À L'AUBE DE NOS ERREURS [NEKFEU]

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Des coups répétés à la porte m'extirpe de mon sommeil de plomb mais je n'ouvre pas les yeux. Je ressens mille et une courbature dans tout mon corps et je n'ai même pas encore bougé : je ne peux pas me pointer comme ça à mon rendez-vous professionnel. Les coups se répètent à nouveau : insistants et puissants.

Puis je réalise que je ne peux pas bouger : je suis allongée contre Ken qui a passé un bras autour de moi. Tout me revient en mémoire. Je tourne légèrement la tête par-dessus mon épaule jusqu'à ce que je l'ai dans mon champ de vision. Je l'observe un bref instant : son visage est serein et sa respiration régulière mais bientôt, il s'agite et ses yeux s'ouvrent pour rencontrer les miens. Je ne détourne pas le regard et lui non plus tandis que les coups incessants nous parviennent.

Il retire son bras et finit par se redresser en s'extirpant des draps et disparaît dans le couloir, certainement pour ouvrir la porte. J'entends cette dernière qui s'ouvre et des éclats de voix me parviennent, je me redresse aussitôt et quitte à mon tour le lit en reconnaissant la voix de Sneazzy. La voix de Ken résonne à son tour et j'emprunte le couloir. Bientôt la voix de Deen retentit et j'entends des éclats de rire.

- Au fait, qu'est-ce que tu fais ici ? Demande Sneazzy alors que j'arrive finalement à leur hauteur.

Ils se retournent tous les trois vers moi et la question du garçon reste en suspens.

- Putain Asa, qu'est-ce qui s'est passé ? S'emporte presque Deen en s'avançant jusqu'à moi.

- Qui t'as fait ça ? Reprend Sneazzy en s'approchant à son tour.

- Elle ne veut pas le dire, intervient finalement Ken et je me tourne vers lui.

Je passe une main sur mon visage avant de fermer quelques secondes les yeux mais je ne veux toujours pas parler de ce qu'il s'est passé.

- Il y a des bières dans le frigo, je me contente de dire à l'assemblée avant de disparaître à nouveau dans le couloir.

Je m'enferme ensuite dans la salle de bain et me déshabille avant d'entrer dans la douche, histoire d'effacer les dernières traces de la veille. Je reste longuement là-dessous et ce n'est qu'après ce qui me semble être une éternité que je sors avant d'enfiler un simple survêtement ainsi qu'un débardeur. Je relève grossièrement mes cheveux en un chignon défait et mon regard croise mon reflet : je ne pensais pas être à ce point-là amochée mais je choisis de faire l'impasse là-dessus ; ça ne sert à rien de se torturer.

J'entends toujours les voix étouffées des garçons en provenance du salon ; je prends mon téléphone entre les mains, d'abord hésitante mais, je finis par prendre sur moi et compose le numéro. Au bout de la quatrième tonalité, la même voix féminine retentit : je me lance aussitôt avant de le regretter.

- Bonjour, Asa Ells à l'appareil, je vous appelle pour annuler le rendez-vous de cet après-midi ; j'ai un contre temps, je ne suis pas en mesure de vous rencontrer. Je vous présente toutes mes excuses, merci d'avoir appelé.

Et je raccroche sans attendre une quelconque réponse.

- Tu avais un rendez-vous ?

Je sursaute en entendant la voix grave de Ken et relève finalement les yeux vers lui. J'acquiesce simplement de la tête avant de me relever et de m'affairer à faire le lit. Je sens le regard du garçon peser sur ma personne et suivre mes moindres faits et gestes. Lorsque je rabats l'un des draps, je tombe sur son téléphone qui n'a pas bougé depuis que je l'ai découvert. Je l'attrape rapidement et m'avance jusqu'à Ken pour lui tendre.