À L'AUBE DE NOS ERREURS [NEKFEU]

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⚠ Mon dieu comme je suis stressée à l'idée de vous dévoiler ce chapitre ! Il y a énormément de révélations et, de revirements de situations. J'espère sincèrement que vous n'allez pas être déçu parce qu'une grande partie de mon histoire trouve son sens dans ce chapitre. N'hésitez pas à me donner votre avis, qu'il soit positif ou, négatif, qu'importe: j'en ai besoin autrement je vais faire une crise d'angoisse ! ⚠

Bonne lecture, Marine.♥

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Mille fois j'ai grimpé ces marches, mille fois j'ai ouvert la porte en bois, mille fois j'ai vécu des journées entières ici, mille fois j'ai été en compagnie de personnes comme Easton ; des membres importants de ma vie. Cependant, lorsque je franchis le seuil de la porte, un étrange pressentiment m'assiège, augmentant ma tension artérielle et allant jusqu'à me faire douter de cette décision de lui refaire face, après tant de temps.

Les pièces sont inchangées, exactement comme je les ai laissé ; certaines affaires demeurent encore dont le grand canapé qui occupe une grande partie du salon. Une tasse de thé est posée sur le bar de la cuisine ouverte ; abandonnée des semaines plus tôt. Un cendrier trône toujours sur la table basse mais la télévision a disparu : elle est en train de mourir dans un coin de l'appartement de Ken. Il fait assez froid à l'intérieur, peut-être même plus qu'à l'extérieur, je décide donc de me rendre sur mon ancien balcon, celui où d'innombrables choses se sont produites. Il y a toujours trois sièges disposés ici et là et, la vue sur la Tour Eiffel semble encore plus intimidante qu'autrefois.

Je jette nerveusement un coup d'œil au cadran de ma montre qui indique vingt heures moins dix; je suis tétanisée à l'idée de le revoir. Je pensais le connaître sur le bout des doigts mais, aujourd'hui, ce n'est qu'un simple inconnu. La vie est injuste parfois ; tu partages des moments précieux avec des êtres qui te sont chers et du jour au lendemain, ils disparaissent de ta vie, balayant tout ce que vous aviez pu construire, tout ce que vous avez partagé, comme si ça n'avait jamais compté. Je suis surprise de sentir une larme couler sur ma joue mais je m'empresse de l'essuyer et inspire à de multiples reprises afin d'apaiser les angoisses qui m'habitent. J'ai préféré éteindre mon téléphone portable après avoir faussé compagnie aux garçons mais je sais déjà qu'ils sont probablement fous de rage et morts d'inquiétude. J'essaye naïvement de me convaincre qu'aucun n'en touchera mot à Ken en sachant d'avance qu'il finira forcément par le savoir si ce n'est pas déjà le cas. La culpabilité prend possession de mon âme et la boule au fond de ma gorge qui m'empêche presque de respirer ne fait que s'accroître à cette pensée. Je ne supporterais  pas de perdre Ken parce qu'aujourd'hui je sais que je ne peux plus vivre sans lui.

Je repense à nos débuts, nos jeux de séduction, nos jeux un peu plus dangereux. Les moments de détresse et de tendresse. Je m'imprègne de chaque moment passé à ses côtés, me remémore tous ses gestes, me répète toutes ses paroles. J'y puise toute ma force et tout mon courage, glisse une cigarette entre mes lèvres et patiente jusqu'à entendre des bruits de pas dans les couloirs de l'immeuble. Je prends une énième bouffée d'oxygène et choisis d'arborer un visage tout à fait neutre parce que je refuse de flancher.

Je n'attends pas qu'il se manifeste d'avantage et me dirige jusqu'à la porte pour l'ouvrir : il a l'air surpris de ce timing parfait et un silence de plusieurs longues secondes s'installe. Il me détaille, j'en fais de même : il semble légèrement exténué et probablement angoissé, son visage transmet mille et une émotion mais impossible de savoir laquelle prend le dessus.