochais la tête et leur fis un sourire pour les rassurer. Une fois qu'ils furent tous dehors, la peur m'envahit. Bon sang, je me mettais toujours dans de sale draps !


   -Une princesse? répéta-t-il.
   -Je sais ce que tu as fait, osai-je dire.
   -Ce que j'ai fais? déclara-t-il avec un demi-sourire
   -Oui, je sais ce que tu as fais à Nathalie et ..... à Emma.

Je reçus une gifle en plein visage, tellement forte que je perdis l'équilibre, je me rattrapais à une table. Il me prit par le bras et me relevait avec colère. Il m'agrippa violemment. Son visage avait carrément changé.


   -La prochaine fois que tu prononces son prénom, je te jure que je te tue.


Le prénom de qui? De Nathalie? D'Emma? Il semblait à bout de souffle et je crûs voir des larmes dans ses yeux. Il recula et quitta la pièce en courant. Ma joue était en feu, il avait osé lever la main sur moi? Des larmes de honte me montèrent aux yeux et de douleur aussi. Ce mec était vraiment un malade ! Je les séchais d'un geste rageur et sortis du self à mon tour. J'avais envie de l'attraper et de lui en mettre une à mon tour. Mais je me retiens et puis il n'était plus dans le couloir quand j'y suis arrivé. Leur séance d'entraînement avait sûrement repris. Je remontais dans ma chambre, Elodie et Elise se trouvaient là à m'attendre. Elles étaient assise sur le lit d'Elodie.


      -Tu vas bien? s'inquieta Elodie.
      -Oui.
      -De quoi avez-vous parlé? me questionna Elise.
      -Je sais pas exactement, il a mal pris le fait que je l'insultais de princesse.


Elodie se retenait pour ne pas rire, je le voyais bien. Mais son visage changea lorsque son regard se porta sur ma joue. Elle se leva et pris mon menton dans ses mains.

      -Il t'a frappé?


Elle semblait horrifiée.


      -Une gifle de rien du tout. Je n'ai même pas eu mal, mentis-je.


Elles ne répondirent rien et cela m'arrangeais totalement. Je ne savais pas pourquoi je ne voulais en parler à personne. Je veux dire, je ne pourrais pas gérer ça par moi-même. Enfin pour l'instant, je n'avais rien à gérer. Je me posais dans mon lit et récapitulais tout ce que je savais :
1) Justin connaissait Nathalie, ils sont sortis ensemble avant qu'une mystérieuse chose se passe et qu'ils se séparent.
2) Justin connaissait aussi Emma, je suis quasiment certaine que c'est à cause d'elle qu'il m'a giflé.
3) Justin semble être lié à tout ça d'une façon ou d'une autre.
Il pouvait être le violeur. Il était le dénominateur commun. Tout cela pouvait être partis de la rupture. Peut-être qu'il ne l'avait pas supporter et qu'il s'était vengé sur cette pauvre Emma. Puis il a peut-être eu envie de s'en prendre à celle qui l'avait vraiment fais souffrir : Nathalie. Le pire c'est que tout cela tenait la route ! Maintenant, il me fallait une véritable preuve pour le confondre. Je devais fouiller sa chambre ou le suivre 24h sur 24 pour voir où il va, ce qu'il fait, etc .... Mais bon, je pense que ça il le remarquerait. Je le suivrais se soir après l'entraînement pour savoir où était sa chambre. Et demain pendant le match j'irais fouiller. C'était la seule solution, je ne laisserais pas une autre fille se faire agresser. 
Les filles vaguèrent à leur occupation pendant que moi, je regardais ma montre. Les minutes semblaient interminables puis dix heures sonna. Je descendis et sortis du bâtiment pour aller dans celui de sport. Je collais l'oreille au vestiaire pour voir s'il y avait du monde. J'entendis des rires alors je partis me cachais discrètement derrière la care d'un mur. Je l'entendis parler, je penchais mon visage pour pouvoir voir où il se trouvait. Il se trouvait à peine dix mètres de moi alors je l'entendis distinctement lorsqu'il dit qu'il avait quelque chose à faire avant de remonter dans sa chambre. Allait-il suivre une autre fille? Je n'allais pas laisser ça se reproduire. Il sortit par l'autre porte et je le suivis. Mes doutes commencèrent à se certifier lorsque je le vis entrer par l'entrée des filles. Il monta à mon étage et s'arrêta devant ma porte. Il sortit quelque chose de son sac et resta là pendant un petit moment. Je ne voyais que son dos, il portait une veste noir et ses cheveux étaient encore humides. Il s'abaissa et fit glisser quelque chose sous ma porte. J'avançais vers lui pour le confondre.
 
