C'est la sonnerie de mon téléphone qui me réveille difficilement. Je pousse plusieurs jurons et l'attrape avant de le porter à mon oreille.
- Hm ? Je lâche d'une voix cassée.
- Je te réveille.
- En effet, je lâche en me redressant après avoir poussé un profond soupir.
L'avantage de connaître Easton depuis des années est sans doute l'inexistence absolue d'une quelconque gêne à son égard. En résumé, si je veux lui dire de la fermer je ne passe pas par quatre chemins et il se trouve que là, il me dérange fortement. Je suis de très mauvaise humeur.
- J'étais en train de faire un rêve de malade, East, je reprends en posant finalement mes pieds sur le parquet.
- Sauf qu'il est déjà quatorze heures, belle au bois dormant, lâche-t-il sur un ton moqueur.
J'observe le réveil et pousse un juron en réalisant qu'il a raison, ce qui signifie que je viens de dormir quatorze heures de suite.
- Fais chier.
- Tu es vulgaire, Asa.
- Je m'en branle, Easton.
Il éclate de rire.
- Tu as vu les nouvelles ?
- Quelles nouvelles ? Je demande en fronçant les sourcils alors que je me dirige jusqu'à la terrasse où j'allume une cigarette.
- Tes photos sont très réussies ; elles viennent de paraître dans Vanity Fair, tu vas te faire un paquet de frics.
- Sérieusement ? Je lâche, incrédule avant de retourner dans la chambre et d'enfiler des vêtements tout en continuant à griller ma cigarette.
- J'ai glissé un exemplaire dans ta boîte aux lettres tôt ce matin ; je n'ai même pas cherché à sonner, je savais que tu dormais profondément.
- Easton, tu es le meilleur ami du monde, je réponds en abandonnant l'idée de mettre mes baskets.
- Rappelle-moi dans l'après-midi, je t'embrasse trésor.
- Merci East, je lâche avant de raccrocher.
Je dévale ensuite les nombreux escaliers et atterri finalement dans le hall d'entrée où je m'empresse d'ouvrir ma boîte aux lettres : le magazine est très épais et lorsque je le prends dans mes mains, surprise : je suis en première couverture.
- Putain, je souffle avant de faire demi-tour et de retourner dans mon appartement.
Je suis bluffée par le résultat, pas parce que je ressors bien mais simplement parce que le jeu des lumières et des couleurs est d'une précision merveilleuse. Je suis sur le point de composer le numéro de Carl pour le remercier une fois de plus mais il m'appelle précisément à cet instant là.
- Tu as vu les photos ? Dit-il aussitôt que j'ai décroché.
- Tu es réellement doué, Carl, je réponds en souriant.
- J'avais une muse hors du commun aussi, tout s'explique, réplique-t-il.
- Merci de m'avoir appelé, Carl, je reprends plus sérieusement.
- Et merci d'avoir accepté, Asa.
Nous échangeons quelques banalités puis, je raccroche avant de me précipiter sous la douche. Une fois propre et vêtue d'une simple combinaison blanche, je m'installe sur une chaise du balcon et allume une cigarette en observant les toits de Paris. Plus d'une semaine vient de s'écouler depuis l'appel de Nathaniel ; j'ai supplié Ken de ne pas mentionner l'état dans lequel il m'avait retrouvé et il m'a juré de garder le silence mais, de ne plus jamais sniffer de poudre blanche. Nate n'a pas cherché à me rappeler et j'en suis excessivement ravie et soulagée. Et même si ses paroles résonnent au travers de mon âme, je refuse de déterrer tous ces mauvais souvenirs que je rêverais d'oublier.
VOUS LISEZ
À L'AUBE DE NOS ERREURS [NEKFEU]
Fanfic«Ce sera dur. Cette histoire, c'est la nôtre, faut pas qu'on se vautre. Car quand deux cœurs se nouent, on se voue à l'autre.» Asa Ells and Ken Samaras Histoire sélectionnée dans les 700 meilleures histoires françaises dans la catégorie Fanfiction p...