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Je me redresse brusquement en entendant la porte métallique de ma cellule s'ouvrir: un policier apparaît dans l'encadrement de la porte.

- Mlle Ells, quelqu'un vient de payer votre caution, vous êtes libre.

Je le dévisage longuement avant de me relever rapidement, le bousculant légèrement afin de me frayer un passage et replace ma casquette sur la tête avant d'avancer dans le long corridor.

Je remarque une silhouette masculine adossé contre le mur, les bras tatoués et le visage dissimulé sous son éternelle casquette de mauvais garçon. Il se tourne vers moi à l'entente de mes pas et m'adresse un léger sourire en coin; il se paye ma tête.

- Je t'interdis de sourire, Easton.

Ma remarque ne fait qu'accroître son amusement. Je le fusille du regard mais le brun vient rapidement rabattre sa veste en cuir sur mes épaules avant de poser sa main en bas de mon dos afin de m'inciter à avancer et je m'exécute.

- Sérieusement, Asa, qu'est-ce que t'es allée foutre à la maison blanche ?

Il essaye d'être le plus sérieux possible, histoire de me faire comprendre que j'ai agis sans réfléchir et avec stupidité mais il est à deux doigts d'éclater de rire.

- Tu trouves ça amusant, hein ? Je demande en tournant la tête vers lui.

Il acquiesce d'un hochement de tête et son sourire s'agrandit juste avant qu'il n'éclate de rire.

- T'es pire qu'un enfant, Easton.

- T'es pire qu'une enfant, Asa, réplique-t-il alors et je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire.

- Tout ça était stupide, je le sais mais les clichés n'étaient pas censés finir dans les magazines, tu vois ? Ash est un abruti de première et j'ai bien l'intention de le virer, je souffle en m'apprêtant à sortir mais Easton me rattrape de justesse et je suis dans l'obligation de me stopper dans mon élan.

- Il y a déjà des dizaines d'articles Asa : l'entrée doit être blindée de journalistes. Je propose qu'on passe par derrière et Ash est un connard. Tu t'attendais à quoi, hm ? Les américains sont cinglés et les photographes encore plus. Sachant qu'il est les deux à la fois, ça craint à mort.

Je lâche un profond soupir mais n'ajoute rien puisqu'il a déjà tout dit. Nous empruntons ensuite la porte de secours et nous nous mettons à marcher alors que je rabats la capuche de mon sweater sur ma casquette avant de fourrer les mains dans mes poches. La dernière chose à faire est de risquer de me faire photographier en train de sortir de garde-à-vue après toutes ces conneries.

- En tout cas, très jolies les photos. Ta popularité vient de monter en flèche chérie.

- Je viens surtout de perdre tous mes futurs contrats. Burberry a déjà appelé mon agence pour annuler mon voyage au Royaume-Uni. Ils ne veulent pas d'une égérie avec des antécédents judiciaires. C'est une violation de propriété privée, j'aurais pu écoper d'un an de prison ferme, Easton. Et j'ai une amende : je ne veux même pas dire la somme à voix haute, ça me donne la nausée.

- Chérie, tu as fait des photos dans les jardins présidentiels ! D'ailleurs, comment est-ce que t'as fait pour t'y rendre, hein?

- Les jardins font plus de sept hectares, Easton. Si Ash n'avait pas publié les photos, je n'aurais pas passé la nuit entière en cellule : ça serait passé incognito. Et si je n'avais pas la popularité que j'ai aujourd'hui, je peux t'assurer que je serais encore en taule à l'heure qu'il est.

À L'AUBE DE NOS ERREURS [NEKFEU]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant