À L'AUBE DE NOS ERREURS [NEKFEU]

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Un mois plus tard.

Je m'empresse de rejoindre l'intérieur du club pour échapper à la presse. Je n'ai jamais été aussi médiatisée de toute ma vie et je ne m'y fais toujours pas.

- C'est la couverture de Elle ça, ils s'enflamment et ils ont raison, tu as assuré Ells, lâche Enzo, mon manager depuis presque un mois alors que ses yeux brillent d'excitation. 

Je le dévisage puis m'engouffre d'avantage dans le couloir alors qu'il s'active afin de suivre la cadence.

- Quoi ? Tu viens à nouveau de faire la couverture du magazine Elle, tu ne peux pas éviter les journalistes et les photographes. Tu es de plus en plus médiatisée Asa, c'est génial, non ?

Je me stoppe nette dans le couloir et tourne la tête vers lui.

- Ce n'est pas que pour ça, Enzo et tu le sais. Je suis de plus en plus médiatisée parce qu'un enfoiré a décidé de publier toutes ces photos prises à mon insu. Dès la première fois où je suis apparue en photo avec Ken la toile s'est embrasée, ils ne me lâchent plus, je rétorque avant de lâcher un soupir.

- Asa, lorsque tu as accepté le contrat avec le $-Crew, tu as accepté les termes d'engagement, tu savais à quoi tu t'exposerais.

- Ça ne devait pas se passer comme ça. Le contrat était simple : je devais faire une apparition dans l'un de leurs clips, assurer la promotion le temps d'une petite semaine et basta. Et à la place, j'ai sympathisé avec des idiots et je suis tombée amoureuse du pire connard pouvant exister. Je retire ce que j'ai dit, ils ne sont pas tous idiots.

Je secoue la tête alors que je ferme les yeux, refoulant les larmes qui souhaiteraient me faire défaut.

- Je suis désolée Asa, on va retrouver celui qui a prit toutes ces photos et le lui faire payer, tu m'entends ?

- Tu parles, je lâche d'un rire sans joie avant de reprendre rapidement ma route, m'engouffrant quelques secondes après dans une foule endiablée.

La musique est à son paroxysme et je saisis le premier verre de champagne qui passe par là avant de le boire d'une traite. Enzo me fait signe de le rejoindre mais je l'ignore délibérément en rejoignant les toilettes où je m'enferme. Je m'appuie contre l'une des parois et me masse doucement les tempes afin de retrouver un état d'âme correct.

30 jours que ce manège se joue : dès l'instant où le $-Crew est parti en tournée, d'innombrables photos de Ken et moi ont été divulguées : des photos de notre première rencontre, jusqu'à la dernière fois où nos regards se sont échangés. Un mois. Je réalise qu'ils sont sur le point de revenir si ce n'est pas déjà le cas. Pendant ces quatre dernières semaines, j'ai renoué avec Easton et Sneazzy et Deen ont été de la partie. Doums m'a appelé une ou deux fois et Framal est le seul membre du $-Crew à m'avoir demandé à de nombreuses reprises de mes nouvelles. En même temps, à quoi d'autre pouvais-je m'attendre ? Tous les autres ont été inexistants et absents. Et de nouvelles personnes sont entrées dans ma vie : mon téléphone vibre, Enzo est en train de m'appeler. Je choisis de décrocher, pressée de mettre un terme à mes pensées.

- Où est-ce que tu es ? Je t'ai commandé un énorme cocktail, bouge-toi, lâche-t-il avant de raccrocher.

Je range mon téléphone et un faible sourire se dessine sur mes lèvres : je suis décidément tombée sur le meilleur manager que je n'ai jamais eu, peut-être parce que nous n'avons que trois ans d'écart, je l'ignore mais sa présence est apaisante. Je quitte la cabine, me place rapidement devant le miroir et ajuste ma robe bordeaux avant de rejoindre la piste de danse et tous les comptoirs qui l'entourent. Plusieurs personnes me saluent à mesure que j'évolue et je me contente de légers sourires jusqu'à ce que je repère Enzo, à dix mètres de moi qui me fait de grands signes. Je lève les yeux au ciel et le rejoint rapidement, il est installé sur une chaise du bar, un sourire victorieux sur les lèvres.