      -Qu'est-ce que tu fais là?


Il sursauta et se retourna.
 
      -Rien.
 
Il se releva et partit. J'ouvris ma porte et pris le mot qui était en dessous, c'était écrit "Je suis sincèrement désolé pour tout à l'heure, je n'ai jamais voulu te blesser physiquement." Je me retournais mais il n'était plus là. Je rentrais dans ma chambre et me couchais. Le lendemain matin, je me sortis du lit à huit heure. Je descendis prendre un petit déjeuner et remontais dans ma chambre. Je sortis le journal d'Emma après avoir bien vérifié qu'Elodie dorme. Je l'ouvris à la nouvelle page.
 
Emma.
Voilà, les cours ont bien repris et Il m'a invité à aller à une soirée. Je sais pas ce que je dois faire surtout que mon frère veut que j'y aille aussi. Je ne sais sincèrement pas quoi faire. Cette nuit, j'ai encore fait un cauchemar et j'ai supplié E. de laisser la lampe allumée. Elle m'a regardée d'un drôle d'air mais elle a acceptée. Je sais qu'elle aimerait que je lui dise ce qui m'est arrivé mais je ne peux pas. Je ne saurais pas le lui dire. C'est tellement douleureux. Lorsqu'elle est sortit tout à l'heure, j'ai mis mon oreiller dans ma bouche et je me suis mise à hurler. Le bruit fût étouffer mais cela me calma à l'intérieur. J'avais sincèrement besoin d'évacuer ce qui brûlait à l'intérieur de moi. Ce week-end, nous sommes retournés à la maison pour l'anniversaire de nos parents. Nous n'avons d'habitude pas le droit mais mon père a su convaincre le directeur. J'ai vu dans la douche un rasoir à mon frère. Je les pris et j'ai commencé à jouer avec entre mes doigts. En réalité, j'hésitais à l'utiliser. Je ne l'es posais sur mon bras et j'ai commencé à le faire glisser mais dès que le sang se mit à couler je stoppais directement. Mais ce genre de pensée, continue d'affluées dans ma tête et y restent en permanence. J'ai peur de ce que je pourrais faire. Des fois, je me surprends à penser à la mort et tout ce qui l'entoure. Je sais que je ferais souffir des gens que j'aime. Certains disent que le suicide est la solution de facilité. Je le pense aussi. Mais cela reste envoi, ça gonfle, ça bouillonne. Et ça ne demande qu'une seule chose : sortir. Peut-être que j'irais à cette soirée, pour le confronter. Il paraît qu'il n'y a pas que moi. J'ai entendu dire qu'il y avait d'autre victime, des commérages, des bruits de couloir. Mais est-ce la vérité? Je veux dire, est-ce qu'il est vraiment un violeur en série? J'ai vraiment envie d'écrire comment tout ça c'est passé. Mais je n'ai pas encore les mots .... ou pas encore le courage de l'écrire. Le coucher sur du papier. Cependant, si je le fais, jamais cela ne s'effacera. Si quelqu'un trouve ce journal, il pourrait me venger, réclamer justice pour toutes ses victimes. Je crois que je prends trop mes désirs pour des réalité. Il faut juste que je puisse me reconstruire et c'est moi qui me vengerais moi-même.

 
 
Elodie remua légèrement dans son lit alors je posais le journal sous mes couettes. Des idées horriblent m'assiégeaient. Je n'arrivais pas à croire qu'en plus de Nathalie et d'Emma il y avait d'autres victimes. Des victimes inconnues qui n'osaient pas parler. Qu'importe la façon dont je piègerais Justin, je l'aurais et je le lui ferais avouer. Il avait esseyé de m'amadouer hier soir mais cela ne fonctionnait pas. Je n'avais pas peur de lui. Bon sang, est-ce que seulement je connaissais les autres victimes? Etait-ce Elodie, Elise? Toutes ces questions restaient sans réponses et cela m'offensais. Je voulais rendre la liberté à Emma, qu'importe elle se trouve et ce qu'elle est devenue. Cependant, plus j'avançais dans ma "lecture" plus je voyais qu'elle n'avançait pas et je craignais le pire. Rien que d'imaginer qu'elle était morte, j'avais sincèrement envie de pleurer, dans un certain sens je m'étais attachée à elle. Peut-être parce qu'elle me rappelait qu'il y avait des choses bien pire que ma situation ou peut-être parce que j'avais l'impression de la connaître. Je n'en sais rien. Je me mis à me ronger les ongles tout en réfléchissant puis me rendant compte de mon geste, j'enlevais ma main de ma bouche.
 
Deux heures plus tard
 
Nous étions dans la bibliothèque Elodie et moi et nous travaillons sur un exposé que nous devions rendre la semaine prochaine pour le seul et unique cour que nous avions ensemble, c'est à dire la Littérature Etrangère. J'étais concentré sur mon travail lorsque j'entendis la voix de Justin. Je levais les yeux et le vis avec Ryan. Nos regards se croisèrent et il détourna le visage. J'avais l'impression qu'il s'en voulait sincèrement de cette gifle. Alors comment pouvais-je croire qu'il était le violeur? Je secouais la tête, ceux qui me regardait dû me prendre pour une folle. C'était lui, toutes les preuves -aussi minces soient-elles- que j'avais récolté l'accusé. Il ne pouvait pas y avoir d'autres solutions, cela était impossible. Je me surpris moi-même à lever plusieurs fois le regard en sa direction et l'admirer. Il portait encore un bonnet rouge et un pull noir en col V. Son jeans laissait une fois de plus voir son caleçon rouge lui aussi. Il faisait chaud dans la bibliothèque c'est sûrement pourquoi il enleva son pull mais lorsqu'il l'enleva il tira sur son t-shirt, je vis qu'il avait un tatouage sur son pectoraux gauche, il était assez loin mais je pouvais discerner ce qui était écrit et c'était "I miss you". Des questions me vienrent en tête, je remarquais que depuis que j'avais commencé cette enquête, je me posais des tas de questions. Celles qui me venaient en ce moment était : pourquoi a-t-il écrit "tu me manques"? Pour qui? Est-ce que ça à un rapport avec Emma ou Nathalie? Peut-être qui l'avait fait pour cette dernière lorsqu'elle l'avait quittée. Franchement, j'avais l'impression de ne pas avancer dans cette histoire. 
Une pensée légèrement plus gênante me vient à l'esprit : j'avais encore son torse devant les yeux. Et lorsque je me remis à lire ce que j'avais entre les mains mon esprit divagué et je m'imaginais caresser sa peau qui semblait si douce. Je m'arrêtais et me frottais les yeux. Et si je l'accusais pour éviter de tomber amoureuse de lui? Enfin est-ce que je ne le suis pas déjà? Oh bon sang, j'avais envie de vomir avec tout ce que j'étais entrain d'imaginer. Cependant, que je sois amoureuse ou non, il fallait que je sache si c'était lui ou pas. Il passa à côté de ma table et déposa un papier style de rien sur mon livre. Je le pris et l'ouvris discrètement après jeté un coup d'oeil à Elodie qui ne semblait n'avoir rien remarqué.
"J'aimerais qu'on se parle. Retrouve-moi dans les toilettes de la dernière fois."
Franchement, est-ce que c'est toujours dans ces toilettes minables qu'on doit toujours se parler? Je me levais.
 
      -Je reviens, déclarais-je, il faut que j'aille aux toilettes.
      -Bien sûr. A tout de suite.
 
Je sortis du bâtiment et allais dans celui qu'il m'a demandé. Je l'attendis environ une dizaine de minutes.
 
     -Tu aurais pu être à l'heure, m'exclamai-je !
 
Des fois, j'avais l'impression que je pouvais lui parler n'importe comment comme si je sais pas, comme si je le connaissais.
 
     -Oui bah désolé.
    -Ah oui c'est vrai, tu ne veux pas qu'on nous voit ensemble.
    -Je suis pas ton copain alors ne me fais pas de crise.
 
Je me renfrognais et attendis en silence. En même temps, il avait raison.
 
   -Bon déjà, je voulais me ré-excuser pour hier.
 
Je ne répondis pas et regardais mes pieds pour ne pas repleurer. J'ai toujours été comme ça, lorsque je reçois une gifle ou autre et qu'on s'excuse, je pleure. Cependant, je sentais son regard sur moi.
 
   -Super. Bon, ce que je voulais savoir c'est ce que tu voulais dire par "je sais ce que tu as fais"?
   -Rien, répondis-je.
   -Tu m'accuses de quelque chose alors autant savoir ce que c'est.
 
Il semblait en colère mais il n'y avait pas que ça. Il semblait ... incrédule c'est ça. Comme s'il ne comprenait pas où je voulais en venir. 
 
   -Non, je me suis trompé de personne.
   -Tu as prononcé des noms ..... Des gens que je connais et qui me tiennent à coeur.
   -Ah bon? je feignais l'innocence.
  -Oui. Nathalie.
  -Emma, aussi?
  -Non, je ne connais pas d'Emma.
 
Sa voix avait changé, elle avait prit un ton froid et lointain. Je ne sais pas qui était Emma pour lui, mais j'avais l'impression d'avoir touché un point sensible. Je dansais d'un pied sur l'autre.
 
  -Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemin. Fous-moi la paix, me dit-il. Je ne sais pas ce que tu penses que je fais ou autre, je suis innocent.
 
Je ne savais pas si je devais le croire ou non. Il sortit de la pièce et je remontais à mon tour finir mon exposé même si mon esprit était ailleurs. J'attendais qu'il quitte la bibliothèque pour le suivre. J'avais toujours mon plan en tête et je voulais l'exécuté. Je le suivais et par chance, il allait dans sa chambre. Je remarquais la pièce et redescendis dans ma chambre. La journée s'écoula lentement, je descendis manger et déclarais à Elodie que je ne me sentais pas bien et que je ne pensais pas assiter au match de hockey de se soir. 
 
   -Bon, c'est pas grave. Je ne veux quand même pas que tu te tapes la honte au match.
 
 
Je remontais dans la chambre et attendis que le match commence. J'entendis la sonnerie pour dire qu'ils allaient fermé les portes. J'attendis encore un petit quart d'heure et montais à l'étage de Justin. Je croisais les doigts pour qu'il n'est pas fermé sa porte. La chance était vraiment avec moi, j'ouvris la porte et me glissais discrètement à l'intérieur. La chambre était beaucoup plus grande que la mienne et je me mis à fouiller dans les affaires de Justin. Je savais que c'était les siennes car il y avait des photos de lui et de sa famille sur l'armoire. Il semblait être fils unique et vraiment heureux sur ces photos. Je fouillais encore et encore mais ne trouvais rien. Juste une photo enfouie sous une pile de vêtements. 
 
   -Qu'est-ce que tu fais là? 
 
Je me retournais et vis Ryan.
 
   -Rien. Je ... Je voulais voir ....
 
Je passais devant lui d'un coup et quittais la pièce. Qu'est-ce qu'il faisait là? Il n'avait pas son match? Je le vis ressortir quelques minutes plus tard avec quelque chose dans les mains. Je ne sais pas pourquoi mais j'étais quasiment sur que c'était le couteau. Je n'avais rien trouvé moi ! Enfin, il avait du bien le cacher et avait demandé à son petit toutou de le prendre pour lui. Je redescendis dans ma chambre mais je ne voulais pas rester ici. Je sortis et allais paufiner mon exposé à la bibliothèque. La bibliothèquaire fut surprise de me voir surtout qu'il y avait un match de hockey dans l'école. Après un moment, je regardais ma montre : 11h05. Je n'avais pas vu le temps passé. Je sortis de là et remontais vers mon bâtiment lorsque tout deviens noir autour de moi.

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